Direction la côte sous le vent, autrement dit la côte ouest, la zone la plus touristique de l’île lorsque l’on se contente des loisirs nautiques.

Lundi 4 juin 2012

Cliquer pour suivre le trajet du 4 juin

Cliquer pour suivre le trajet du 4 juin

 

Petit déjeuner à 9 heures et nous sommes prêts à partir à 10 heures. Une dernière photo souvenir par le patron (en plein contre-jour face au Dimitile !) et nous quittons nos charmants hôtes qui ont été pleins de petites attentions bien sympathiques pendant notre séjour. Une bonne adresse sans nul doute.

Descente aussi vertigineuse que la montée, nous rejoignons la côte à Saint-Louis, où le temps est très ensoleillé et bien plus chaud que là-haut. Le paysage change également, le long de la côte, la végétation est composée d’arbustes et de plantes plus habituels sous des climats secs. En quelques kilomètres et quelques minutes, on a l’impression d’avoir changé de pays ou de continent.

Une végétation bien différente

Une végétation bien différente

Des plages de sable volcanique

Des plages de sable volcanique

Nous remontons vers le nord de la côte sous le vent, en empruntant l’ancienne route nationale RN1 qui est très bien aménagée. La nouvelle RN1 est une quasi-autoroute à 2 fois 2 voies située un peu en retrait du littoral, mais ses performances ne nous intéressent pas trop, nous avons tout notre temps … Nous passons par l’Etang-Salé les Bains et faisons une halte au Gouffre situé un peu avant. Ce gouffre est un souffleur, comme il y en a tant le long de ce type de côte où de longues fractures dans la lave solidifiée permettent à la houle de s’engouffrer puis d’exploser dans de splendides gerbes d’écume.

Le souffleur de l'Etang-Salé : "le gouffre"

Le souffleur de l’Etang-Salé : « le gouffre »

Nous nous arrêtons ensuite à Saint-Leu pour un déjeuner « les pieds dans le sable » au « Zat » recommandé par le Routard : salade Kréol et tartare de thon, sur une terrasse qui domine le port et la plage.

A quelques encablures de là, nous visitons Kelonia, l’observatoire des tortues marines, où de multiples bassins permettent d’admirer de nombreuses tortues mais également d’autres animaux marins. Il y a aussi des tortues terrestres.

Kelonia, l'observatoire des tortues marines

Kelonia, l’observatoire des tortues marines

Le centre Kelonia est une clinique pour tortues où sont soignées certaines d’entre elles, amochées par d’autres animaux ou par les bateaux.

Une tortue soignée à Kelonia

Une tortue soignée à Kelonia

Il lui manque la nageoire avant gauche

Il lui manque la nageoire avant gauche

Il y a également un artisan qui sculpte des bijoux dans des écailles de tortue. Il nous apprend qu’il peut encore effectuer ce type de travaux, car il utilise des stocks d’écaille datant d’avant l’interdiction internationale de capturer les tortues.

Il est près de 15 heures quand nous achevons notre visite et quittons Kelonia, nous pouvons donc rejoindre notre prochaine étape, l’hôtel des Bougainvilliers à l’Ermitage-les-Bains. Nous recevons un très bon accueil du propriétaire,qui nous attribue la chambre n°1 située en bord de piscine. Je ne peux m’empêcher d’être un peu déçu par l’exiguïté de la chambre, malgré la terrasse assez sympathique (généralement je crains la promiscuité et le bruit en provenance de la piscine).

Mais, bon, ce doit être un petit coup de fatigue, car après que nous nous sommes installés, je me sens mieux. Nous descendons à pied à la plage située à 300 mètres, mais nous sommes un peu refroidis par l’annonce de la présence possible d’un poisson-pierre qui pique très fort si l’on s’y frotte (avec les pieds).

Nous avons tout de même le temps de découvrir un spectacle étonnant, celui des arbres à moitié « déchaussés », sans doute par l’érosion de la côte, qui ont l’air d’être posés sur la plage …

Un arbre déchaussé sur la plage de l'Ermitage-les-Bains

Un arbre déchaussé sur la plage de l’Ermitage-les-Bains

Puis, comme une grosse averse menace, nous rentrons à l’hôtel en courant, mais la pluie passera sur les hauteurs en nous épargnant.

