Ce sont les derniers jours pour visiter l’exposition consacrée au photographe Henri Cartier-Bresson à la BnF sur le site François Mitterrand. Les photos exposées son toutes issues de la Master Collection du photographe.

Ensemble créé en 1973 par l’artiste lui-même à la demande de ses amis et collectionneurs Dominique et John de Ménil, la Master Collection réunit « les 385 meilleures photographies de Cartier-Bresson dans les tirages les meilleurs possibles ». Tirée en six exemplaires répartis à travers le monde, elle offre un panorama exceptionnel de l’œuvre universelle et intime de « l’œil du siècle » et revêt une importance tant historique qu’artistique.

L’exposition « Henri Cartier-Bresson, Le Grand Jeu » soumet la Master Collection aux regards de cinq commissaires invités, qui ont en commun d’avoir un lien fort à la photographie : François Pinault, collectionneur, la photographe Annie Leibovitz, l’écrivain Javier Cercas, le réalisateur Wim Wenders et Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF. Pas de monographie, ni de thématique, d’aire géographique ou de chronologie dans cet accrochage, mais la confrontation de cinq points de vue sur le travail de « l’œil du siècle », révélée au long d’une déambulation architecturale unique.

Site de la BnF

L’image en exergue montre le panneau qui accueille les visiteurs et sur lequel l’ensemble des 385 photos du Grand Jeu, tel que Cartier-Bresson surnommait sa Master Collection, ont été imprimées.

La scénographie nous fait donc parcourir plusieurs espaces successifs avec une ambiance différente à chaque fois.

Le parti pris de l’exposition est intéressant en nous faisant voir la Master Collection avec des yeux différents, l’inconvénient est que certaines photos sont doublonnées, voire plus, donnant l’impression d’un manque de coordination générale. Mais ma vision des choses est sans doute un peu basique.

Toujours est-il qu’admirer ces photos reste un très grand plaisir, on est émerveillé devant la précision des compositions, des lumières et des contrastes, devant la pertinence des sujets toujours pris à « hauteur d’homme », avec sérieux, gravité et parfois de l’humour.

Ce qui m’impressionne aussi, c’est la qualité des tirages, supervisés par HCB lui-même car les photos exposées proviennent toutes d’une des collections « officielles ». Le travail du tireur est un complément indispensable de celui du photographe dont il suit les instructions, pour faire ressortir un détail caché dans l’ombre.

Donc, si je vous montre ci-après quelques photos, je vous avertis qu’elles ne peuvent rivaliser avec les vrais tirages, malgré mes meilleures intentions. Mais peut-être vous donneront-elles l’envie de courir à l’exposition.

En sortant de l’exposition, une petite marche dans les couloirs de la BnF nous mène jusqu’à la galerie des donateurs qui abrite régulièrement des accrochages d’œuvres rejoignant les collections de la BnF par donation.

Aujourd’hui, place au photographe d’origine tchécoslovaque, actif depuis 1964, Paul Ickovic qui s’inscrit dans la riche lignée de photographes de rue du 20e siècle. À l’occasion d’un don récent, la BnF consacre une première exposition française à cet artiste aussi sensible que cosmopolite, admirateur d’autres photographes « humanistes » dont Henri Cartier-Bresson.

Petite exposition titrée En transit, un petit peu gâchée par des tirages brillants et des encadrements générant des reflets gênants.  


Pour en savoir plus :

Les deux expositions ferment dimanche prochain, 22 août 2021.

Mais tout n’est pas perdu, car le musée Carnavalet propose jusqu’au 31 octobre l’exposition Revoir Paris qui raconte la relation privilégiée de HCB avec la capitale.


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