On aura noté que j’ai parfois des révélations quand je visite des musées, signe que leur fréquentation nourrit ma culture artistique qui en a bien besoin. J’avais à cette occasion annoncé un article sur l’exposition Bourdelle et l’antique qui m’a bien plu.

Mais depuis la visite du musée Guimet et mon voyage dans les paysages japonais, j’ai foulé les parquets d’une bonne dizaine d’autres temples du savoir  pour presqu’autant d’expositions. Et je ne compte pas le muséum national d’histoire naturelle et ses différentes galeries (article à venir) ni le MNBAQ et le musée de la civilisation de Québec (racontés par ici).

Bref, à raison d’un article par visite, j’en ai pour plusieurs semaines à tout narrer, ce qui ne colle pas avec mon emploi du temps surchargé de néo-retraité. J’ai donc décidé de rattraper le retard accumulé en une seule fois sous une forme synthétique.

La preuve en images (je ne poste que quelques images dans cet article, je donne les liens vers ma galerie photos qui en montre d’avantage).

Commençons par Nantes et son musée des beaux-arts tout nouvellement rénové et réouvert.

Un album photo de notre visite à Nantes avec plus d’images du musée des beaux-arts est disponible par ici.

Toujours à Nantes, nous avons visité le chateau des Ducs de Bretagne, plus pour le lieu que je supposais chargé d’histoire que pour le musée de l’histoire de Nantes qu’il abrite. Un peu de déception : le chateau n’est pas un vestige historique et la thématique du musée m’intéressait moyennement.

Après l’épisode québécois, retour à Paris : au Petit Palais, musée des beaux-arts de la ville de Paris, deux superbes expositions, l’une sur Anders Zorn, le maître de la peinture suédoise, l’autre sur l’art du pastel de Degas à Redon.

Beaucoup d’autres photos de ces superbes expositions sur ma galerie.

À nouveau cap à l’ouest avec une halte à Angers et son musée des beaux-arts. Pas d’exposition temporaire ici, nous parcourons les différentes collections. Reportage complet de notre escapade.

De retour dans la capitale, nous tombons, presque par hasard, sur une exposition à la Mairie du 15ème : Présence de la peinture en France (1974 – 2016) que le site de la mairie estime être une « extraordinaire exposition … consacrée à dix artistes mettant à l’honneur la peinture, la gravure, le dessin et la sculpture ». Drôle d’intitulé, mais cette expo était organisée à l’instigation de Marc Fumaroli, ancien président de la Société des Amis du Louvre, qui veut réconcilier l’art et la beauté et se montre très critique envers les excès de l’art contemporain.

Présence de la peinture en France (1974-2016), Mairie du Vème, Paris

Par la suite, ce sont les musées de la ville de Paris qui ont attiré mes pas et pour en profiter au maximum, j’ai fait acquisition de la carte Paris Musées qui permet de visiter « gratuitement » toutes les expositions temporaires (qui sont payantes au contraire des collections permanentes) pendant une année.

Nouvelle étape au musée Cernuschi, musée parisien consacré aux arts asiatiques. Il arrive en deuxième position en France derrière le musée Guimet. Je n’ai parcouru que l’exposition sur Lee Ungno, l’homme des foules, un des peintres asiatiques les plus importants du 20ème siècle, « à la croisée des chemins entre l’Extrême-Orient et l’Europe, le passé et le présent ». J’avoue que je ne connaissais pas du tout cet artiste et cette exposition a été l’occasion de le découvrir. Calligraphie, animaux, bambous, foule, son œuvre présente une grande variété de styles, son art est aussi parfois considéré comme une préfiguration du street-art.

C’est au Musée de la vie romantique (quel titre !) que se tenait une superbe exposition Le pouvoir des fleurs, Pierre-Joseph Redouté (1759 – 1840), pour célébrer la peinture florale de celui qu’on surnommait le Raphaël des fleurs. Organisée avec le Muséum national d’histoire naturelle qui conserve une grande partie du travail de Redouté, l’exposition invite également à découvrir l’influence qu’il a eue sur bon nombre d’artistes et de scientifiques de son époque.

