Comme son nom l’indique, l’établissement Sèvres – Manufacture et Musée nationaux regroupe la manufacture de porcelaine de Sèvres en activité depuis le 18e siècle et le musée national de Céramique créé au siècle suivant. Il se déploie sur un immense domaine coincé entre la Seine et le parc de Saint-Cloud (ça fait bucolique), au pied de l’échangeur autoroutier du pont de Sèvres (ça craint plus). On peut heureusement y accéder facilement en tramway ou en vélo.

Musée de Sèvres – Statue de Bernard Palissy

Le Musée national de céramique conserve une collection de référence de près de 50 000 œuvres, associant des chefs-d’œuvre de toutes les époques et de tous les pays à des œuvres contemporaines et à des créations de la Manufacture. Il accueille le public derrière la statue de Bernard Palissy, génie de la Renaissance qui mena durant toute sa vie des recherches sur la technique de la céramique et les émaux.

Musée de Sèvres – Salon d’honneur

Le musée est installé, depuis 1876, en bordure de Seine dans un bâtiment aux allures de palais classique devant les autres constructions de la Manufacture. Le premier niveau est consacré aux céramiques du monde, depuis la Préhistoire jusqu’à la Renaissance tandis que le second niveau s’intéresse aux faïences, porcelaines et verres du 18e siècle jusqu’à la période actuelle.

Pas loin de l’entrée et de l’accueil, un panneau d’information schématise le processus de production de la porcelaine de Sèvres.

Musée de Sèvres – Comment produire une porcelaine de Sèvres

QU’EST CE QUE LA CÉRAMIQUE ?

Le terme de céramique désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre qui ont subi une cuisson à température plus ou moins élevée. La céramique peut être recouverte d’une glaçure, appelée aussi émail ou d’une couverte. C’est un enduit vitrifiable qui lui donne son aspect brillant.

Les différents types de céramique :

  • Terre vernissée : terre cuite recouverte d’une glaçure à base de plomb (glaçure plombifère) qui la rend imperméable.
  • Faïence : terre cuite recouverte d’une glaçure à base d’étain (glaçure stannifère) qui la rend blanche, opaque et imperméable.
  • Faïence fine : terre cuite blanche obtenue par ajout de silex calciné et broyé à l’argile, recouverte d’une glaçure plombifère.
  • Majolique : faïence italienne de la Renaissance.
  • Grès : céramique à pâte imperméable, vitrifiée dans la masse après cuisson à haute température, même sans émaillage.
  • Porcelaine : céramique à pâte imperméable, vitrifiée dans la masse après cuisson à haute température. Après cuisson la porcelaine est blanche, translucide et sonore.
  • La porcelaine dure est fabriquée en Chine depuis le 10e siècle, en Europe il a fallu attendre le 18e siècle. Elle comporte du feldspath, du quartz et du kaolin, par opposition à la porcelaine tendre, rayable à l’acier, qui ne contient pas de kaolin.
  • Biscuit : à la Manufacture de Sèvres, pièce de porcelaine cuite une seule fois à haute température, non émaillée et non décorée.
Livret de visite du musée

Le livret de visite du musée, disponible en ligne, donne d’excellentes explications sur les collections exposées et sur l’histoire de la Manufacture. Je vous propose une visite en images.

Nous étions surtout venus pour une visite guidée de la Manufacture, visite organisée chaque jeudi et pour laquelle il faut réserver. Elle permet de rencontrer des artisans qui y travaillent et de pénétrer dans deux ateliers (parmi les 27 que compte l’institution) où l’on reçoit des explications sur le travail qui y est accompli.

La guide prend en charge notre groupe d’une quinzaine de visiteurs devant le panneau d’information sur la porcelaine au premier niveau du musée. Après avoir présenté rapidement le processus de fabrication de la porcelaine, elle nous amène au bâtiment situé juste derrière le musée.

Manufacture (à gauche) et musée (à droite) de Sèvres

Nous déambulons pendant quelques minutes au milieu des fours, anciens, servant aux cuissons successives des pièces moulées. Encore utilisés, ils sont terriblement plus photogéniques que les quelques fours plus récents, électriques ou au gaz, qui viennent les compléter pour les pièces les moins imposantes.

Nous sommes accueillis dans deux ateliers par les artisans qui y travaillent : le premier est un atelier de « petit coulage » pour les pièces de format moyen, le second est un atelier de « dorure et filage ». Dans le premier, les artisans coulent de la barbotine dans le moule des pièces et, en fonction de la complexité de ces dernières, préparent des supports pour éviter qu’elles ne se déforment lors de la cuisson qui provoque des retraits importants. Dans le second, des décoratrices nous montrent comment elles procèdent pour réaliser un décor et notamment comment elles manipulent l’or qui est souvent utilisé.

Il faut compter une heure et demie pour cette visite guidée qui est très intéressante, quoique trop rapide, et qui permet de rencontre des artisans et artistes visiblement habités par la passion de leur travail.

La visite guidée coûte 18 euros par personne (il n’y a pas de réductions) et, attention, le prix d’entrée au musée n’est pas inclus … Petite mesquinerie que l’on peut contourner si l’on songe à présenter sa carte Navigo qui sert de sésame.


1 commentaire

Matatoune · 18 avril 2024 à 6 h 15 min

Merci pour ce retour !

Laisser un commentaire