La météo n’est pas très optimiste pour les jours à venir, elle prévoit de la pluie sur les hauteurs mais également sur la côte. Cela pourrait nous faire modifier notre programme de la fin de semaine, mais sans que l’on sache très bien que choisir. De plus, les variations locales sont si rapides qu’il paraît délicat de tout bâtir sur ces prévisions météo.
Mercredi 13 novembre 2013
Le ciel est un peu plus voilé que les autres jours, mais nous partons cependant vers 7h30, après quelques hésitations, pour le Maïdo qui est situé sur les hauteurs au-dessus de Saint-Gilles à une vingtaine de kilomètres de notre hôtel.
La montée est superbe, surtout dans la dernière dizaine de kilomètres : la route forestière, toute neuve, est un véritable billard et on traverse une forêt de tamarins de toute beauté. Des nuages montent à l’assaut des sommets, mais, après avoir garé la voiture au parking final, déjà bien rempli, nous découvrons une vue toujours aussi sublime sur le cirque de Mafate. Nous avons le plaisir de revoir le tracé de notre randonnée de la semaine dernière et nous pouvons même distinguer les détails : les gîtes, les sentiers, les rivières …
Il y a du monde au belvédère aménagé à 2200 mètres d’altitude, la vue est également bien dégagée sur l’océan et plus particulièrement sur les environs de Saint-Gilles d’où nous venons. Les nuages ont la gentillesse de rester « en bas » le long des pentes, ce qui nous permet de rester, au sommet du Maïdo, dans une lumière éclatante. Dommage que le cirque soit à contre-jour, ce qui va ternir les photos.
Un DASH 8 survole le cirque avec les hélicoptères, sans doute un départ de feu a-t-il encore été signalé.
Nous empruntons la route forestière des Tamarins, parallèle à la ligne de crête. Au début, elle est très sympathique, serpentant dans la forêt, mais on découvre aussi un peu plus loin les traces d’un immense incendie qui a ravagé une grande partie de la forêt de cryptomeria. Affreux !
Puis, la descente se fait, sur de toutes petites routes de campagne, dans un paysage typiquement alpin avec des prairies verdoyantes et des vaches broutant une herbe bien grasse. On domine la côte, ce qui permet de faire quelques photos du lagon, comme si elles étaient prises depuis un avion. Des parapentistes en grand nombre nous survolent, il y a un club dans le coin qui semble drainer beaucoup de monde.
Nous avons pour objectif la visite du Conservatoire national botanique des Mascarins : « Le conservatoire botanique national de Mascarin est un conservatoire botanique national français installé dans les hauteurs de l’Ouest de La Réunion, précisément sur le territoire communal de Saint-Leu. Situé au cœur d’un ancien domaine agricole créole, géré par une association, il est agréé depuis le 30 juillet 1993. Sa mission est la sauvegarde des espèces végétales des Mascareignes et de Mayotte » (wikipedia).
Nous nous promenons pendant deux heures dans les différents espaces bien aménagés : caféiers, vergers créoles, cactées, bambous, etc. Un jardinier du conservatoire nous fait découvrir le « fruit délicieux » du philodendron (espèce Monstera Deliciosa) et nous donne le nom de cet arbre à fleurs bleues qui attire notre regard depuis notre arrivée, le jacaranda de la famille des bignones (également appelé le flamboyant bleu).
Nous faisons, à la fin de notre balade, un arrêt assiette créole – dodo – coca au café du conservatoire aménagé dans les anciennes dépendances du domaine. Nous terminons la visite par la ravine des bambous, où nous découvrons les plus immenses spécimens que nous ayons jamais vus.
De retour à l’hôtel dans l’après-midi, nous subissons une pluie abondante, qui vient corroborer les prévisions de la météo.
Jeudi 14 novembre 2013
Nous ne partons qu’à 10 heures, nous avons voulu nous reposer un peu, et c’est en direction de Saint-Pierre que nous allons ce matin. Nous trouvons une place de stationnement le long du jardin de l’Hôtel de Ville sous un arrosage municipal !