Changement d’époque avec la « rencontre artistique » entre André Derain, Balthus et Alberto Giacometti mise en œuvre par le Musée d’art moderne de la ville de Paris. Parfois, ces rétrospectives collectives paraissent un peu artificielles, mais ici, une réelle amitié liait ces trois artistes  et dans leurs œuvres on retrouve parfois le même intérêt pour les peintures anciennes et le même désir de modernité.

Il y a beaucoup d’autres photos de ces quatre expositions sur ma galerie dans l’album « Une mairie et trois musées ».

Voici le Musée Bourdelle et l’exposition Bourdelle et l’antique. Une passion moderne. Autour de quelques œuvres emblématiques de l’artiste, l’exposition montre et explique en quoi la contemplation et l’étude des œuvres du Louvre et d’ailleurs ont inspiré le sculpteur, notamment celles de la Grèce antique. Très intéressant, aussi bien l’exposition temporaire admirablement scénographiée que le musée dans son ensemble.

Plus de photos ici.

Le Sénat a aussi son musée, le musée du Luxembourg qui propose une exposition sur Rubens et les portraits princiers. « Autour des portraits de Philippe IV, Louis XIII ou encore Marie de Médicis réalisés par Rubens et par quelques célèbres contemporains (Pourbus, Champaigne, Velázquez, Van Dyck…), l’exposition plonge le visiteur dans une ambiance palatiale au cœur des intrigues diplomatiques du XVIIe siècle« . Voila, c’est bien résumé.

Si la thématique n’est pas très passionnante (des princes, des rois, des duchesses…), la technique de ces maîtres est impressionnante.

Retour au Louvre. J’avais déjà visité il y a quelques semaines les deux expositions François 1er et l’art des Pays-Bas et Dessiner en plein air. Variations du dessin sur nature dans la première moitié du 19ème siècle (ouf !). Mauvaise surprise, les photos étaient interdites, ce qui avait valu quelques remarques acides sur des tweets vengeurs.

Les critiques ont-elles portées ? Toujours est-il qu’il est maintenant possible de photographier dans ces deux expositions, ce qui est plus conforme à la loi et aux pratiques actuelles.

J’y étais retourné pour re-voir le livre d’heures que le Louvre voudrait acquérir. Splendide !

À signaler, toujours au Louvre, la célébration de l’année France-Colombie 2017 (quelqu’un en a entendu parler ?) par l’exposition de deux chefs-d’œuvre de l’art baroque de Bogota : l’ostensoir de l’église de San Ignacio de Bogotá et la statue de sainte Barbe.

Une des dernières visites de l’année, celle du musée de Cluny, musée national du moyen-âge, à l’occasion de l’exposition sur Le verre, un Moyen Âge inventif. C’est surtout l’occasion de revoir ce musée dans lequel je ne suis pas revenu depuis plus de 10 ans. Et surtout la Dame à la licorne, chef-d’œuvre incontournable de l’art occidental.

Il y a  par là un album photo qui en donne un peu plus sur ce musée qui méritera un plus grand détour lorsque les travaux de rénovation seront terminés.

Encore une petite visite, aux Archives nationales, à l’hôtel Soubise dans le Marais, à l’occasion de l’exposition consacrée à Dessiner pour bâtir, Le métier d’architecte au XVIIe siècle. À nouveau, il est interdit de prendre des photos, sous prétexte que des objets exposés proviennent de collections privées. Donc, pas de photos de l’exposition, mais quelques-unes ici du reste de l’hôtel de Soubise. Il n’y a pas grand-chose à voir sur les archives elles-mêmes, ça mérite à peine les 5 euros que coûte le billet d’entrée lorsqu’il n’y a pas d’exposition temporaire.

Un salon de l’hôtel Soubise

Voila, 2017 fut pour moi une année très riche en expositions et en visite de musées. J’espère que la prochaine le sera tout autant, la liste des expos 2018 est alléchante et j’ai encore beaucoup de musées à découvrir ou à revoir.

Cornelius Saftleven – Vieille femme assise avec son chien – 1677