Et voici le dernier épisode …

Vendredi 11 octobre 2019

Nous quittons Québec aujourd’hui, la matinée se passe tranquillement en peaufinant nos valises pour être le plus efficace possible pendant ces cinq derniers jours … et ne rien oublier ici !

Après avoir avalé le cake et le reste de la tarte aux pommes, nous prenons congé de Fred et attaquons la route vers les Cantons de l’Est. Un accident à la sortie du pont Laporte occasionne de gros bouchons pour sortir de Québec mais nous y arrivons finalement !

Direction l’Est de la Province, avant d’atteindre les Cantons de l’Est, nous traversons la région de Chaudière-Appalaches : à Vallée-Jonction, nous plongeons dans la campagne profonde vers le sud. Du moins le croyions-nous car en fait de campagne, c’est la capitale des mines d’amiante qui nous attend, Thetford Miles. C’est pour nous l’occasion de découvrir l’existence de cette ville industrielle et minière qui tente de se refaire une beauté mais franchement, on peut rêver mieux !

Les mines de Thetford Mines

Nous quittons cette zone industrielle et minière pour emprunter des petites routes et des pistes parfois très caillouteuses qui nous mènent au début de la route des sommets. Celle-ci nous fait passer dans de jolis coins, traverser des villages sympas et des paysages qui nous font penser à notre campagne normande avec ses prairies et ses vaches. Nous alternons des secteurs aux arbres flamboyants et d’autres qui nous semblent bien tristounets quand il n’y a que des conifères.

Mais le temps passe, nous raccourcissons la route des sommets pour gagner directement Lac-Mégantic, petite ville en bordure du lac du même nom. Pas beaucoup de charme, c’est une ville à l’américaine mais nous nous arrêtons pour faire de petites courses au Maxi du coin.

Notre gîte est situé à quelques kilomètres de là, à Piopolis, en bordure du même lac dans un tout petit village. Le gîte Côté Lac est en fait une chambre (bien confortable) chez l’habitant (un couple un peu tatillon). Pour une nuit, ça ira.

Nous sortons faire un petit tour dans le quartier, il y a de magnifiques couleurs mais la nuit tombe. Nous repasserons demain matin pour profiter d’une meilleure lumière. En attendant, le clair de lune est sublime. 

Pique-nique dans la chambre.

Samedi 12 octobre

Lever et petit déjeuner face au lac Mégantic, mais le ciel est bas ce matin. En quittant le gîte, nous refaisons un petit tour par le chemin des Grenier et le chemin du lac que nous avions empruntés hier soir. Mais la magie des couleurs n’opère plus ce matin, la lumière n’y est pas. Une petite cabane en bois attire cependant le regard.

Nous reprenons la route des sommets vers le sud puis l’est en direction de Sherbrooke (un petit détour jusqu’à la frontière toute proche des USA, plus exactement du Maine). Nous contournons le mont Mégantic et nous arrêtons faire une petite rando sur la piste du marécage des Scots, le long du ruisseau McLeod. Mais le sentier est trop civilisé, presque bitumé, ce qui retire du charme à la balade, nous abrégeons. 

Les paysages que nous traversons sont impressionnants, partout la forêt, toujours multicolore, des chaînes de montagne s’élèvent à l’horizon et semblent nous entourer en permanence.

<Séquence géologie> : En regardant le mont Mégantic du ciel, on a l’impression qu’il s’agit d’un vieux cratère de collision d’un astéroïde, avec le pic central entouré par une crête circulaire.

Le Mont Mégantic sur OSM « outdoors »

En réalité, c’est tout le contraire, il s’agit d’un pluton, boule de magma remontée des profondeurs dans les temps géologiques mais qui n’a pas débouché à la surface. L’érosion a usé plus rapidement les roches plus tendres qui l’encaissent, faisant ainsi apparaître cette montagne (dont la composition est en plus différente de ces roches environnantes, le mont Mégantic est composé de granit). </séquence géologie>

Notre route nous mène maintenant tout près de Sherbrooke et nous décidons de faire la balade dans les sentiers du Parc écoforestier de Johnville, un écosystème rare d’une diversité écologique remarquable, dans la ville de Cookshire-Eaton. La visite est très intéressante et pédagogique, car tout au long des quelques kilomètres de la randonnée des explications sont données sur la constitution du paysage. Il s’agit des effets du recul des glaciers qui ont conduit à la création des tourbières, d’un esker, de marmites de géant.

Faune et flore  dans un tel milieu sont aussi expliquées. Passionnant, bien qu’une partie des sentiers soient fermés pour cause de réfection, pour préserver la fragilité du milieu.

Nous achevons notre périple de la journée à Sherbrooke, où un hôtel nous attend pour la nuit. Avant d’y aller, petit tour dans la ville pour reconnaître les lieux mais c’est une ville sans charme, où la bagnole est reine. Pas de centre, l’animation se concentre sur les 5 kilomètres de centres commerciaux qu’on considèrerait en France comme une entrée de ville ratée. L’hôtel Jardins de ville est un motel bien américain, sans intérêt particulier mais qui fait bien « la job ». La chambre est vaste et correcte.

