Vous connaissez Michel Pastoureau ? C’est un historien médiéviste, spécialiste de la symbolique occidentale, doublé d’un conférencier passionnant. Il a écrit bon nombre de livres sur ses domaines de prédilection, l’histoire des couleurs, l’héraldique, le bestiaire médiéval et il a l’art de présenter les résultats de ses recherches avec simplicité et humour. On devient subitement cultivé.

Après nous avoir tout expliqué sur le bleu, le noir, le vert, le rouge, le cochon, il nous propose aujourd’hui une histoire culturelle du loup qui raconte les relations entre cet animal, à la fois réel et légendaire, et nos civilisations occidentales, ses représentations, sa symbolique. C’est un livre passionnant, admirablement écrit (comme à son habitude) et à l’iconographie très riche.

Je laisse l’auteur présenter son ouvrage.

Ce qui est intéressant, voire surprenant, est l’évolution de la représentation du loup dans notre culture. Mythique dans l’antiquité (la louve de Rome, les mythologies nordiques), il apparaît au Moyen Âge comme un animal tour à tour risible (Ysengrin dans le Roman de Renart) ou cruel et dévoreur d’enfants selon que le contexte est favorable ou difficile (guerres, famines, épidémies).

On ne peut pas bien sûr échapper à un chapitre relatant l’étrange histoire de la Bête du Gévaudan, qui a fait les gorges chaudes de l’Europe entière se moquant d’un souverain, Louis XV, incapable d’assurer la sécurité de ses sujets face à un loup.

À notre époque, le loup est un animal qui ne laisse pas indifférent, objet d’amusement dans la bande dessinée ou les animations, icône des écologistes qui voient son retour dans nos contrées comme un signe de vitalité de la nature, démon sanguinaire pour les bergers qui ne tolèrent pas son attirance pour leur cheptel.

Vraiment ! Un livre à dévorer d’une traite (hum !).

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