La Fondation Custodia nous invite à deux expositions qui sont, comme à l’habitude, intéressantes et parfaitement montées. La première (à l’étage) s’intitule Créer. Dessiner pour les arts décoratifs 1500–1900 et nous présente des œuvres de la collection du Rijksmuseum à Amsterdam. La seconde (au sous-sol), Cabinet de dessins néerlandais. Le XVIIIe siècle, nous vient des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (avec tous les liens de ce paragraphe, vous avez de quoi occuper votre week-end de lecture).
Même pas eu besoin de ruser pour prendre des photos d’ensemble de l’exposition sans visiteurs, nous sommes étonnés et (agréablement) surpris par le peu de monde évoluant dans les différentes salles.
Les dessins présentés dans la première exposition illustrent les objets d’art et les pièces de mobilier qui accompagnaient le quotidien des personnalités qui les avaient commandés, ornaient leur demeure ou des édifices religieux. C’est un témoignage du mode de vie en Europe, entre la Renaissance et l’orée du 20e siècle et, si ces feuilles restent en grande partie anonymes, elles révèlent parfois la main d’un artiste connu – ébéniste, orfèvre, sculpteur ou peintre – ou peuvent être rattachées à son atelier.
Au sous-sol, c’est donc le Cabinet de dessins néerlandais qui nous attend avec une sélection d’œuvres du 18e siècle. Après un 17e siècle « d’or » aux Pays-Bas, les artistes étaient un peu éclipsés par leurs glorieux prédécesseurs. Mais ils se révélèrent être des dessinateurs remarquables, activement soutenus par un réseau de collectionneurs. Au fil du 18e siècle, la conscience nationale néerlandaise s’affirma de plus en plus, avec un regain d’intérêt pour la peinture du siècle d’or et un goût prononcé pour les paysages représentant les Pays-Bas. Les dessins exposés proviennent de la collection Jean de Grez léguée aux musées royaux belges de beaux-arts.
Les œuvres de l’exposition permettent de mieux comprendre et d’appréhender l’art du dessin à l’époque au cours de laquelle le commerce, la science et la culture connaissent un développement sans précédent aux Pays-Bas. Alors que la mode au début du siècle était aux scènes historiques et mythologiques, le goût du public évolue et tend à favoriser les représentations d’un « monde idéal », avant de s’orienter vers plus de réalisme avec une production davantage axée sur les paysages, les vues de villes, et les scènes d’intérieur. Les dessinateurs à ce moment-là n’hésitent pas à s’inspirer des maîtres anciens du 17e siècle.
Ici, la contemplation des dessins est un peu gênée par les reflets sur les vitres des cadres, je m’applique donc à faire des photos en les évitant au maximum. L’affluence est toujours aussi calme, ce qui rend la visite agréable. Les œuvres exposées sont très intéressantes et révèlent des artistes talentueux qui n’ont pas grand chose à envier aux peintres du siècle d’or.
Les expositions viennent de débuter et s’achèveront au mois de juillet. Ainsi qu’à chaque exposition, Custodia fournit un petit livret décrivant en détail chaque œuvre présentée et venant compléter les cartels plus succincts. Une référence indispensable pour garder la mémoire de ce qu’on a admiré !
Pour en savoir plus :
- le dossier de presse de Dessiner pour les arts décoratifs ;
- le dossier de presse de Dessins néerlandais du 18e siècle.
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