Le musée de la BnF situé au sein du site Richelieu présente toute l’étendue des fonds de la Bibliothèque, de l’Antiquité à nos jours. Des pièces rares, émouvantes, surprenantes, y sont exposées au sein d’un parcours à travers les plus beaux espaces du site Richelieu comme la galerie Mazarin. Périodiquement, et indépendamment des expositions proposées dans la galerie Mansard au rez-de-chaussée, une nouvelle présentation thématique propose un regard différent sur les collections de la bibliothèque.
Depuis la fin septembre, le musée met en lumière l’importance de ses collections extra-européennes et rend compte des échanges intellectuels, artistiques, scientifiques et politiques nourris entre l’Europe, particulièrement la France, et les autres civilisations.
La présentation, le Monde pour horizon, s’ouvre avec l’invention de l’imprimerie en Europe et en Asie. Elle se poursuit avec les liens continus entre l’Europe et le pourtour méditerranéen musulman, fondés sur le commerce, les emprunts techniques et les migrations de motifs. Les relations avec l’Extrême-Orient, ainsi que l’Afrique subsaharienne, sources d’engouement, sont ensuite abordées. Sans négliger la question des destructions liées aux conquêtes, par exemple en Amérique, ce parcours est le reflet d’une histoire mondiale de longue durée aux répercussions toujours actuelles.
Les relations avec les autres civilisations s’accompagnent du développement d’une cartographie qui ambitionne de décrire le monde tel qu’on apprend à le connaître progressivement. La BnF nous montre un de ses chefs-d’œuvre, l’Atlas Catalan qui est un célèbre portulan de la fin du 14ème siècle entré dans les collections du Roi de France Charles V. Il est attribué à Abraham Cresques, cartographe juif de Majorque, qui l’aurait réalisé entre 1375 et 1380. Il est accessible en ligne depuis 2011 et j’ai déjà eu l’occasion de vous en parler. Admirer une de ses planches “en vrai” est un grand plaisir.
Deux autres cartes anciennes sont exposées, une carte de l’Atlantique nord dessinée par le cartographe du Havre Pierre Devaux en 1613 et une carte de la Méditerranée et de l’Asie réalisée par Muhammad b. Al al-Sharafi al-Safaqusi vers 1600. Sur cette dernière, il faut avoir des yeux de lynx pour suivre le tracé des côtes, mais l’émotion est bien là. Une mappemonde dessinée par des jésuites présents à la cour de l’empereur de Chine en 1674 complète le tour d’horizon.
Pour des raisons de conservation de certains documents fragiles, la présentation sera renouvelée en janvier et mai 2025, j’imagine que ce sera dans la même thématique. Donc rendez-vous en janvier prochain au musée de la BnF qui fait montre d’un grand talent pour se renouveler.
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