Nous prenons la voiture pour aller faire quelques courses dans le village qui ressemble à toutes les agglomérations touristiques en bord de mer. Le SCORE local nous permet de nous recharger en denrées indispensables. Nous faisons notre petit dîner dans la cuisine commune de l’hôtel et allons nous coucher assez rapidement, car nous voulons partir tôt demain matin.

Mardi 5 juin 2012

Comme prévu, le réveil est matinal et nous partons dès 6h15. Direction, le sud de l’île car nous avons décidé, au vu de la météo, de tenter à nouveau la montée au volcan.

La Réunion est une petite île : il est facile, avec la quasi-autoroute que nous avons ignorée en grande partie la veille, de la traverser à toute vitesse et à 7h30, nous sommes (de retour) au Tampon, au bout de la voie express et déjà au pied du Piton de la Fournaise.

Mais nous sommes encore bien déçus car les nuages sont accrochés aux hauteurs et nous traversons, dans la montée de la Route Forestière du Volcan, une purée de pois encore plus épaisse que lors de notre précédente ascension.

Alors que nous nous désespérons, le soleil fait une percée dans les nuages et, tout à coup, nous survolons la mer de ouate qui envahit les vallées au-dessous de nous. Nous découvrons alors un paysage merveilleux, hors du temps, mélange de couleurs vertes et ocres, sous un ciel d’un bleu profond et éclatant.

Au-dessus des nuages, l'azur ...

Au-dessus des nuages, l’azur …

Une véritable pureté visuelle ! La route qui mène au cratère Commerson, qui traverse la plaine des Sables et nous mène enfin jusqu’au Pas de Bellecombe devient un véritable bonheur même si elle est toujours pleine de trous dans sa partie finale.

Un paysage lunaire ... sous un beau soleil

Un paysage lunaire … sous un beau soleil

Après avoir garé la voiture sur le parking qui marque la fin de la piste (près de la boutique souvenirs – sandwich), nous pouvons enfin contempler l’enclos, au milieu duquel trône le cratère Dolomieu qui est le cratère actuellement actif. Une petite explication en image.

Le panneau d'information sur l'enclos du volcan

Le panneau d’information sur l’enclos du volcan

L’enclos est en fait la caldeira issue d’immenses éboulements voici près de 5000 ans, elle s’ouvre vers l’océan indien vers lequel les laves s’écoulent en traversant la route que nous avons empruntée il y a quelques jours. En 2007, le piton qui se dressait au centre de cette caldeira s’est effondré, laissant la place au cratère actuel profond de 350 mètres.

Des sentiers de randonnées sont balisés par l’ONF pour mener jusqu’au sommet du cratère comme indiqué sur le plan, mais nous n’irons pas si loin car nous ne sommes pas équipés pour accomplir cette marche de plusieurs heures. Nous nous contenterons d’aller jusqu’au numéro 4, près de la chapelle Rosemont qui est une sorte de caverne dans la lave. En effet, le vent souffle fort et il fait assez froid, nous sommes insuffisamment couverts.

Mais, pour nous, être ici à fouler les pentes du volcan est déjà une superbe expérience que nous ne nous attendions pas à vivre. Alors, les trois heures de randonnée nous satisfont largement.

Le rempart sud de l'enclos vu depuis le pas de Bellecombe. A gauche, la pente du cratère Dolomieu

Le rempart sud de l’enclos vu depuis le pas de Bellecombe. A gauche, la pente du cratère Dolomieu

Face au Piton de la Fournaise. On est bien couverts car il fait froid.

Face au Piton de la Fournaise. On est bien couverts car il fait froid.

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Au pied du rempart, 100 mètres plus bas.

Tout est balisé, avec un trait de peinture blanche tous les mètres. Le brouillard peut être très épais ...

Tout est balisé, avec un trait de peinture blanche tous les mètres. Le brouillard peut être très épais …

Le petit cratère de Formica Leo, datant du 18 ème siècle, vu d'en haut

Le petit cratère de Formica Leo, datant du 18 ème siècle, vu d’en haut

Formica Leo, vu d'en bas.

