En cette fin d’année 2015, ce sont les territoires français du Pacifique qui nous ont attirés et nous organisons ce voyage depuis plusieurs mois.
Mais c’est un peu plus compliqué que pour les Antilles ou la Réunion, car en plus du voyage aérien et de l’hébergement, il faut prévoir également les vols entre les différentes îles que nous voulons visiter. Finalement, nous avons contacté des agences de voyage spécialisées dans le Pacifique et avons recherché avec elles la meilleure période, le meilleur parcours collant avec les réservations aériennes et les hébergements au meilleur rapport qualité prix.
Nous avons décidé de visiter 5 îles de l’archipel de la Société.
- Tout d’abord, les îles du Vent : Tahiti et Moorea
- puis les îles Sous-le-Vent : Huahine, Raiatea – Tahaa, Maupiti.
- Raiatea et Tahaa sont deux îles différentes qui partagent cependant le même lagon, c’est pourquoi je les cite ensemble.
- Pas de Bora-Bora, à la place, nous avons choisi de privilégier une île qui souhaite rester à l’écart du tourisme de masse, la plus éloignée de Tahiti, Maupiti.
Une petite carte pour visualiser tout cela : elle est extraite du site Earth of Fire consacré à l’activité volcanique : cette page explique tout ce qui concerne la formation de ces îles à partir d’un “point chaud”.
Nota : en cliquant sur une image ou une photo, elle s’ouvre en taille originale dans un autre onglet (ou une autre fenêtre) de votre navigateur. Suivant comment celui-ci est paramétré, on bascule ou non vers cet onglet automatiquement. L’article reste toujours ouvert dans l’onglet original.
Lundi 26 octobre
Nous voilà donc à bord d’un vol de Air Tahiti Nui pour 22 heures de voyage : 11 heures pour aller à Los Angeles, escale technique de 2 heures 30 sur le sol des USA, puis à nouveau 8 heures 30 pour rejoindre Papeete !
Avant de fouler les plages polynésiennes, il faut, pour la première étape du voyage, suivre un grand arc de cercle entre Paris et Los Angeles et cette figure géométrique nous fait survoler des régions de la planète plutôt frisquettes à cette époque.
De Paris, direction Boulogne-sur-Mer, puis Londres et la traversée de la Grande-Bretagne dans toute sa longueur, vers Glasgow et les Highlands écossais. Ensuite, voilà l’Islande largement recouverte de neige, sous un soleil qui semble éclatant.
Un saut de puce au-dessus de la mer et nous survolons des fjords du Groenland qui crachent leurs petits icebergs.
Enfin le continent nord-américain que nous abordons par les étendues gelées du grand nord canadien avant la traversées des USA profonds et l’arrivée à Los Angeles.
Escale à LA : surtout ne pas oublier de suivre la procédure ESTA pour pouvoir rentrer … et ressortir aussi sec ! Ceci dit, le temps de passer à l’immigration pour se faire enregistrer les empreintes digitales et tirer le portrait, de parcourir les couloirs de l’aéroport et de repasser les contrôles de sécurité, on reprend assez vite sa (même) place dans l’avion qui a été entre temps nettoyé et dont on a refait le plein.
Puis rebelote pour un nouveau vol de 8 heures. Cette fois-ci, un peu de sommeil et nous atterrissons à Tahiti vers 22h30 locales avec 11 heures de décalage horaire. À la sortie de l’avion, on retrouve l’ambiance des températures moites malgré l’heure tardive.
Après le contrôle immigration (une carte d’identité suffit pour les citoyens français s’il n’y avait l’escale américaine), les deux bagages sont récupérés rapidement. L’agence locale, qui représente l’agence parisienne nous fournit, outre le collier de fleurs traditionnel, les “vouchers” manquant pour les vols intérieurs. Un groupe de danseurs local se produit tout près pour Laure Manaudou. Nous sommes transférés jusqu’au Relais Fenua situé à 18 km sur la côte ouest.
(Ici le “transfert” est essentiel au tourisme, on appelle ainsi tous les transports hôtel – port ou aéroport qu’il faut avoir programmés à l’avance si l’on n’a pas de voiture de location. Mais même dans ce cas, il faut un transfert jusqu’à l’agence de location !)
Quelques minutes plus tard, j’ai la grande surprise de recevoir sur mon téléphone portable un appel local depuis l’aéroport : on s’est trompé de valise ! Ma valise n’est pas la bonne ! Il faut faire un aller-retour jusqu’à l’aéroport pour récupérer le bon bagage et remettre celui que nous avions “subtilisé” à son propriétaire qui attend tranquillement !
Enfin, repos : nous avons une belle chambre climatisée mais nous dormirons assez peu. C’est notre journée la plus longue : ce lundi a duré 35 heures.
Mardi 27 octobre
Lever à 7 heures, découverte du Relais Fenua au soleil du matin et petit déjeuner.
Puis nous faisons une balade à pied jusqu’à la plage de Vaiava située à 300 mètres. Il faut traverser la route principale qui est bien encombrée à cette heure de la journée par les déplacements vers Papeete et vers l’école située tout près.
