Nous nous sommes quittés alors que la pluie nous accompagnait pendant notre deuxième journée en Martinique. Reprenons …
Mardi 14 mai 2013
Le temps est resté à la pluie ce matin, et la mer est moins belle lorsque nous faisons notre matinale promenade vers Sainte-Luce. Après la baignade, nous rentrons sous la pluie au studio.
Aujourd’hui, nous nous rendons à la capitale, Fort-de-France, mais en bons adeptes des transports en commun, nous allons gagner le centre ville par bateau en utilisant la navette qui part du sud de la baie de Fort-de-France, plus particulièrement de Pointe-du-Bout. Nous attrapons la navette de 10h15 qui, heureusement, a quelques minutes de retard (pléonasme ?) et qui nous mène directement au port de Fort-de-France en vingt minutes. Oubliés les embouteillages qui rendent les déplacements vers la capitale assez contraignants.
Nous découvrons une place de la Savane toute neuve (elle était en travaux il y a 3 ans) et nous la remontons en direction de la bibliothèque Schoelcher que nous avions trouvée fermée la dernière fois. En chemin, la pluie va nous rattraper nous obligeant à nous abriter sous un petit kiosque qui propose des smoothies …
Petite visite rapide du bâtiment historique de la bibliothèque, qui est composé d’une seule grande pièce entourée de rayonnages. C’est une architecture “métallique” typique de la fin du 19ème siècle, qui garde beaucoup de charme. Nous trouvons qu’en 3 ans le bâtiment a beaucoup vieilli (il faut dire qu’il venait d’être réhabilité lors de notre précédent passage).
Pour suivre le plan de Fort-de-France sur le GéoPortail.
Après un petit tour dans les rues du centre (un peu sous la pluie), au marché central et une halte fraîcheur Cour Perrinon (un centre commercial), nous essayons de trouver un resto pour déjeuner mais comme souvent en pareil cas, les adresses du routard soit sont fermées, soit on ne les trouve pas. Finalement, nos pas nous ramènent vers le port et nous reprenons la navette. Mais celle de Pointe-de-Bout tardant un peu (pléonasme ?), nous prenons celle d’Anse Mitan qui nous fait faire, en plus, un crochet par l’Anse à l’Ane.
De l’autre côté de la baie, le ciel s’est dégagé et le soleil est revenu pour nous écraser de chaleur.
Nous déjeunons dans un resto sur la plage, les pieds dans le sable (“le soleil couchant”, rue des Bougainvilliers) … puis nous regagnons la voiture à quelques centaines de mètres de là, à Pointe-de-Bout. Petite marche en plein cagnard.
Nous rentrons à la résidence en poursuivant notre route qui longe la côte vers le sud et nous fait passer par les Anses d’Arlet et la pointe du diamant où nous nous arrêtons quelques instants pour immortaliser le fameux rocher du Diamant.
Ce rocher, déjà une curiosité de la nature, a été un endroit disputé entre Français et Anglais à l’époque des guerres napoléoniennes. Notre guide du Morne Gommier nous a raconté que “nous” avions repris l’îlot aux Anglais en laissant traîner fort à propos quelques tonneaux de rhum qu’ils s’étaient empressés de vider. Ce qui nous a permis d’en reprendre possession sans trop nous fatiguer. Je ne suis pas sûr de la justesse des faits …
Retour par la commune du Diamant, fin d’après-midi à la piscine.
Mercredi 15 mai 2013
Aujourd’hui, nous allons vers le grand nord, celui que l’on atteint au-delà de Saint-Pierre et du Prêcheur, au bout de la route qui longe la côte caraïbe. En effet, le réseau routier ne fait pas le tour complet de l’île ; entre le bout de la route où nous allons ce matin et la commune de Grand-Rivière à quelques kilomètres de là, le seul moyen pour achever ce tour est de faire la randonnée pédestre la plus célèbre de Martinique avec ses 14 kilomètres qui traversent des paysages, paraît-il, époustouflants.
Mais nous n’avons pas cette ambition, nous voulons découvrir cette région pour nous inconnue en effectuant une petite randonnée beaucoup moins spectaculaire qui nous mènera jusqu’à l’Anse à Voile.
Pour arriver “là-haut”, il faut traverser Fort-de-France et affronter ses embouteillages récurrents. Aussi, avons-nous fixé notre départ aux aurores, soit vers 6h30. C’est juste ce qu’il faut pour connaître quelques ralentissements, mais rien de bien méchant pour des franciliens aguerris et nous arrivons vers 8h30 au parking situé au bout de la route, lieu de départ des randonnées en direction de Grand-Rivière. La route est assez impressionnante, virages, montées, trous, bosses, me faisant parfois douter de la capacité de la Clio à nous mener à bon port. Comme d’habitude, arrivé au bout, on se demande si on saura repartir par le même chemin, ce qu’il vaut mieux, car c’est le seul chemin.
Nous voila partis pour notre petite randonnée, pas bien longue mais tout en grimpettes, qui nous fait traverser des paysages sublimes avec de vrais morceaux de forêt tropicale dedans. Nous découvrons ainsi l’Anse Couleuvre (d’en haut) puis l’Anse Lévrier et enfin l’Anse à Voile.
