Le musée Marmottan Monet célèbre son 90e anniversaire avec une exposition consacrée au trompe-l’œil de 1520 à nos jours, construite autour du fonds initial de Jules et Paul Marmottan. À partir du 16e siècle, l’art du trompe-l’œil de chevalet obéit à des règles précises : le tableau doit s’intégrer à l’environnement dans lequel il est présenté, requérant ainsi une mise en scène tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’œuvre. Il exige également que la représentation du sujet soit figurée grandeur nature, dans son intégralité sans être entravée par le cadre. La signature de l’artiste, quant à elle, doit être dissimulée dans le tableau pour garantir l’illusion. 

Musée Marmottan-Monet – Exposition Le Trompe-l’œil – Cristoforo Munari – Trompe-l’œil aux instruments du peintre et aux gravures

Au cours des siècles, le trompe-l’œil se diffuse grâce à des médiums divers et prend des formes différentes. Si certaines sont bien connues, comme les vanités, les trophées de chasse ou les porte-lettres, le parcours aborde d’autres thèmes dont les déclinaisons décoratives (mobilier et faïences) jusqu’aux versions modernes et contemporaines de ce genre. Sans vouloir être exhaustive, l’exposition propose un parcours varié et didactique où le trompe-l’œil constitue un clin d’œil aux pièges que nous tendent nos propres perceptions.

Le parcours est quasi chronologique et présente un grand nombre de peintures en trompe-l’œil des 16e au 19e siècles. Outre une vitrine contenant des céramiques « illusionnistes » telles un chou vert plus vrai que nature ou des plats déjà garnis de poissons ou d’huitres, on peut admirer des grisailles qui sont utilisées par les artistes pour tromper l’œil sur de faux décors d’architecture ou pour imiter les estampes très en vogue au 19e siècle. Bien entendu, Louis Léopold Boilly est bien représenté.

Les dernières sections s’intéressent aux artistes contemporains. La « déchirure » de Henri Cadiou qui dévoile Mona Lisa sous une enveloppe déchirée sert d’illustration pour une affiche de l’exposition. Il est également fait référence au mouvement Trompe-l’œil / Réalité qui a œuvré dès la seconde moitié du 20e siècle à la reconnaissance de cette forme de réalisme en peinture.

La dernière photo de la galerie ci-dessus montre un trompe-l’œil de Giuseppe Penone « Envelopper la terre avec la terre » réalisé en porcelaine en coopération avec la manufacture de Sèvres, d’un incroyable réalisme.

Dommage que les tout derniers tableaux et vitrines nous parlent des tenues de camouflage des soldats comme découlant de l’art du trompe-l’œil. On aurait pu, à la place, mettre en avant des artistes de rue qui réalisent des trompe-l’œil bien plus étonnants et pacifiques et qui sont les vrais héritiers des artistes des siècles passés.

Pour en savoir plus sur le trompe-l’œil : accéder au dossier de presse de l’exposition.

Musée Marmottan-Monet – Exposition Le Trompe-l’œil – Affiches

L’exposition dure jusqu’au 2 mars 2025. Pour le même prix, vous pouvez compléter votre visite en compagnie de Claude Monet et de Berthe Morisot dont le musée possède de très nombreuses œuvres.

Par contre, jusqu’à la fin janvier, le tableau emblématique du musée Impression, soleil levant de Claude Monet est absent des cimaises pour raison de prêt à la National Gallery de Washington. Je vous en propose donc une photo ci-dessous prise lors de notre dernière visite.

Marmottan Monet – Claude Monet – Impression soleil levant

0 commentaire

Laisser un commentaire