À nouveau une parenthèse « niortaise » en ce début d’année avec une première semaine où nous voulons visiter le secteur de Port-d’Envaux situé en plein cœur de la Saintonge historique (d’où le titre).

Niort – Le Donjon

Chemin faisant, nous nous arrêtons sur le site des Lapidiales. Situé à côté de la carrière de la Pierre de Crazannes, c’est un site consacré aux sculpteurs en résidence qui façonnent leurs œuvres en été, sur des blocs extraits, ou à même la paroi de la carrière abandonnée. L’accès est libre et gratuit, on peut se promener dans les méandres des fronts de taille pour contempler les sculptures de styles et d’inspirations très variés et intelligemment insérées dans leur environnement minéral.

Pendant la saison, il doit y avoir plus d’activités à destination des touristes, comme des ateliers ou la visite d’une carrière souterraine. Aujourd’hui, c’est presque le désert.

Nous poursuivons jusqu’à Port-d’Envaux tout proche. Le fleuve Charente fut un axe commercial et économique très actif dès l’époque gallo-romaine avec le transport du sel. Dès le 13e siècle de nombreux ports jalonnaient la Charente. Port d’Envaux ou « Port en aval de Taillebourg » prospéra pendant les 18e et 19e siècles grâce au trafic fluvial devenu très intense avec le transport de la pierre des carrières de Crazannes et Plassay, du bois et des eaux-de-vie pour être exportés notamment vers l’Angleterre. L’activité devint si importante que de simple lieu-dit de Saint Saturnin-de-Séchaud, Port d’Envaux devint le siège de la commune en 1852. Le début du 20e siècle marqua le déclin du trafic fluvial avec l’avènement du transport par chemin de fer.

La Charente est consacrée aujourd’hui à la navigation de plaisance, le petit port sur la Charente n’accueille plus que des pénichettes et des bateaux de loisir. Une promenade permet de longer le fleuve  en passant en contrebas des belles maisons des armateurs datant du 19e siècle. On poursuit jusqu’au château de Panloy, le temps de faire une photo de sa façade (photo sans doute volée puisque nous nous faisons expulser du domaine, celui-ci n’étant pas encore ouvert au public).

À quelques centaines de mètres de là, l’église de Saint-Saturnin est un peu à l’écart du centre du village car le hameau de Saint-Saturnin était le siège de la commune avant le 19e siècle. Cette église romane du 12e siècle a été remaniée au 15e et 17e siècle, sa façade de style néo-gothique flamboyant date de 1896 et elle a conservé un exceptionnel mobilier du 19e siècle.

Sur le chemin du retour vers Niort, nous faisons un petit détour par Le Douhet, étonnant village abritant les vestiges d’un aqueduc romain, un immense château et une église romane du 12e siècle.

Église Saint-Martial du Douhet

Quelques jours plus tard, c’est le village de Saint-Georges-de-Rex qui nous attire avec son circuit des lavoirs, dans le marais poitevin. Par son relatif isolement, le marais autour du village est mieux conservé que celui du reste du parc naturel régional et Saint-Georges-de-Rex semble moins soumis que ses voisins à la pression touristique. Ce circuit, bien balisé, est agréable à parcourir, il nous fait passer par le port fluvial, le pigeonnier et, bien entendu pour respecter son intitulé, quelques lavoirs bien conservés. On pourrait également visiter l’église Saint-Georges mais elle est fermée pour cause de péril, la rosace située au-dessus du porche d’entrée menaçant ruine depuis le séisme de juin 2023.

Nous reviendrons par ici, d’autres circuits de randonnée un peu plus longs sont proposés dans le voisinage du bourg et la commune voisine de Saint-Hilaire-la-Palud héberge un parc ornithologique « Les Oiseaux du marais poitevin » qu’il est peut-être intéressant de visiter dans la foulée, malgré la tonalité très touristique des lieux (au vu de la taille des parkings) au contraire de Saint-Georges-de-Rex. Mais il n’ouvre qu’à partir du mois d’avril.

La route de retour nous mène à Coulon, haut-lieu touristique du Marais s’il en est, et capitale auto-proclamée de la « Venise verte ». Mais au mois de février, la fréquentation est calme, il est possible de faire des photos sans être trop gêné par la foule des mois d’été.

Et pour finir cette première étape, quelques photos de Niort et de Saujon.

(À suivre)


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