Cela faisait un petit bout de  temps (35 ans ?) que nous avions envie de (re)voir Rome, nous l’avons fait en ce mois de mai, après avoir choisi une période la plus éloignée possible des grandes célébrations catholiques qui attirent les troupeaux de moutons touristes, des vacances scolaires et des week-ends à rallonge.

Bon ! Rome, comme Paris, semble ignorer la pause touristique, mais il n’en demeure pas moins que c’est une ville magique et … éternelle. Pour le titre de l’article, j’ai hésité entre tous les cheminsles sept collinesunique objet de mon ressentiment … Finalement, rendre hommage au film de William Wyler avec Gregory Peck et Audrey Hepburn m’a paru la meilleure solution puisque ce film est une longue promenade dans Rome et que c’est bien ce que nous avons fait.

Pour suivre nos différentes étapes sur une carte de Rome, cliquez ici.

Nos objectifs incontournables pour les trois jours : Galerie Borghèse, Musées du Vatican, Villa Médicis, forum. Tout supplément sera le bienvenu, voire une bénédiction.

Mardi 16 mai 2017

Nous avons pris un vol Vueling entre Orly et Fiumicino en fin d’après-midi : il s’est déroulé sans histoire, nous avions même réservé une navette jusqu’à la porte de l’hôtel Sant’Angelo situé dans le centre ville, près du château du même nom et à une portée d’eau bénite du Vatican. L’hôtel est assez classe, vieillot, extrêmement bien décoré et meublé – avec des pièces uniques et des originaux – mais un peu trop bruyant (enfin, ce sont les voisins qui le sont).

Étant arrivés dans la soirée à Rome, nous avons juste de temps de faire une balade vers le quartier de la Piazza di Spagna et de la Piazza del Popolo situé juste sur l’autre rive du Tibre. Il y a beaucoup de monde sur la Piazza di Spagna (Place d’Espagne) et ses célèbres escaliers.

Au-delà du Tibre, les dômes au coucher du soleil

La Piazza di Spagna, avec ses escaliers menant à l’église della Trinità dei Monti et sa foule de touristes

Nous trouvons un ristotante, le Penna d’Oca, pour un dîner assez moyen et assez cher, sur une terrasse dressée sur la rue. Nous sommes très intrigués par les ravages de la chirurgie esthétique sur la population féminine locale, dont nous avons deux spécimens sous les yeux !

Mercredi 17 mai

Lever tôt et petit déjeuner – copieux – à 7 heures, car nous avons prévu un départ à 7h30 vers la Villa Borghèse (le terme Villa désigne ici un vaste parc urbain à l’intérieur duquel est situé le bâtiment abritant la galerie). Notre trajet nous fait repasser par la Place d’Espagne, vide à cette heure, le contraste est étonnant.

La Place d’Espagne et la Fontaine Barcaccia au petit matin

Passage pas très glamour dans les tunnels du métro et ses escalators, mais ça nous fait gagner un peu de temps et des efforts de grimpette.

Raccourci par les tunnels et les escalators de la station de métro Spagna

La Villa Borghèse, que nous atteignons peu de temps après, est, elle, un havre de repos avec ses pins parasols et ses grands espaces de verdure.

Dans la Villa Borghèse

Nous avons suivi les conseils assez unanimes pour la visite des musées romains : réserver et payer nos billets pour la Galerie Borghèse longtemps à l’avance par internet. Il faut se présenter 30 minutes avant la plage horaire réservée pour retirer les vrais billets.

La facade de la Galleria Borghese

Mais les touristes ne sont pas nombreux à cette heure matinale et ces formalités, bien rodées, se déroulent rapidement. Nous pouvons entrer dans la Galleria Borghese à l’heure dite, nous avons deux heures maximum pour tout voir. Contrairement à ce qui est dit un peu partout, il est tout à fait possible de prendre des photos. La preuve en images.

Entrée dans la Galleria Borghèse

Le hall d’entrée dans le musée donne le ton, décors splendides depuis les carrelages que nous foulons jusqu’aux murs, aux menuiseries et surtout aux plafonds. Plus que dans un musée, c’est dans une œuvre d’art que nous avons pénétré. Pas un millimètre carré laissé à l’abandon, quand il n’y a pas de tableaux ou de sculptures, tout est peint en trompe-l’œil et les yeux, je vous l’assure, sont bien trompés !

Nous sortons du musée vers 10h45, assez émerveillés par cette visite. Autant que les œuvres exposées elles-mêmes, c’est également le décor qui rend le lieu inoubliable.

Nous continuons notre balade dans le parc jusqu’au belvédère du Pincio d’où nous admirons le panorama sur Rome.

Panorama sur Rome; le Vatican au fond à droite

Panorama sur la Piazza del Popolo. Les terrains de tennis sont une animation temporaire ! C’est toujours mieux que les exécutions capitales qui se déroulaient ici dans le temps !

