Comme pour le Louvre, nous prenons plaisir à retourner flâner dans les couloirs des musées réouverts et cette fois-ci, nous nous nous dirigeons vers le Marais. C’est le musée Carnavalet qui nous attire et, pour être tout à fait exact, ce n’est pas le creux de la vague COVID qui autorise sa réouverture mais plutôt la fin de cinq années d’un très important chantier de rénovation et de mise aux normes.

Permettez à un Breton de vous apprendre que ce musée devrait s’appeler musée Kernevenoy, du nom d’un des rares nobliaux bretons à avoir été en faveur à la cour, à une époque (16e siècle) où le royaume de France venait d’être rattaché au duché de Bretagne grâce à Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne et deux fois reine de France. Ce nobliau s’appelait François de Kernevenoy, seigneur de plein de trucs et serviteur zélé des Henri II et III. Son nom fut transformé en Carnavalet à une époque où il fallait franciser les noms propres à tout va, ce que l’on dénomme translittération, à moins qu’il ne s’agisse de transcription.

Il souhaitait acheter cet hôtel particulier, construit par le juriste Jacques de Ligneris, mais il est mort avant d’accomplir cette transaction. C’est sa seconde épouse, Françoise de La Baume, aristocrate savoyarde, qui le fit en 1578. Trois siècles plus tard, en 1866, le baron Haussmann convainquit la Ville de Paris de l’acquérir pour en faire le musée de l’histoire de Paris que l’on connaît aujourd’hui.

François Clouet – Portrait de François de Kernevenoy, seigneur de Carnavalet – Musée de Versailles – © contributeurs Wikipedia

Le musée Carnavalet est en réalité composé de deux hôtels particuliers. À l’hôtel Carnavalet déjà cité, s’ajoute l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau dont il est séparé par le lycée Victor Hugo. Au dernier étage de ce dernier, donnant sur la rue de Sévigné, un corridor a été aménagé qui assure la liaison, de manière totalement transparente pour les visiteurs, entre les deux ensembles.

Nous étions retournés au musée, en avril 2016, peu de temps avant sa fermeture pour travaux qu’on nous annonçait bien longue. Cinq ans plus tard, les souvenirs de cette dernière visite se sont un peu estompés, néanmoins les changements nous apparaissent importants, les bâtiments ont retrouvé un éclat qu’ils avaient perdu, les jardins intérieurs sont aménagés comme de lieux de promenade voire de restauration, les salles et les cheminements intérieurs ont été entièrement repensés. Sans doute a-t-on perdu un peu du caractère suranné et un peu vieillot de l’ancienne version mais on y gagne sûrement en qualité, « muséalement » parlant.

Louis XIV est chargé de surveiller les entrées de visiteurs
Cour intérieure aménagée

Nous démarrons notre parcours par la visite de l’exposition dédiée au photographe Henri Cartier-Bresson, Revoir Paris. Fruit d’un travail de recherche de plusieurs années, l’exposition présente des tirages originaux dont une trentaine d’inédits, des publications, ainsi que des enregistrements audiovisuels de l’artiste. Les photographies sont issues pour majorité des collections du musée Carnavalet et de la Fondation Henri Cartier-Bresson.

Un peu trop de monde dans l’exposition, ce qui m’empêche de musarder devant chaque tirage. Il y a beaucoup de photos connues de Cartier-Bresson mais je fais également d’autres jolies découvertes. J’admire son immense talent de photographe humaniste qui met toujours l’homme au cœur de ses images et qui est le grand maître de l’instant décisif. Souvent un petit détail qui semble anodin vient se coller dans un « coin » de la photo pour en achever la composition.

Je n’ai pas fait de photos de cette exposition, non que ce soit interdit, mais faire des photos des photos de Cartier-Bresson me paraît un peu vain. Alors je vous invite à aller à l’exposition, sinon à consulter le dossier de presse en cliquant sur l’image ci-dessous.

Les quais de Seine, 1955
Collection du musée Carnavalet – Histoire de Paris © Fondation Henri Cartier-Bresson/Magnum Photos

Nous partons maintenant à la découverte des collections permanentes du musée, organisées de manière chronologique et partagées entre les différents niveaux des deux bâtiments.

De superbes escaliers ont été construits pour améliorer les cheminements
L’escalier de Luynes et sa composition en trompe-l’œil.

Le musée est toujours aussi riche dans des thématiques diverses : peintures historiques, sculptures, mobilier et décors des XVIIe et XVIIIe siècles, souvenirs de la Révolution française, objets d’art, estampes, etc.

Petite sélection dans le désordre.

Je ne sais pas si la réorganisation des espaces d’exposition a conduit à réduire le nombre d’objets présentés mais une visite complète mérite certainement plusieurs heures.

C’est sûr, j’y reviendrai plusieurs fois, en me fixant un objectif plus précis à chaque visite pour éviter de trop papillonner.


En savoir plus :


1 commentaire

Matatoune · 14 juillet 2021 à 23 h 32 min

Une belle rénovation !

Laisser un commentaire