Sur la plage, c’est la découverte des paysages polynésiens : on a beau s’attendre à ça, on est tout de même émerveillé par les couleurs.
Pas de baignade aujourd’hui car nous attendons notre “transfert” vers l’agence Avis de l’aéroport de Faaa. Vers 9 heures, une dame vient nous chercher dans un mini-bus très climatisé et nous transporte jusqu’à l’aéroport, non sans avoir fait un détour par l’hôtel InterContinental pour chercher un couple de jeunes britanniques parfaitement malpolis. Cela me laisse le temps de faire une photo du panorama visible depuis l’accueil.
La prise en charge du véhicule se déroule sans problème : c’est une F0 de chez BYD, marque chinoise dont la principale qualité est de copier Toyota, Peugeot et Citroën. Mais elle marche et est climatisée.
Nous avons prévu de faire le tour de l’île : après une traversée rapide de Papeete sans s’arrêter (car nous revenons demain), nous démarrons le tour de Tahiti par la route qui longe la côte Est.
Une petite carte pour aider à suivre : nous partons de l’aéroport de Faaa à la pointe nord-ouest de Tahiti.
Nous traversons effectivement la capitale sans trop de difficultés et notre première halte se situe au belvédère de la Pointe Taharaa d’où l’on découvre un point de vue “époustouflant” sur Papeete. Des travaux sont en cours pour améliorer l’accès au site.
Puis nous allons jusqu’à la Pointe Vénus qui est le point le plus au nord de Tahiti. Elle est dénommée ainsi à la suite du débarquement de l’explorateur anglais Cook, venu ici observer le transit de Vénus en 1769. L’observation du passage de Vénus devant le soleil (le “transit”) depuis plusieurs points éloignés du Globe permet de mesurer la distance Soleil – Vénus et ainsi faire avancer la connaissance du système solaire. C’est un phénomène astronomique assez rare.
Nous poursuivons. La côte Est paraît assez pauvre et peu peuplée. Vers le PK15, nous avons la surprise de découvrir un magnifique graffiti sur une construction technique d’EDT (électricité de Tahiti).
Nous découvrirons, tout au long de notre parcours sur Tahiti, notamment à Papeete, mais aussi sur les autres îles, de nombreuses expressions de ce street art à la polynésienne qui a une vraie identité. Aller voir l’album photo que j’ai consacré au sujet.
Nous faisons une halte au trou du souffleur situé un peu plus loin. C’est une cavité naturelle dans la roche volcanique dans laquelle la mer s’engouffre en produisant des souffles impressionnants associés à des projections d’eau assez violentes. Celui-ci est situé sous l’ancien tracé de la route, ce qui ne manquait de créer des légendes autour de la route qui souffle.
Nous roulons jusqu’à l’isthme de Taravao qui sépare la grande île de Tahiti Nui de ce qui est ici appelé la “presqu’île”. Taravao est une ville très commerçante où nous faisons un arrêt déjeuner un peu avant midi. Le repas est trop copieux : chao men (nouilles sautées à la chinoise), salade de poisson cru à la tahitienne plus encore un truc que j’ai oublié. Mais nous découvrons la gentillesse des polynésiens, le service est correct, la nourriture aussi mais trop c’est trop 😉 Et puis le coca et la bière locale (la Hinano) bien frais s’accordent parfaitement avec la climatisation de la salle pour nous offrir une pause rafraichissante.
La route ne fait pas le tour de la presqu’île, aussi faut-il faire des allers et retours sur chaque branche du “Y” si l’on veut tout voir. Dans un premier temps, nous poursuivons par la branche nord jusqu’au bout de la route à Tautira. C’est un peu le bout du monde ici, mais le petit village semble dynamique, des installations sanitaires proches de la plage accueillent quelques graffitis intéressants. Sinon, on est accueilli par une statue tiki en pierre qui contemple la baie, appelée ici le mouillage de Cook.
C’est pas qu’on s’ennuie mais il nous reste de la route … Comme on est au bout de cette dernière, nous devons revenir sur nos pas, mais après quelques kilomètres, nous empruntons la route qui grimpe dans la montagne jusqu’à un belvédère où l’on découvre l’isthme qui sépare les deux parties de Tahiti, avec la ville de Taravao. Nous sommes d’ailleurs sur le “plateau” de Taravao.
Le ciel est couvert, il y a même quelques gouttes de pluie et sur le nord, le temps est menaçant. Cette partie de l’île est largement occupée par des exploitations de maraîchage et des élevages de bovins. En fait, c’est le grenier de Tahiti, ce qui se traduit par des paysages agricoles parfois … dépaysants : des pâturages avec des taureaux qui ne dépareraient pas en plein coeur du Limousin. Par contre, la nature y est également restée assez sauvage, là où l’agriculture ne l’a pas défrichée.
Près du belvédère, un arbre majestueux couronne le sommet de la colline. sa ramure est exceptionnelle. Je tente un panoramique (ci-dessous).