Formica Leo, vu d’en bas.

Une soufflette de lave

Une soufflette de lave

De la lave "cordée", ainsi appelée en raison de sa forme ressemblant à un rouleau de cordages

De la lave « cordée », ainsi appelée en raison de sa forme ressemblant à un rouleau de cordages

En arrivant en bas du rempart au bout d’un dénivelé de 100 mètres, on est accueilli par un  petit cratère, appelé Formica Leo du nom de la fourmi-lion parce qu’il ressemble aux monticules créés par cette petite bête. Il date du 18 ème siècle et ce n’est plus qu’un trou très érodé dans lequel on peut descendre sans crainte.

Il n’y a pas véritablement de sentiers, car on marche directement sur les blocs de lave. Par contre, l’ONF a balisé la direction à suivre au moyen d’un coup de pinceau blanc tous les mètres. Avec le beau soleil qui brille au-dessus de nos têtes, cette précaution paraît superflue, mais elle laisse imaginer l’épaisseur du brouillard qui peut tomber par ici parfois.

On rencontre des coulées de lave de toutes les formes possibles, certaines ressemblent à des créatures du Seigneur des Anneaux, d’autres à des rouleaux de cordage …

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Partout, la vie reprend timidement, des plantes profitent des fissures pour s’installer. Mais il faut en vouloir … Les oiseaux sont assez nombreux, là où pousse la végétation.

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Au bout de deux magnifiques heures de randonnée, nous remontons le raidillon qui nous ramène au Pas de Bellecombe.

Le sentier qui nous ramène en haut du rempart

Le sentier qui nous ramène en haut du rempart

Un dernier regard vers les cratères

Un dernier regard vers les cratères

Nous avons profité d’un temps exceptionnel en altitude (nous étions entre 2200 et 2500 mètres), mais les vallées sont toujours envahies par les nuages d’où émerge, un peu plus au nord-ouest, le Piton des Neiges (les observateurs auront constaté, avec les ombres des cailloux, que le soleil est au nord … hémisphère sud oblige).

Au-dessous de nous, les nuages sont toujours là. Le Piton des Neiges sur la gauche.

Au-dessous de nous, les nuages sont toujours là. Le Piton des Neiges sur la gauche.

Nous redescendons donc dans la grisaille, et même la purée de pois, mais cette fois-ci, cela nous est indifférent.

Isa a la bonne idée de nous faire passer par l’est et le nord, au lieu de reprendre la route de ce matin par la côte ouest. Donc, nous allons effectuer un presque tour de l’île aujourd’hui, mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, cela ne représente pas un très long trajet, surtout grâce à l’excellent réseau routier.

Nous nous arrêtons pour une pause kebab à la Plaine des Palmiste dans le petit snack « l’Eskal Gourman ». Puis, nous retrouvons des villes déjà visitées, Saint-Benoît, Sainte-Suzanne. Nous poursuivons vers Saint-Denis, la capitale. Nous longeons des paysages sublimes, car le ciel s’est dégagé et le soleil nous a finalement rejoint : de la route, on peut contempler les montagnes, le Piton des Neiges, les hauteurs autour du cirque de Cilaos.

Les dispositifs de protection de la RN1 contre les éboulis.

Les dispositifs de protection de la RN1 contre les éboulis.

Nous traversons Saint-Denis par la voie express qui longe le littoral, mais sans nous attarder car nous y reviendrons en fin de semaine. A la sortie de la ville en direction de La Possession et du Port, nous roulons sur cette fameuse RN1 qui pose des problèmes aux services routiers depuis des générations. Construite en pied de falaise, quasiment au niveau de la mer, elle est selon les circonstances envahies par les éboulis de la falaise ou par la houle pendant les tempêtes. De monstrueux dispositifs de protection tentent de protéger la circulation de ces éboulis.

Il est prévu de construire la NRL, la nouvelle route du littoral, qui s’éloignera de la falaise, en passant en encorbellement au-dessus de la mer… A voir en 2020.

Après Boucan-canot, on rentre dans la zone très touristique de l’île au niveau de Saint-Gilles les Bains, puis nous arrivons à notre hôtel, satisfaits de notre balade.

 (à suivre …)


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