C’est le tout beau et tout nouveau musée des beaux arts de la ville qui nous a attirés à Dijon en cette mi-juillet chaude et ensoleillée.

Après un rapide trajet en TGV, nous découvrons un centre ville sauvegardé, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en France depuis 2015. Largement piétonnier, il est d’autant plus simple à parcourir qu’une navette gratuite permet de se déplacer rapidement et confortablement. Nous rejoignons ainsi notre hôtel situé en plein centre depuis la gare.

Puis nous partons à la découverte de ce centre ville, riche de nombreux hôtels particuliers et de bâtiments historiques dans une trame urbaine qui a conservé tout son charme ancien avec de nombreuses maisons en encorbellement. Nous passons bien entendu par la place de la Libération et le palais des ducs de Bourgogne dans lequel est implanté, entre autres, le musée des beaux arts.

Dijon propose à la visite de nombreux musées. Outre le musée des beaux arts déjà évoqué, la Ville gère au moins quatre autres établissements, le musée archéologique, le musée Rude, le musée d’art sacré et le musée de la vie bourguignonne. Ces cinq établissements sont placés sous une même gestion et sont entièrement gratuits.

Notre première visite muséale est pour le musée dédié à François Rude, sculpteur originaire de Dijon, représentatif de la transition entre le néoclassicisme et le romantisme. Le musée est situé dans une partie de l’ancienne église Saint-Étienne et on y voit surtout des moulages de ses œuvres, dont le célèbre Départ des volontaires de 1792, aussi appelé La Marseillaise.

Le musée Rude : le moulage de La Marseillage, chef-d’œuvre du sculpteur

Il y a un autre musée, national celui-là, qui présente une collection d’œuvres et d’objets d’art réunis par deux amateurs d’art, Maurice et Jeanne Magnin, dans leur hôtel particulier, l’hôtel Lantin situé à quelques mètres de la place de la Libération. C’est le musée Magnin, payant celui-là ! Bon, ça m’a couté 2,50 euros en tant qu’ami du Louvre, je m’en remettrai.

Le musée a conservé l’ambiance d’un cabinet d’amateur d’art, avec une grande densité de tableaux accrochés aux murs dans des pièces encore meublées avec du mobilier d’origine (fin du 19ème). On navigue entre les peintres des écoles du Nord, les peintres italiens et un assez grand nombre de peintres français.

Après un petit repos à l’hôtel, nous ressortons dans la soirée pour aller dîner à La Crêpitante, 31 rue Verrerie, crêperie qui n’essaye pas de se déguiser en bretonne mais qui utilise à merveille les produits locaux, bourguignons et champenois. Délicieux.

Le lendemain matin, nous repartons dans les rues du centre ville, direction la cathédrale Saint-Bénigne, le musée archéologique puis celui des beaux arts, qui nous occuperont jusqu’à 14 heures.

Le musée archéologique de Dijon est installé dans l’aile principale de l’ancienne abbaye Saint-Bénigne de Dijon du 6ème siècle, attenante à la cathédrale. Il est consacré principalement à l’histoire de la Bourgogne.

Puis nous revenons vers le palais des Ducs de Bourgogne en musardant à nouveau dans les rues du centre et ses hôtels.

Nous arrivons au musée des beaux arts qui a fait l’objet d’un chantier de rénovation et d’agrandissement de plus de 10 ans.

En mai 2019, il a ouvert ses portes en grand et le résultat est à la hauteur de l’attente (enfin je suppose, car je ne le connaissais pas avant). Comme à Angers et Nantes, l’aménagement tire parti au mieux de l’architecture du monument historique dans lequel il s’inscrit et les collections sont bien mises en valeur. Le parcours proposé aux visiteurs passe par les quatre niveaux du bâtiment et suit un déroulement chronologique depuis les portraits du Fayoun jusqu’au 21ème siècle.

Si les œuvres exposées nous parlent de l’art en Europe d’une manière générale, l’accent est parfois mis sur la Bourgogne en particulier. Notamment, la salle des gardes qui abrite les tombeaux des ducs de Bourgogne Philipe le Hardi et Jean sans Peur. Ceux-ci sont étonnants et remarquables avec les gisants des ducs et de leur épouse supportés par des pleurants dont tous ont des attitudes différentes, parfois amusantes.

