Lors de notre séjour printanier à Niort et dans sa région, nous avons visité deux expositions, proposées, pour la première, par la Villa Pérochon et, pour la seconde, par le musée des beaux-arts de Niort, le musée Bernard d’Agesci.

La Villa Pérochon est un centre d’art contemporain consacré à la photographie, établi dans une demeure bourgeoise du début du 19e siècle où vécut l’écrivain Ernest Pérochon (Prix Goncourt 1920 pour le roman Nêne).

Villa Pérochon – Niort

L’exposition est consacrée à Juan Fontcuberta, photographe plasticien contemporain, espagnol d’origine catalane, qui nous invite à suivre ses Monstres.

L’ancien monde – la photographie comme promesse de vérité et de mémoire se meurt, et le nouveau monde les images générées par l’intelligence artificielle – peine à émerger. Du document à la spéculation, des images naturelles aux images fausses, dans cette exposition Joan Fontcuberta propose précisément de tracer le clair-obscur, tout en pointant du doigt les monstruosités naissantes, monstruosités du langage, de la technique, du politique, de l’histoire. 

« Monstres » s’aventure donc à travers une série de conflits et de violences de notre temps en essayant toujours de sauver, cependant, ce qui nous rend encore humains et nous engage à des valeurs qui rejettent la barbarie. Il présente une demi-douzaine de projets récents à la fois poétiques et disruptifs, allant de Trauma à Prosopagnosia (réalisé avec Pilar Rosado).

Présentation de l’exposition par la Villa Pérochon

Il est vrai que nous ne sommes pas toujours très fans de l’art contemporain, mais nous étions intéressés également par la découverte du lieu que nous ne connaissions pas. Comme on le voit sur les photos ci-dessus, la villa est encore « dans son jus » pour ce qui concerne les niveaux supérieurs. Le tout est sympathique à visiter, avec un jardin permettant de faire une pause à l’ombre.

Face à la Villa Pérochon, se trouve l’entrée du musée Bernard d’Agesci, déjà visité il y a presque trois ans.

Cour intérieure du musée Bernard d’Agesci

L’exposition qui y est organisée s’intéresse à un artiste peintre de la fin du 19e siècle, début du 20e, originaire de la région niortaise, Hubert-Sauzeau. C’est une rétrospective de la vie et des œuvres de l’artiste, dont le pinceau naturaliste a su rendre compte de son époque et de la réalité du terroir niortais. La richesse du musée en œuvres d’Hubert-Sauzeau tient à un legs de 10 œuvres consenti par l’artiste en 1927 puis par une donation de 37 œuvres par sa nièce héritière en 1983, accompagné d’un fonds documentaire. Une donation de 22 œuvres et des acquisitions récentes ont complété la collection.

Affiche de l’exposition Hubert-Sauzeau – © Musée Bernard d’Agesci

L’exposition nous conte une formation classique inscrite dans la IIIe République, des études de peinture à Paris sous la direction de Jean-Paul Laurens et de William Bouguereau, une vie marquée par les grands bouleversements historiques au tournant du 19e et du 20e siècle (son fils unique de 20 ans est tué à la guerre en 1917), un pinceau naturaliste en prise avec son temps, un réalisme à contenu rural, social, familier qui se doit de témoigner. On y découvre des paysages, une production foisonnante de portraits individuels de famille ou de proches mis en scène dans des décors privés, des scènes de genre et des nus.

Exposition intéressante et, j’imagine, suffisamment exhaustive pour découvrir cet artiste peintre dont j’ignorais tout. Je suis cependant intrigué par son titre Hubert-Sauzeau dévoilé … in vivo. Reste qu’elle met en lumière le parcours et le talent d’un peintre local, resté injustement dans l’ombre (ce sont les Niortais eux-mêmes qui le disent). Cet article de L’actualité Nouvelle-Aquitaine est le plus complet que j’aie trouvé sur Hubert-Sauzeau.

À noter que l’exposition est prolongée jusqu’au 17 septembre prochain.

On peut terminer la visite en parcourant les autres espaces du musée : très bien aménagé, bénéficiant d’une grande superficie, il regroupe en un même lieu trois collections différentes : un fonds beaux-arts et arts décoratifs, l’ancien muséum d’histoire naturelle ainsi qu’un conservatoire et observatoire de l’éducation. Ce côté « cabinet de curiosités » en fait un incontournable de Niort.

Musée Bernard d’Agesci – Pygargue

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