En fin d’après-midi, nous tentons une visite dans ce que j’ai cru deviner être un lieu d’animation (rue Wellington sud) mais nous découvrons rapidement que cette partie de la ville est en voie d’abandon … Nous suivons une partie du parcours de street art Murealis qui permet de découvrir quelques fresques murales intéressantes.

Nous allons finalement dîner au restaurant Saint-Hubert spécialisé dans le poulet grillé : Isa craque pour la table d’hôte et sa cuisse de poulet, je me contente d’un Saint-Burger classique. Pas mauvais mais l’ambiance est assez bruyante et le service un peu long.

Dimanche 13 octobre

Nous laissons derrière nous Sherbrooke et notre hôtel sans beaucoup de regrets. Le petit déjeuner vite avalé et vite oublié, nous prenons la route vers Montréal mais par des chemins un peu détournés. Le temps est absolument magnifique, le ciel bleu est nettoyé par un petit vent un peu frais.

Cette portion des Cantons de l’Est est à son apogée quant aux couleurs d’automne, c’est partout un feu d’artifice de rouge, de jaune, d’orange. Sans doute les plus belles de notre séjour, le bleu du ciel en toile de fond y est sans doute pour beaucoup. 

Nous faisons une halte à l’abbaye Saint-Benoît-du-lac, nichée au bord du lac Memphrémagog. C’est une communauté bénédictine qui a créé ce site religieux au début du 20ème siècle lorsque de pauvres moines à l’utilité sociale indéniable ont été forcés à l’exil par les lois laïques de l’État français. Après un passage en Belgique, ils ont émigré au Québec, il devait leur rester un peu de sous …

L’abbaye est assaillie par les visiteurs qui viennent faire leurs dévotions en ce dimanche d’actions de grâce ou alors qui viennent cueillir des pommes à 1,50 $ la livre (2,40 € le kilo tout de même !). Mais les couleurs des arbres sont tout bonnement magnifiques, elles justifient notre détour par ce saint lieu.

Nous reprenons la route et finalement l’appel de la vie urbaine est le plus fort, nous continuons vers Montréal sans autre arrêt (nous n’en sommes plus qu’à 80 kilomètres au maximum). Nous sommes étonnés de croiser de nombreuses voitures venant en face, nous imaginons que les Montréalais sont de sortie à la campagne.

Vers 14 heures, nous arrivons sans embûches jusqu’à l’hôtel de Paris, sur Sherbrooke Est (décidément nous croyions en être partis ce matin mais cette ville nous colle au train) . Si la chambre n’est pas encore prête, par contre le réceptionniste (s’agit-il du patron ?) nous propose de garer gratuitement la voiture sur leur minuscule parking à condition de ne pas la sortir et de laisser les clefs à la réception. Parfait, me voilà soulagé d’un souci, il n’est jamais facile de garer une voiture dans une grande ville.

Nous laissons donc la voiture au mini-parking et partons en balade vers la ville. À la station de métro Sherbrooke voisine, nous prenons deux passes de 3 jours et nous descendons vers la place d’Armes, la rue Saint-Paul, la place Cartier, bref le vieux Montréal que nous retrouvons avec grand plaisir. Un rafraîchissement bien mérité près du marché Bonsecours clôture cette première prise de contact.

Nous remontons à l’hôtel, le réceptionniste a été remplacé par une réceptionniste qui nous loge finalement dans l’annexe située de l’autre côté de Sherbrooke Est dans une meilleure chambre, nous dit-elle. Très bien, pas d’étage à monter, la chambre est petite mais très correcte.

Un peu de repos puis nous sortons pour aller dîner. Nous allons dans le quartier  de Plateau Mont-Royal situé à une station de métro au nord de l’hôtel. C’est un quartier que nous n’avons jamais parcouru, très animé, sans doute très bobo, bien sympa.

Nous jetons notre dévolu sur une adresse du Routard, les Jardins de Panos, rue Duluth, où un shish kebab et une assiette de deux slouvakis calment notre faim. Question soif, il faut se contenter de Perrier et de Pepsi, la maison ne vend pas une goutte d’alcool ! 

Retour à pied vers l’hôtel via la rue Saint-André, artère résidentielle et récemment aménagée qui méritera une petite visite de jour.

Lundi 14 octobre

Journée montréalaise qui débute sous un ciel couvert. Nous partons, après le petit déjeuner, vers le Mont-Royal où nous ne sommes pas retournés depuis 2003 ! 