Sable volcanique noir, végétation luxuriante qui descend jusqu’à la mer, on se croirait au bout du monde (on y est un peu d’ailleurs). A l’Anse à Voile, il y a un “routard” qui s’est installé là dans sa tente Quechua modèle canal Saint-martin et qui se balade avec sa machette pour cueillir et découper des noix de coco. Pas très rassurant, on a l’impression de déranger. Mais la mer a rejeté sur le sable des bois flottés qui dessinent sur le fond sombre des formes et des textures qui nous attirent.
Tout dégoulinants après la marche de retour, nous regagnons la voiture après un petit crochet par les ruines de l’ancienne habitation de l’Anse Couleuvre. Tout cela est fort bien entretenu et signalé, on ne dira jamais assez le travail remarquable que l’ONEMA effectue ici, tout comme à la Guadeloupe et à la Réunion, pour aménager les sites et les rendre accessibles aux visiteurs.
Comme d’habitude, les craintes de l’aller s’avèrent inutiles voire même futiles, tant le retour vers le Prêcheur semble simple. Nous nous dirigeons maintenant vers la Montagne Pelée et allons tenter son approche par la route de la Grande Savane peu après le Prêcheur. Encore une route qui tournicote et grimpe, mais la Clio ne se démonte pas et nous mène jusqu’au parking qui marque la fin de la route carrossable et le début (sans doute) de la forêt domaniale de la Montagne Pelée. Nous ne sommes pas très éloignés de la caldeira, 3 ou 4 kilomètres tout au plus à vol d’oiseau, mais la dénivelée doit être de 400 à 500 mètres. Miracle ! nous pouvons presque contempler le sommet sans nuages …
Nous marchons quelques centaines de mètres et nous arrêtons à 891 mètres d’altitude : pour aller plus loin, il faudrait avoir (outre plus d’énergie en ce qui me concerne) un peu plus d’équipement. De toute manière, le temps de faire demi-tour et de redescendre vers la voiture, les nuages ont envahi le sommet et la pluie n’est pas loin.
En cours de route, j’ai fait un relevé de notre position avec iPhigénie, pour montrer que nous sommes bien allés là-haut (l’application iPhigénie est le compagnon indispensable pour toutes nos déplacements en France, métropole et outre-mer, car elle remplace TOUTES les cartes de l’IGN, avec la précision dont on peut juger sur l’image ci-dessous).
Descente vers Saint-Pierre que nous atteignons un peu avant midi (vous imaginez tout ce que nous avons fait depuis le réveil et, attendez, ce n’est pas fini). Saint-Pierre, la martyre de la Martinique, qui ne s’est jamais vraiment rétablie de la catastrophe de 1902 et de la nuée ardente qui a anéanti la ville et ses 26 000 habitants.
Drôle d’ambiance dans cette ville où alternent les ruines de cette époque et les bâtiments reconstruits, mais qui est traversée par les camions qui charrient des milliers de tonnes de matériaux de constructions extraits des carrières locales. Le front de mer a été réaménagé et c’est incontestablement une réussite.
Si le front de mer affirme sa modernité, le reste de la ville semble se complaire dans la contemplation de ses propres ruines : est-ce que je vais réussir à en faire une attraction touristique ou est-ce un devoir de mémoire ?
Il n’empêche que tout cela creuse l’appétit : aussi, suivant en cela les recommandations du Routard et du Petit Fûté réunis, nous nous laissons tenter par la cuisine de “chez Marie-Claire” qui officie au-dessus du marché de la ville.
J’essaye un macadam (morue et riz un peu collant dans une sauce orange d’origine indéterminée mais très bonne), Isabelle expérimente la fricassée de cabri. Nous mangeons très bien, et c’est un peu moins cher que dans les restaurants précédents. Le coût du planteur est une bonne indication : à 3 euros (ici c’est 3,20 euros), il y a de bonnes chances que l’addition soit raisonnable. A 6 euros, la facture sera plus salée (on a même renoncé, plus tard, à un resto où il atteignait les 9 euros).
Restaurés et repus, nous achevons notre promenade pierrotaine avant d’entreprendre la traversée d’une partie de la Martinique par Fonds-Saint-esprit pour rejoindre les hauteurs qui dominent Fort-de-France et qui abritent le jardin de Balata que nous voulons visiter à nouveau. Après une petite heure de route de montagne zigzagant entre mornes et pitons, nous arrivons à destination.
Nous ressentons le même enchantement à parcourir à nouveau les allées de ce magnifique jardin qui est resté le même tout en ayant évolué. Nous notons quelques changements, le circuit a été modifié mais la magie opère toujours.
Place aux photos.
Après deux heures de visite, nous reprenons la direction de Fort-de-France où les bouchons nous accueillent, d’autant plus importants que la voie express est fermée. Il faut compter une bonne heure de route pour rejoindre la résidence mais peu importe, nous sommes satisfaits de notre journée bien remplie. Soirée planteur !
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