Nous avons passé la première quinzaine de juin dans la région de Montpellier que nous fréquentons depuis quelques années et, pendant une semaine, nous avons loué un gîte dans les Cévennes à Anduze, une des « portes des Cévennes ». Histoire de se mettre au vert et de faire quelques visites et randonnées.

Sauve, département du Gard – Place Astruc

Sur la route vers Anduze, nous faisons halte à Sauve et à Saint-Hippolyte-du-Fort, deux villages de caractère bâtis sur les rives du Vidourle. Entre les deux, l’église Saint-André de Conqueyrac située au milieu des vignes et des champs nous accueille pour le pique-nique. Sauve dégage un vrai charme authentique avec ses maisons anciennes et ses ruelles qu’il est agréable de parcourir à pied. Quant à Saint-Hippolyte-du-Fort, l’ambiance est plus « urbaine », visiblement les piétons ne sont pas la priorité de la commune. L’office de tourisme n’y existe plus, remplacé par un écran tactile !

Nous découvrons ensuite Anduze qui s’est développée dans un site naturel exceptionnel, en bordure du Gardon (on peut dire aussi le Gard) qui se fraye un chemin dans un étroit défilé entre deux falaises rocheuses. En contrôlant ainsi le passage menant vers la vallée des Camisards et le reste des Cévennes, Anduze mérite bien le nom de « Porte des Cévennes ».

Anduze – Au sommet du rocher de Saint-Julien, vue sur le Gardon et les Cévennes

Après une histoire mouvementée en tant que quartier général des forces protestantes du Midi au 16e siècle, Anduze est restée une petite ville pleine de charme et très animée, son centre presqu’entièrement piétonnier permet de découvrir son architecture ancienne et invite à la flânerie. De nombreux commerces, bars et restaurants attirent beaucoup de monde et de touristes.

Pendant la semaine, nous aurons l’occasion de nous y balader à plusieurs reprises, découvrant, outre le centre piétonnier, le joli parc des Cordeliers, la gare ferroviaire du petit train touristique des Cévennes et, le plus difficile d’accès, le rocher Saint-Julien dominant Anduze du haut de ses 324 mètres. Pour ce dernier, jolie randonnée pédestre avec 180 mètres de dénivelée pour moins d’un kilomètre de longueur, nous nous en souviendrons !

Anduze est mondialement connue pour sa bambouseraie, qui lui est incorrectement associée car elle se situe sur le territoire de la commune voisine de Générargues. Il vaut mieux parler de la Bambouseraie en Cévennes. Ce jardin exotique faisait partie de nos objectifs de visite et nous n’avons pas été déçus par nos presque trois heures de balade.

Loin d’être une plantation monoculture (bambous machin à droite, bambous truc à gauche), ce jardin offre une variété d’espaces tous aussi intéressants les uns que les autres : une « forêt » de bambous géants, un jardin d’inspiration japonaise (le vallon du dragon reposant sur les principes du Feng Shui), un village laotien, des serres construites en 1860 par Eugène Mazel, le fondateur de la bambouseraie, un jardin floral et le jardin des « bassins d’Eugène ». Sans compter une balade aérienne en plein cœur de la végétation, grâce à un circuit de passerelles « trempolines ».

À quelques kilomètres d’Anduze, nous visitons un autre village médiéval, Vézénobres. Spectaculaire, perché sur l’emplacement d’un ancien oppidum, ce village est au carrefour des Cévennes et de la Provence. Stratégiquement situé, il fut habité au fil du temps par des Ligures, des Celtes, des Volces et des Romains. 

Étant donné le nombre de parkings aménagés autour de l’oppidum, j’imagine que la saison estivale doit être une horreur de sur-fréquentation. Quant à nous, après nous être garés au pied des escaliers qui mènent au village perché, nous découvrons un village magnifiquement rénové et … quasi désertique, ce qui rend la visite d’autant plus plaisante.

Le lendemain, nous effectuons une randonnée dans les hauteurs au dessus d’Anduze, plus exactement sur la Grande Pallière (445 mètres d’altitude) où un sentier a été tracé pour aller à la découverte de cairns et de dolmens.

La dénivelée de cette randonnée est de 170 mètres, approchant celle que nous avons affrontée sur le rocher Saint-Julien, mais la distance à parcourir est bien plus longue (3 kilomètres) et rend la progression plus facile. Au sommet, vue magnifique sur le massif des Cévennes.

