Le parcours suit le déroulement chronologique de la vie de Répine, dont les étapes sont réparties entre 14 salles depuis Saint-Pétersbourg où il naît en 1844 dans une famille de serfs et où il commence sa carrière artistique jusqu’à son installation en Finlande et les dernières années de sa vie, en passant par son premier séjour à Paris, ses relations avec les milieux intellectuels (et contestataires) russes mais aussi avec le régime tsariste qui appréciait ses talents de portraitiste.
Assez vite reconnu comme un grand artiste dans son pays, il semble avoir vécu sans souci matériel. Seules ses dernières années en Finlande (tout récemment indépendante et en proie à une guerre civile) ont été plus difficiles et, méfiant à juste titre, il n’a jamais répondu aux invitations du nouveau régime communiste qui souhaitait le voir revenir.
Dès la première salle, c’est le choc en découvrant le tableau Les Haleurs de la Volga qui est sa première œuvre majeure et qui va établir sa réputation.
Dès les années 1860, Ilya Répine réalise de nombreux portraits de membres de sa famille ou de ses proches. Portraitiste prolifique, il va représenter la plupart des figures artistiques majeures de son temps, comme les compositeurs du « Groupe des Cinq », Ivan Tourgueniev ou encore Léon Tolstoï, dont il fréquente les différentes résidences. Lors de son séjour en France, il peint La Fille du pêcheur ou, de retour en Russie, sa fille Véra en Libellule !
Petit florilège.
Outre son activité de portraitiste, il réalise également de grands formats célébrant des traditions ou des pages de l’histoire russe. Bien que sensible aux idées défendant le progrès social, il lui arrive de répondre à des commandes provenant des hauts dignitaires du régime impérial.
Ilya Répine est un proche de Léon Tolstoï, écrivain déjà mondialement célèbre qui traverse une crise morale et intellectuelle, professant son dégoût pour sa vie de nanti et souhaitant se rapprocher du modèle de vie paysan. Une salle de l’exposition est dédiée aux peintures réalisées par Répine sur Tolstoï, notamment un petit format Léon Tolstoï labourant.
À partir de 1903, Répine part s’installer définitivement, avec sa compagne l’écrivaine et photographe Natalia Nordman, dans son domaine Les Pénates qu’il a fait construire à une quarantaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg, sur le territoire du grand-duché de Finlande, alors annexé à la Russie impériale. Il y reçoit beaucoup d’invités et continue à peindre.
Pour plus d’immersion, un revêtement en planches de pin du Nord habille la salle consacrée à ces années finlandaises de Répine.
Répine vit difficilement les années de la Première Guerre mondiale et la révolution qui renverse brutalement le régime impérial. De plus, avec la proclamation de son indépendance en décembre 1917, le grand-duché de Finlande, où se trouve la maison de l’artiste, cesse d’appartenir à la Russie, faisant de Répine un exilé.
Les dernières années de la vie de Répine sont marquées par l’isolement, les deuils et les difficultés matérielles. Son regard sur la révolution change. La Russie soviétique le surveille, ce qui le place dans une situation délicate mais ne l’empêche pas pour autant d’exposer partout dans le monde, sauf dans son pays natal. Il meurt en 1930 à 86 ans dans son domaine des Pénates où il est enterré. En 1948, en hommage à Répine, la ville de Kuokkala, (re)intégrée à l’Union soviétique depuis 1944, prend le nom de Répino.
Superbe exposition qui m’a fait découvrir, une fois de plus, un artiste que je ne connaissais pas (mais je ne suis pas une référence en la matière). Courez-y sans hésitation, c’est la première rétrospective consacrée à Ilya Répine et elle dure jusqu’au 22 janvier 2022.
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