En redescendant vers la Place d’Espagne, nous nous arrêtons à la Villa Médicis qui abrite l’académie de France à Rome pour acheter les billets de la visite guidée en français de 14 heures.

Il nous reste assez de temps pour nous restaurer rapidement près de l’église della Trinita dei Monti que nous avons visitée en coup de vent (pas grand chose à y voir, on peut juste y entrer, c’est le couvent adjacent qui est intéressant mais on ne le visite que le dimanche). Avant la visite guidée, nous avons le temps d’arpenter les rues situées entre les places d’Espagne et du Peuple et d’admirer des immeubles intéressants sur le plan architectural.

Puis nous rejoignons la Villa Médicis.

La facade de la Villa Médicis côté rue

Nous parcourons d’abord l’exposition consacrée à l’artiste contemporaine Claire Tabouret. Bof ! je ne suis pas très sensible …

Puis, c’est la visite, très intéressante, de cette superbe villa et de ses jardins.

La Villa Médicis côté jardins

C’est surtout l’aspect architectural qui est développé dans un premier temps, puis la décoration des principales pièces conservées dans leur état ancien. Et toujours les plafonds à caissons richement décorés, la guide nous explique les allégories qui y figurent. Relativement peu d’œuvres d’art, juste le minimum pour conserver aux appartements visités leur cachet historique.

Un plafond à caissons de la Villa Médicis : assemblage de trois photos

Le temps est très chaud et ensoleillé et en sortant de la Villa Médicis après près de deux heures de visite, nous avons besoin de repos et de rafraichissements. Sur le chemin, nous nous arrêtons devant le Palazetto Zuccari, dit la Maison du Monstre.

La maison du monstre

Après la pause boissons bien méritée, nous arrivons à la Fontaine de Trevi mais la foule des touristes est trop dense pour pouvoir profiter du lieu. Vite, quelques photos pour en garder un souvenir, mais fuyons !

La Fontaine de Trévi : Marcello, Sylvia ! où êtes-vous ?

Nos pas nous mènent ensuite vers l’église Saint-Louis des Francais, église nationale des Français à Rome, qui contient, entre autres, des tableaux du Caravage dans la chapelle dite de Contarelli.

Admirez comme le reflet de la lumière sur les tableaux paraît être un élément tout naturel de la scène, tellement Le Caravage a conçu ces clairs-obscurs pour cet environnement : la lumière du jour pénètre dans la chapelle par une ouverture étroite et sur les tableaux, il n’y a aucun doute, la lumière peinte est bien celle qui provient de cette ouverture.

Nous finissons notre trajet vers l’hôtel en passant par la Piazza Navona, étonnante place allongée à l’architecture très homogène, puis en franchissant le Tibre devant le Castel Sant’Angelo par le pont du même nom (qui est piétonnier).

Fontaine des Quatre-Fleuves de la Place Navona, encore une oeuvre du Bernin

À la fin de cette première journée (il est 19 heures), nous sommes bien fatigués et traînons sérieusement les pieds. Nous n’avons pas le courage de ressortir.

Un petit résumé (1mn30) en vidéo de notre première journée.

Jeudi 18 mai

À nouveau un départ matinal, avant 8 heures, pour les musées du Vatican où nous avons à nouveau réservé une entrée à 8h30. Nous longeons le Tibre, le Castel Sant’Angelo et passons par la place Saint-Pierre qui est vide de monde !

La Place Saint-Pierre encore bien calme

Devant l’entrée du musée, il y a déjà beaucoup de monde malgré l’heure matinale. Cependant avec notre réservation on line, nous entrons dans le bâtiment comme une fleur ! À nous La Chapelle Sixtine et les chambres de Raphaël où nous nous dirigeons en premier, en passant par la galerie des cartes géographiques assez impressionnante. Nous parcourons ensuite les différentes collections pour finir par la Pinacothèque qui regroupe toutes les collections de peintures. En tout, nous demeurons trois heures et demi dans l’enceinte des musées : superbe ! mais nous sommes bien entendu loin d’avoir tout parcouru.

Pendant cette visite, je réussis même à égarer ma carte d’identité, tombée de ma poche, à la Poste Vaticane ! Mais je la retrouve rapidement dans les mains du receveur qui me fait les gros yeux !

Lorsque nous sortons du Vatican, les files de visiteurs faisant la queue dans la rue se sont nettement allongées ! Et maintenant, la place Saint-Pierre est noire de monde. Nous reviendrons demain matin pour visiter la Basilique.

On trouve une trattoria recommandée par le Routard derrière le mercato, Ai Balestrari, sympa et pas chère, enfin pas trop. Puis on prend le métro pour aller visiter le forum romain, le Palatin et le Colisée. À la sortie du métro, la foule des touristes nous accueille, le déplacement est compliqué par les chantiers en cours sur les avenues (la future ligne C du métro qui se heurte aux recherches archéologiques).