Je suis étonné par les dolmens que nous rencontrons : en bon armoricain, j’imaginais qu’un dolmen était simplement une table de couverture reposant sur des pierres verticales, les orthostates. Dans la réalité – l’article de wikipedia sur le sujet est bien complet – cette architecture basique est ce que l’on appelle un « dolmen simple », correspondant à une chambre sépulcrale ouverte directement sur l’extérieur. Un dolmen est défini plus généralement comme une chambre sépulcrale incluse dans un tumulus.

Et c’est bien cette architecture plus complexe que nous découvrons ici, avec plusieurs exemplaires assez spectaculaires de ce genre de dolmens.

Si la dénivelée de cette randonnée est raisonnable, le sentier est par endroit très caillouteux. Le retour se fait par le même itinéraire, avec un petit détour, au niveau de la croix de Pallière, jusqu’au rocher des quatre Seigneurs où une géocache est dissimulée. Bingo ! Trouvée !

Pour le dernier jour complet passé sur place, nous avons décidé de nous rendre à Saint-Jean-du-Gard avec le petit train touristique des Cévennes, train à vapeur comme il se doit.

Le train à vapeur des Cévennes

Le temps est à la pluie, elle nous accompagne toute la journée, mais nous ne nous plaignons pas trop, car il y a moins de quinze jours, Météo-France nous annonçait une semaine entière sous les trombes. Une seule journée, et la dernière, ne nous semble pas trop dramatique et il faut bien aérer les imperméables au moins une fois.

Le parcours est lent, chaotique, sympathique et assez enfumé. C’était l’objectif ! À Saint-Jean-du-Gard, nous souhaitons visiter la Maison Rouge, le musée des vallées cévenoles qui présente, paraît-il, de très riches collections ethnographiques, historiques, d’arts et traditions populaires sur la société rurale et traditionnelle des Cévennes, du 17e siècle au 20e siècle.

Saint-Jean-du-Gard – La Maison Rouge, le musée des vallées cévenoles

Arrivés vers 12h15 devant l’entrée de la Maison Rouge, nous apprenons que le musée ferme pour une heure, pause méridienne oblige. Sympa, le train entre en gare, le musée ferme ! Sans doute pour orienter gentiment les visiteurs vers les restaurants de la place toute proche et leur faire dépenser des sous en plus. Quelques crêpes et deux bolées de cidre plus tard, nous pouvons commencer notre visite.

Le lieu, aménagé dans une ancienne filature de soie, est admirable, bien agencé et les collections sont intéressantes. La visite compte une section importante racontant l’histoire de la culture du murier et de l’élevage des vers à soie et expliquant en détail l’enchaînement des tâches de la filature.

À la sortie de cette visite très plaisante, il pleut toujours et il est l’heure de rejoindre la gare pour le retour vers Anduze. Pas de vapeur cette fois-ci, c’est un bon vieux gros diesel qui pue qui nous ramène (celui qui est à l’arrière sur la photo des locomotives plus haut), mais c’était prévu ainsi.

Nous subissons quelques belles trombes d’eau dans la soirée, mais le lendemain tout est oublié, le temps sera éclatant pour notre retour vers Montpellier via Nîmes.

Notre « épisode cévenol » s’achève ainsi, il nous reste quelques jours à passer à Montpellier avant le retour à la capitale. Outre des balades au centre ville, nous en profitons pour faire une petite randonnée dans la réserve naturelle de Lunaret située au nord de Montpellier le long du Lez, toute proche du zoo du même nom. Mais nous manquons de temps pour visiter le zoo, ce sera pour la prochaine fois. Il nous faudra aussi visiter dans le même secteur le domaine de Méric, ancien domaine familial de Frédéric Bazille qui appartient désormais à la Ville.

Enfin le dernier jour, avant de sauter dans le TGV, nous faisons une virée pour voir la mer à Pérols, plus précisément à Carnon Plage.

Voila pour ces quelques jours assez intenses qui ont passé trop vite comme d’habitude. J’ai conscience que nous n’avons fait qu’aborder les Cévennes en restant aux environs d’Anduze. Il reste beaucoup d’autres choses à découvrir.

Pour avoir plus de photos : mon album en trois parties.


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