Après le métro, c’est le bus 11 qui nous mène en haut de la colline. Mais il est tellement bondé que nous abandonnons au premier belvédère et terminons la montée tranquillement à pied par un sentier dans la forêt. L’esplanade du chalet grouille de touristes mais la vue est toujours aussi sympa sur les gratte-ciel du centre ville. Sur les flancs de la colline, les arbres arborent de belles couleurs. Je repère la fresque de Léonard Cohen que nous avions découverte l’année dernière depuis le musée des beaux-arts.

C’est l’occasion de faire une petite comparaison avant – après comme je les adore. Souvenez-vous, on a déjà admiré une vue de Montréal depuis le mont Royal … au musée des beaux-arts de Québec. Voici ce que cela donne :

D’accord, la vue a changé ! Nous redescendons à pied par les escaliers. 

En bas, nous entamons le début de la promenade Fleuve-Montagne qui traverse Montréal sur près de 4 kilomètres et permet de découvrir la ville jusqu’au fleuve. Nous longeons les bâtiments de l’université McGill.

Nous cherchons un endroit pour nous restaurer mais le Fou d’Ici que nous avions repéré sur le Routard est fermé, journée d’action de grâce oblige. Heureusement la ville souterraine abrite des places bordées de boutiques de restauration et nous nous avalons deux bols du sud-ouest à l’une d’entre elles dans le centre Desjardins.

Nous reprenons le métro pour remonter à la station Laurier et baguenauder à nouveau dans le quartier du Plateau. Petite halte à la librairie Renaut-Bray rue Saint-Denis, puis retour à l’hôtel pour un petit repos. Il se met à pleuvoir un peu,  ça donne une impression de fin de séjour !

En fin d’après-midi, nous ressortons pour acheter un combo portugais, poulet entier, frites, riz, légumes et deux pasteis de Nata en face du métro Mont-Royal, et nous revenons le manger à l’hôtel. Pfff ! Trop copieux mais assez bon.

Journée 20 000 pas ! Nous bouclons nos valises pour être prêts demain matin.

Mardi 15 octobre

Comme c’est la dernière journée de notre périple, nous avons la contrainte de boucler les bagages et de quitter l’hôtel mais aussi de rendre la voiture à l’aéroport vers 16 heures. Notre vol Air Canada est à 21h05. Tout cela fait que la journée sera un peu longue, sans compter le vol de retour.

Nous trainassons donc ce matin et quittons l’hôtel vers 11h30 en laissant bagages et voiture sur place.

Nous prenons le métro pour aller jusqu’au parc olympique, construit pour les JO de 1976. Situé près du jardin botanique, ce parc comprend essentiellement le stade olympique surmonté de la Tour de Montréal, ainsi qu’un autre édifice transformé en biodôme. Le temps est superbe mais le petit vent est toujours aussi frais. 

Après notre balade, nous revenons en ville et reprenons nos bagages et la voiture. Merci à l’hôtel de Paris qui a bien fait « la job » pendant ces deux jours, seul le petit déjeuner était assez quelconque.

Isa nous a trouvé un itinéraire alternatif à l’autoroute pour rejoindre tranquillement l’aéroport, il s’agit de longer le canal Lachine entre le port de Montréal et la ville de Lachine située au sud de l’aéroport P.E. Trudeau.

Avant que la voie maritime du Saint-Laurent soit achevée à la fin des années 50, le canal Lachine permettait l’accès au port de Montréal en doublant le Saint-Laurent non navigable en raison de rapides. Désaffecté dans les années 70, il a même commencé à être démoli et comblé, avant que le Canada n’en entreprenne la restauration et qu’il soit réouvert à la navigation de plaisance en 2002. 

En le parcourant le long de la rue Saint-Patrick, on traverse plusieurs zones fort différentes : dans le centre près du vieux port, ses berges sont en voie de boboïsation avec des ensembles résidentiels pour certains aménagés dans de vieux bâtiments industriels, puis suit un secteur un peu glauque alternant zones d’activités et friches. Enfin, près de Lachine, le paysage change du tout au tout, on se croirait en villégiature balnéaire, avec un front de mer aménagé pour la promenade, des maisons anciennes, des bateaux de plaisance et une atmosphère très friquée. Étonnant et très beau.

Et puis tout à coup, à un carrefour, on tourne à droite et on se retrouve dans une zone commerçante jouxtant l’aéroport. Voilà, le voyage s’achève, on fait le plein de la voiture avant de la rendre au loueur et on attaque les formalités pour déposer les bagages et franchir les contrôles.

Il faut patienter jusqu’à 21 heures pour prendre place à bord du vol Air Canada vers Roissy. Tout se passe bien, retour à Paris. Les arbres nous semblent bien ternes sur le chemin du retour …

Comme pour les voyages précédents au Canada et plus particulièrement au Québec, nous en revenons avec le sentiment d’avoir vécu de bons moments, admiré de beaux paysages, rencontré des gens charmants. Mais, cette fois-ci, c’est l’apothéose des couleurs d’automne qui nous a le plus émerveillés.


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