Un admirable travail qui me rappelle le tombeau de Philippe Pot, un Bourguignon, une de mes œuvres préférées du Louvre (il paraît que les Bourguignons en veulent aux Parisiens de leur avoir subtilisé ce tombeau qui, il est vrai, est originaire de Dijon).

Nous poursuivons notre parcours.

On termine par une salle consacrée à François Pompon et ses sculptures d’animaux tout en douceur et par l’art contemporain.

En redescendant, une exposition de l’artiste Yan Pei-Ming, l’homme qui pleure, nous permet de découvrir l’œuvre de cet artiste contemporain, né à Shanghai, mais devenu Bourguignon de cœur.

Tel un journal intime, cette exposition explore les émotions et la révolte ressenties par l’artiste face à la brutalité du monde et sa douleur face aux drames intimes et familiaux. L’exposition rend hommage à sa mère, à Xavier Douroux et à Fabian Stech, récemment disparus, et éclaire la vision très personnelle d’un homme blessé par la violence de la vie et qui continue de se battre.

Musée des beaux arts de Dijon

Ses tableaux sont exposés pour certains au sein même des collections et pour d’autres dans les dernières salles du parcours. Ils dégagent beaucoup de force.

Il est 14 heures quand nous sortons, la faim et la soif nous tenaillent. Le restaurant italien pizzeria Version latine accepte de nous servir alors qu’ils sont en train de fermer la cuisine. La calzone et le tartare de bœuf sont bons et la bière bien fraîche.

Nous louons deux vélos en libre service pour nous éloigner un peu du centre. Nous allons jusqu’au canal, voir son port et son écluse. Bon ! Il fait un peu chaud, nous ne nous attardons pas et revenons vers la promenade de l’Ouche et le jardin botanique. Petite halte rapide auprès de l’édicule qui abrite le Puits de Moïse, une sculpture qui est le reste d’un ancien calvaire, située dans l’ancien cloître de la Chartreuse devenue centre hospitalier.

Nous faisons une petite visite du muséum d’histoire naturelle puis regagnons le centre en empruntant à nouveau la navette gratuite.

Dans la soirée, nouvelle déambulation dans les rues du centre ville.

Nous dînons dans un restaurant recommandé par Le Routard, l’Âge de Raisin situé rue Berbisey un peu à la périphérie du secteur sauvegardé. Attablés en terrasse sur le trottoir, nous nous régalons d’un menu “Aux petits oignons” pour moi et une assiette “Madame” pour Iza, composée selon l’humeur de Nadine, la patronne, le tout arrosé par un Saint-Véran 2015 que Jeff, le patron, vient de retrouver dans sa cave. Il y a longtemps que je n’avais pas fait un repas aussi copieux !

Le lendemain est notre dernier jour à Dijon. Pour tout dire, on aurait pu rentrer hier soir à Paris car nous avions rempli nos objectifs de visite. Mais on aurait raté l’Âge de Raisin … La journée se passe en déambulations diverses, dont la visite du musée de la vie bourguignonne, un « musée ethnologique bourguignon » hébergé dans l’ancien monastère des Bernardines de Dijon. La visite est sympathique, on passe devant des mises en scène de la vie rurale traditionnelle du 19ème siècle mais la vie urbaine est aussi présente avec des reconstitutions de commerces de la même époque. L’histoire de la moutarde n’est bien sûr pas oubliée.

Le musée d’art sacré logé dans l’ancienne église Sainte-Anne toute proche sous son dôme vert ne nous verra pas, car ce devait être l’heure de la prière et il était fermé. À moins que plus laïquement ce n’était que la pause méridienne.

Église Sainte-Anne

Pause méridienne que nous ferons pour notre part Chez Léon rue des Godrans, avec un tartare de bœuf pour moi et une salade de la mer pour Iza.

Après ces deux journées bien remplies et une découverte de cette ville que nous ne connaissions pas du tout, retour en début de soirée en TGV à Paris.


Je vous propose une petit “carte narrative” IGN sur notre périple dijonnais. Pour une meilleure lisibilité, cliquez sur le lien indiqué sous la carte suivante.


Mieux voir la carte narrative en grand écran dans un nouvel onglet.


Pour en voir plus, ma galerie photo : Dijon en juillet 2019


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