L’office du tourisme a été déménagé, nous croyions qu’il était toujours de l’autre côté du pont qui mène à Terre-Sainte, mais il est maintenant, pas loin de là, dans les locaux de la Capitainerie. Nous faisons une petite visite dans la ville et trouvons la Poste pour expédier nos cartes postales à destination de la métropole.
Nous déjeunons au restaurant O’Flamboyant, où la cuisine est excellente et raffinée.
Après le repas, nous essayons une incursion vers le sud sauvage mais nous sommes finalement rebutés par des travaux sur la route, par les bouchons dans St Joseph et par la pluie qui menace. Nous faisons demi-tour.
Au retour, nous faisons une halte sur la plage à l’Ermitage-les-Bains, je me baigne, mais on est finalement chassés par la pluie.
Journée qui laisse un goût d’inachevé …
Vendredi 15 novembre 2013
Nous partons vers 8 heures au marché de Saint-Paul, qui n’est pas très loin de notre hébergement : c’est un marché très animé et très coloré, réputé comme le meilleur de l’île. Il a lieu le vendredi et le samedi, mais pour éviter la foule du week-end, nous préférons y aller aujourd’hui. Il paraît qu’en plus, le samedi, certains étals sont moins bien remplis. Nous y achetons de la vanille, des préparations pour rhums arrangés, des niamas pour ce soir, des ananas, etc. L’ambiance y est vraiment sympathique.
Nous avons prévu une visite du cimetière marin situé à la sortie de la ville vers Saint-Gilles. C’est un bel espace pittoresque et coloré où les tombes paraissent posées négligemment sur l’herbe sans alignement strict.
La proximité de la plage doit lui valoir cet adjectif de marin, mais on y trouve aussi des tombes de navigateurs, comme le pirate Olivier Levasseur dit La Buse ou l’équipage des marins bretons du Ker Anna qui a sombré dans les parages, à la pointe des Aigrettes, en 1894. Pour le pirate, c’est plutôt une légende, car le cimetière a été créé après son exécution, il y a peu de chance qu’il y soit inhumé.
Par contre, le poète Leconte Delisle, originaire de Saint-Paul, y est enterré depuis son transfert en 1977 du cimetière Montparnasse.
Cette visite achevée, nous reprenons la voiture pour faire le « tour des roches », promenade qui nous fait longer l’étang de Saint-Paul qui est une réserve naturelle nationale.
Puis, nous effectuons un détour jusqu’à Sans-Soucis pour voir le départ de la randonnée qui mène vers Mafate par la canalisation des Orangers. On ne voit finalement pas grand-chose, il faudrait marcher pour aller jusqu’au début du sentier de la canalisation qui, paraît-il, est tout plat sur une dizaine de kilomètres. C’est un autre moyen d’accès au cirque de Mafate, dans sa partie nord.
Nous poussons ensuite jusqu’au Port (la ville s’appelle Le Port), faire notre épisode de tourisme industriel. C’est bien une ville industrielle, mais dotée d’un port de plaisance important.
Nous déjeunons au restaurant La Caz : très beau cadre, très bonne cuisine créole, mais avec des saveurs nouvelles : pour iZa un rozamava (plat malgache, bœuf avec une plante dont la fleur jaune endort la langue), du rougail de morue pour moi. C’est une excellente adresse, dommage que le décor extérieur soit loin d’être sympathique comme presque partout ailleurs à La Réunion, mais la cuisine mérite le détour.
Retour à l’hôtel et piscine.
Samedi 16 novembre 2013
Le temps paraissant ce matin assez dégagé, on se risque vers le volcan. Comme nous partons un peu tard (8h30), nous craignons de faire la course avec les nuages. Pour la météo, nous avons arrêté de la regarder la veille à la télé, car ses prévisions ne nous sont d’aucune utilité.
Finalement, c’est une bonne pioche : le temps sur les hauteurs est comme on ne l’a jamais vu, dégagé, sans nuages, magnifique. Après une montée sur l’excellente route forestière du volcan et la traversée de la Plaine des Sables, nous sommes opérationnels au parking du Pas de Bellecombe en face du volcan à 10h15, sous un soleil éclatant.