J’ai des réminiscences de mes lointaines études classiques de latin et d’histoire romaine, ici on baigne dedans ! Cet endroit a été le cœur de l’empire romain, de la démocratie et de ses soubresauts, de la grandeur et de la chute d’une civilisation (mais bon, je préfère la civilisation et l’histoire grecque malgré tout).

La chaleur est intense, il y a énormément de monde : nous renonçons même à rester au Colisée dans lequel nous avons juste pénétré. De plus, le cadre n’est pas très engageant, les restaurations sont très sommaires, à grands coups de béton. Nous reprenons le métro et, après un arrêt gelata puis boissons fraîches dans notre quartier, nous regagnons l’hôtel pour reprendre des forces.

Nous en ressortons vers 19 heures pour faire un tour au belvédère du Janicule (colline située de l’autre côté du Tibre par rapport aux sept collines historiques) et admirer la vue sur Rome et le coucher de soleil. C’est l’occasion de tester les bus de Rome.

Après le belvédère, nous nous trompons de bus et nous errons un peu dans les hauteurs avant de redescendre vers le quartier de Trastavere. C’est LE quartier hyper branchouille à la mode, envahi par les fêtards de Rome. Nous dégageons vite fait, l’ambiance ne nous convient pas trop.

Retour en bus vers le Castel Sant’Angelo. Nous nous arrêtons à l’Osteria della Ricciotta, voisine de l’hôtel et recommandée par celui-ci : repas très correct arrosé d’une bouteille de vin blanc Grechetto du patron, très intéressant !

Nous regagnons notre chambre vers 22h.

Vendredi 19 mai

À nouveau lever aux aurores et sitôt le petit déjeuner avalé, nous nous dirigeons vers la Place Saint-Pierre : il y a déjà un peu de monde aux contrôles de sécurité, mais ce n’est pas grand-chose. Nous pouvons entrer et visiter la Basilique en toute quiétude. C’est la plus grande église catholique au monde, ça se voit. Michel-Ange est passé par là pour la conception du lieu, tout comme Le Bernin a imaginé la Place. Forcément, ça inspire un peu le respect. En regardant d’un peu plus près les fresques des différentes chapelles, nous découvrons que ce sont toutes des mosaïques, quel travail de fourmi !

Une des oeuvres majeures de la Basilique est la pietà de Michel-Ange située près de l’entrée : chouette, peu de monde, je peux la photographier sans problème.

Après une petite heure de visite et un détour pour photographier les Gardes Suisses, nous sortons du Vatican. Nous regagnons l’hôtel.

C’est notre dernier jour à Rome, nous faisons donc les valises et libérons la chambre un peu avant 11 heures. Laissant nos bagages en consigne à la réception (personnel de l’hôtel très serviable), nous repartons en balade. Le métro nous amène à la station Cavour d’où nous partons à la découverte de quartiers anciens de Rome : le Ghetto notamment qui a gardé un caractère populaire et qui me fait penser par certains côtés à Lisbonne .

Petit détour par les escaliers qui mènent à la Basilique Saint-Pierre-aux-Liens qui était censée abriter les chaines ayant servi au martyre du sus-dit et où trône une statue de Moïse par Michel-Ange. À l’origine, il devait y avoir une quarantaine de statues pour le mausolée de Jules II, mais le Moïse est demeuré la pièce principale.

Nous reprenons notre balade, repassons devant l’entrée du forum et nous arrêtons sur la Piazza de Venezia au pied du monument à Victor-Emmanuel, face à la Colonne Trajane.

Après une pause rafraîchissante, nous pénétrons dans le quartier du ghetto. Ici, l’impression est que chaque place, chaque église cache des œuvres d’art.

Nous mangeons à l’Osteria La Quercia, sur la place du même nom, conseillée par le Routard. Très bien, un peu longuet (mais nous avons tout notre temps), pas trop cher. Puis nous poursuivons la promenade dans les rues du Ghetto, notamment via le Palais Farnese sur la place du même nom, qui abrite l’ambassade de France.

De retour à l’hôtel, nous récupérons nos valises et attendons la navette pour 16 heures. Elle est pile à l’heure et nous mène à l’aéroport après un parcours particulièrement agité, mené par un chauffeur totalement irresponsable !

Vol retour vers Paris sans problème, très beaux nuages sur le parcours.

À Paris, il fait beaucoup plus frais et il ne va pas tarder à pleuvoir. Mais un petit coup de fraicheur n’est pas pour nous déplaire … En tout cas, nous revenons avec nos objectifs initiaux atteints et même dépassés.

Vacances romaines : Audrey et Gregory sur les escaliers de la Place d’Espagne


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