À l’occasion du 100e anniversaire de l’artiste contemporain Pierre Soulages, le Musée du Louvre présente une rétrospective de son œuvre dans le Salon Carré, avec des toiles empruntées notamment au MoMA de New York, à la Tate Modern de Londres ou à la National Gallery of Art de Washington ainsi que des œuvres récentes de l’artiste.

Il est de bon ton d’exprimer toute son admiration devant Pierre Soulages et sa maîtrise des reflets de la lumière sur la couleur d’outre-noir. Admirons, admirons donc.

Je ne peux m’empêcher de trouver tout cela un peu tristounet et sans grande originalité. Et c’est un bien grand honneur que lui fait Le Louvre en vidant le Salon Carré des peintures habituelles.

Cependant, l’intérêt de ce déménagement est que le début de la Grande Galerie voisine a fait l’objet de nouveaux accrochages, notamment pour accueillir le tableau de Paolo Uccello, La Bataille de San-Marino, qui a du quitter le Salon Carré.

Paolo Uccello – La bataille de San Romano – La contre-attaque décisive de Micheletto Attendolo da Cotignola – vers 1435-1440

L’éclairage est meilleur dans la Grande Galerie, j’en ai profité pour en refaire une photo presque débarrassée de reflets parasites.

Nous avons également remarqué à proximité d’autres peintures italiennes de la Renaissance qui nous étaient inconnues, soit parce qu’elles ont été sorties des réserves pour l’occasion, soit parce qu’elles ont été déplacées. Toujours est-il que cette visite de la Grande Galerie fut – presque – une redécouverte.

Il y a parfois de jolies coïncidences, comme cet éclairage naturel qui vient frapper le tableau de Francesco Fieravino, Nature morte : cédrats et violon, en accentuant les couleurs apposées par le peintre.

Nous sommes arrivés à l’extrémité de l’aile Denon et les artistes anglais ont disparu. Certes, ils n’étaient pas très nombreux, mais tout de même, disparaître ainsi ! Nous finissons pas les retrouver dans les salles 713 et 714 conduisant à l’escalier et au café Mollien. J’aime particulièrement La Croix dans la contrée sauvage de Thomas Cole. Chemin vers la sortie en passant par les salles « rouges » et le second niveau de l’aile Sully.

La cour Puget nous réserve encore une surprise parmi les chefs-d’œuvre de la statuaire de jardin des 17° et 18° siècles. Il s’agit d’une installation de Jean-Michel Othoniel, composée de six peintures inédites à I’encre sur feuilles d’or. Pour créer ces toiles, l’artiste s’est inspiré de la rose peinte par Rubens dans son tableau Le Mariage par procuration de Marie de Médicis et d’Henri IV, à Florence le 5 octobre 1600.

Cette rose est pour Jean-Michel Othoniel la fleur emblématique du musée. Reine parmi les fleurs, triomphante, symbole de pouvoir et de passion, cette rose peinte avec une grande liberté nous parle du destin d’une femme, de sa beauté, de son amour plus fort que la mort, de l’histoire de la France, de I’histoire du musée. Par cette installation, Jean-Michel Othoniel invite les visiteurs à une promenade onirique mêlant sculptures, herbier, peintures et jardin.

Bon ! D’abord, le tableau de Rubens et la rose posée au milieu de la première marche.

Rubens- Musée du Louvre, Département des Peintures – Les Épousailles de la reine

Ensuite, l’installation de Jean-Michel Othoniel.

Je ne vois pas bien le lien entre les deux et je suis pas sûr que cela m’invite à une promenade onirique ! Mais je manque totalement d’imagination.

Nota : j’ai donné à cet article le titre de Soulages au Louvre pour améliorer le référencement du site mais vous avez compris que l’art contemporain n’est pas ma tasse de thé. J’espère que Soulages et Othoniel s’en remettront.

Le numéro Hiver 2019-2020 du magazine Grande Galerie, Le Journal du Louvre consacre un bel article à Pierre Soulages.


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