Cette fois-ci, nous ne descendons pas dans l’enclos, mais nous faisons une petite rando jusqu’au piton de partage (ou piton sale) situé à quelque distance vers l’est en suivant le rempart. Après deux heures de marche et de nombreuses photos, nous quittons les lieux, les yeux encore émerveillés, comme l’année dernière, de la beauté de ce paysage lunaire.
Je m’essaye même à faire un panoramique avec l’iPhone, ce qui donne, ma foi !, un résultat tout à fait honnête.
La petite randonnée nous permet de découvrir le Piton de la Fournaise sous un angle un peu différent, où les coulées de lave récentes sont plus visibles.
Bien qu’il soit déjà midi passé, le temps est toujours aussi dégagé, on n’a vraiment jamais vu ça !
A cet endroit, nous avons du atteindre le point culminant de notre périple réunionnais : 2370 mètres et des poussières. La preuve en image.
Pour nos prochaines visites, il faudra soit aller au volcan qui culmine à plus de 2500 mètres soit au piton des Neiges qui dépasse les 3000.
Nous quittons les lieux, en constatant que le parking est beaucoup moins encombré. A Bourg-Murat, au pied du volcan, on se fait un sandwich crudités poulet à un petit snack Ti Resto Lontan. On patiente quelques instants en sirotant une dodo et un coca … A signaler que la Maison du Volcan, sorte de Vulcania local, est toujours en travaux, c’était déjà le cas il y a 18 mois !
Notre prochaine étape est la forêt de Bébour Bélouve sur les pentes du Piton des neiges. Pour l’atteindre, il faut continuer sur la route vers La Plaine des Palmistes et passer le col de Bellevue. En bas de ce col, on bifurque sur la gauche vers le col de Bébour, d’où la vue sur la forêt de Bélouve est superbe.
Sur la gauche, le Piton des Neiges semble être à portée immédiate car la pente du terrain est régulière jusqu’à son sommet (3070 mètres tout de même). Les panneaux d’information au col de Bébour nous expliquent que ce plateau est en fait le quatrième cirque (après Salazie, Cilaos et Mafate) mais il a été rempli par une des dernières coulées de lave du Piton des Neiges lorsque celui-ci était encore en activité (les photos aériennes sont très parlantes).
Après le passage au col de Bebour, la route serpente à travers la forêt et une végétation changeante. Nous arrivons à la fin de la route, située à quelques centaines de mètres du gîte de Bélouve qui se dresse en limite de rempart au-dessus de Hell-Bourg. Mais les nuages ont envahi le cirque de Salazie et, une fois de plus, nous ne pouvons le contempler ! Décidément, le cirque de Salazie se refuse à nous.
Comme on dit dans les guides, le retour se fait par le même chemin, au moins jusqu’à la route principale au pied du col de Bellevue. Ensuite nous terminons la traversée de l’île jusqu’à Saint-Benoît puis retour à l’hôtel par le nord-est.
Bilan : pour terminer notre séjour, une journée avec un temps magnifique comme on n’en a jamais eu et auquel on ne s’attendait pas après les deux dernières journées couvertes et pluvieuses.
Dimanche 17 et lundi 18 novembre 2013
Dimanche, journée repos et piscine de 10 h à 15 h avec salade composée au snack de la résidence. Puis séance bagages et vidage du frigo.
Lundi matin, départ vers l’aéroport à 6h30. Bouchons dès l’entrée sur la RN1 : 2 heures pour aller jusqu’à l’aéroport ! Remise de la voiture de location, dépose bagages, contrôles, pas de problème.
Dans l’avion, nous sommes situés au rang 32, à nouveau derrière une cloison qui nous laisse de la place pour les jambes, mais à coté de deux ploucs de la meilleure catégorie …
Vol d’une durée de 11 heures, départ 10h10, arrivée à 18h15 locales à Orly. Choc thermique à destination !
Après-demain matin, c’est Fred qui s’envole pour son tour du monde, on a juste le temps de défaire nos valises et de récupérer la minette …
FIN
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