En repassant par Taravao, nous nous arrêtons pour faire quelques courses au Super U (oui, oui, on est en France !). Puis, nous poussons jusqu’au PK 18 de la route qui longe la côte sud de la presqu’île. Le récif du lagon y est relativement proche, ce qui permet d’avoir une vue sur LA vague qui constitue un spot renommé de surf. Mais, pour nous, ce n’est pas la saison, LA vague n’est pas au rendez-vous même si ça remue un peu.
Nous remontons la côte vers le nord-ouest, en repassant par l’isthme de Taravao (on commence à connaître !). Sur la grande île, PK 45 ouest, nous nous arrêtons au jardin d’eau de Vaipahi près du village de Mataiea. C’est un jardin botanique aménagé avec cascade et sentiers de randonnée. Mais il est un peu tard, le jardin ferme à 17 heures, ce qui nous laisse juste un peu de temps pour faire des photos.
À la fermeture du jardin, nous continuons notre route et poursuivons jusqu’à la plage de Vaiava où nous sommes allés ce matin. Mais cette fois-ci, c’est baignade pour nous rafraîchir et contemplation du coucher de soleil sur Moorea (le soleil se couche vers 18h15).
À la nuit tombée, nous regagnons le Relais Fenua tout proche (le parking de la plage ferme lui aussi à 19 heures). Vers 20 heures, extinction des feux, nous dormons comme des souches jusqu’à 5 heures le lendemain matin !
Mercredi 28 octobre
Aujourd’hui, même activité matinale : lever vers 6h30, petit déjeuner dans la foulée puis nous prenons à nouveau le chemin de la plage. Le temps encore plus beau qu’hier, la mer est absolument délicieuse. Nous admirons les poissons coralliens de toutes les couleurs, je m’aventure à faire des vidéos sous-marines avec ma caméra AEE (c’est comme la GoPro mais en moins cher).
Tahiti, plage de Vaiava from Micmac75 on Vimeo.
Au bout d’une heure, nous retournons à la chambre et partons vers Papeete aux alentours de 10 heures. L’agence AVIS du centre ville de Papeete nous accueille gentillement pour garder notre voiture ! Ça nous dispense de chercher et payer un parking.
Nous partons à la visite de la ville. Papeete est assez peu pittoresque et ne présente pas de charmes particuliers : aucune architecture intéressante, tout est hétéroclite et assez peu convaincant. C’est une ville fonctionnelle destinée à l’administration et aux activités commerciales, point ! L’ancienne ville coloniale a été bombardée et détruite en 1914 par les Allemands, elle a été reconstruite sans unité.
C’était une ville assez sinistrée dans les années 80, depuis elle se modernise : c’est du moins ce que prétend le site officiel de la ville qui me donne l’impression d’être tout entier à la gloire de son maire UMP, grand copain d’Estrosi. C’est dire …
Ceci dit, c’est une ville animée, ce qui présente pour nous un intérêt assez fort, nous aimons les villes qui bougent.
Nous allons voir la nouvelle mairie inaugurée en 1990 par Mitterrand (cet événement n’apparaît nulle part sur le site !). C’est un bâtiment imposant qui a été inspiré par le Palais de la Reine Pomare.
De là, nous rejoignons le marché central de Papeete.
Nous pouvons constater une fois de plus la gentillesse et la spontanéité des Polynésiens qui ne rechignent pas à nous fournir tous les renseignements. Isabelle achète un peu de monoï.
En sortant du marché, nous essayons de trouver un endroit pour déjeuner, mais deux adresses que nous avions retenues dans le GéoGuide sont fausses ! En baguenaudant dans la ville, nous passons devant la cathédrale.
Nous découvrons aussi les superbes graffitis que j’ai déjà évoqués.
Nous nous rabattons finalement, au hasard et au feeling, sur un restaurant-brasserie classique “Le Montana” tenu par un Breton de Lorient. Au menu, poisson cru à la tahitienne, bière, coca et … réseau wifi ! Pause bienvenue.
Nous descendons en reconnaissance vers le port tout proche pour repérer la gare maritime et l’embarquement pour Moorea : en effet, demain, nous prendrons le bateau pour rejoindre notre deuxième île.
Puis nous allons rechercher notre voiture qui nous attend bien sagement à l’ombre. Nous grimpons jusqu’au belvédère de Fare Rau Ape d’où nous avons une vue dégagée sur Papeete et Moorea.
Sur le chemin du retour, nous faisons halte à la Pointe des pêcheurs et à l’hôtel Méridien pour photographier ses bungalows sur pilotis. Ce mode de construction, assez peu traditionnel, fait fureur en Polynésie pour les hôtels de luxe. Il faut avouer que cela peut donner de belles photos.
Retour au Relais Fenua, un peu de piscine pour se rafraîchir.
2 commentaires
iZa · 14 novembre 2015 à 20 h 04 min
Super, j’aime revivre ces moments de bonheur … j’attends la suite,
car notre retour à Paris est plutôt cauchemardesque (13 novembre 2015 , les larmes)
Street art : en Polynésie aussi | Galerie photo de Kermorvan.fr – La rue est une galerie · 20 mai 2016 à 2 h 26 min
[…] De notre périple en Polynésie, nous avons ramené une montagne de magnifiques souvenirs. […]