C’est toujours un plaisir de retrouver les peintres scandinaves car les expositions qui leur sont consacrées révèlent souvent de grands talents parfois méconnus chez nous. Je suis notamment impressionné par leur traitement de la lumière, sans doute exacerbé par la rareté de celle-ci lors des longs mois d’hiver.

Après les rétrospectives consacrées à Anders Zorn et à l’Âge d’or de la peinture danoise que nous y avons suivies, le Petit Palais poursuit son exploration des artistes nordiques avec cette nouvelle exposition dédiée à Albert Edelfelt, l’une des gloires de la peinture finlandaise, qui montre comment cet artiste a largement contribué à la reconnaissance d’un art finlandais à la fin du 19e siècle.

Edelfelt, comme beaucoup d’artistes à cette époque, entreprend un voyage à Paris pour lancer sa carrière et décide finalement de s’y installer. Son style mêlant impressionnisme et réalisme est vite remarqué. Son portrait de Louis Pasteur est notamment salué au Salon de 1886 et lui apporte le succès. Vivant en France, il continue de se rendre tous les étés en Finlande, et consacre à ses paysages et ses traditions de grandes compositions sensibles. Patriote, il lutte pour l’indépendance de son pays face à l’influence de la toute puissante Russie.

Bien que sous-titrée Lumières de Finlande, l’exposition ne se contente pas de présenter des scènes baignées de soleil, comme celle qui illustre son affiche ou, plus largement, ses peintures « pleinairistes » associant l’étude de la lumière et l’observation de la nature. Elle couvre une large part de son œuvre, depuis sa vocation initiale pour la peinture d’histoire nationale, ses tableaux nourris au naturalisme, les scènes de la vie parisienne ainsi que les nombreux portraits. Parmi ces deniers, on ne peut manquer bien entendu celui de Louis Pasteur qui lui vaudra la Légion d’Honneur. En outre, il n’oubliera rien de sa terre natale, la Finlande, pour laquelle il jouera un rôle majeur de promotion patriote face à l’impérialisme russe et vers laquelle il reviendra régulièrement.

Ces œuvres qui expriment son patriotisme contre l’impérialisme russe sont un écho pas si lointain aux heures sombres que vit l’Ukraine de nos jours, nous rappelant que la peste totalitaire n’est jamais loin.

L’exposition dure jusqu’au 10 juillet, ne la ratez pas.

Pour en savoir plus, téléchargez le dossier de presse.


1 commentaire

midolu · 22 mai 2022 à 19 h 47 min

Bonjour. Je sais que je ne pourrai pas aller voir cette exposition mais je vous remercie pour la découverte, et aussi pour les autres articles.

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