Nous avons passé deux courtes journées chaudes et ensoleillées à Rouen pour goûter au cachet historique de la ville, sur la rive droite de la Seine, entre Gros-Horloge, cathédrale, abbatiale, églises et musées, le long de ruelles étroites bordées de maisons à pans de bois, sur les traces de l’incontournable Jeanne d’Arc.

Rouen – Le Gros-Horloge

Dès la sortie de la gare typiquement Art déco, nous arpentons les rues piétonnes du centre historique, devant le donjon de Rouen, le monumental Palais de justice et la carte postale emblématique de la ville, le Gros-Horloge.

Le Gros-Horloge a été fermé plusieurs mois pour rénovation et il est réouvert depuis 2024. Cependant certaines salles sont encore fermées et un échafaudage soutient une façade proche du monument, ce qui gâche un peu la vue. La visite, ce sera pour une autre fois.

La bien-nommée rue du Gros-Horloge nous mène jusqu’au parvis de la cathédrale Notre-Dame de Rouen. Comme la plupart des grands édifices religieux du gothique normand, la cathédrale est dotée d’une « tour-lanterne » sur la croisée du transept dont la flèche  culmine à 151 mètres de hauteur, ce qui en fait la cathédrale la plus haute de France. Malheureusement, cette flèche est en travaux et est cachée par un moche échafaudage. Nous devons donc nous contenter d’admirer, comme Claude Monet, la façade encadrée par la tour Saint-Romain et la tour du Beurre et rythmée par quatre tourelles et leurs flèches ajourées.

L’intérieur paraît très sobre par rapport à l’exubérance de la façade mais c’est une sobriété toute monumentale avec ses voûtes très hautes et sa croisée des transepts qui culmine à plus de 50 mètres. À noter un très bel escalier dit « des Libraires » dans le transept nord et la chapelle de la Vierge dans le déambulatoire. En sortant de l’édifice, nous continuons par la rue Saint-Romain en longeant les jardins et la cour d’Albane qui font encore partie de la cathédrale.

Nous arrivons à l’église Saint-Maclou et son porche à cinq baies disposées en arc de cercle. Mais c’est la pause méridienne et elle est fermée à la visite pour l’instant. Le Maclou en question est un des saints légendaires bretons et il est aussi appelé aussi Malo.

Nous continuons par la rue Martainville vers l’aître Saint-Maclou tout proche. L’aître est un ancien charnier créé pour accueillir les corps des personnes mortes de la peste noire de 1348. Au cours du 16e siècle, une nouvelle épidémie conduit à la construction des galeries encadrant l’aître pour stocker les ossements extraits du cimetière. C’est un exemple unique de ce type d’aménagement funéraire. Au début du 18e siècle, les ossements sont déménagés et le site accueille progressivement des écoles. Aujourd’hui, après avoir abrité l’école des Beaux-Arts depuis 1944, l’aître Saint-Maclou rénové accueille plusieurs résidents autour de la culture, l’artisanat d’art et la gastronomie et propose de nombreux évènements et  animations dans sa cour.

Après une petite pause à notre hôtel en bord de Seine, nous reprenons la direction de la cathédrale pour profiter d’une lumière différente. Nous passons devant les ruines de l’ancienne église Saint-Pierre-du-Châtel qui devrait être restaurée en hébergement de luxe. Quant à la cathédrale, à cette heure-ci, le soleil illumine la façade et en fait ressortir le moindre de ses détails.

Il est maintenant l’heure d’une vraie pause happy hour avant d’aller dîner. C’est la place de la Pucelle puis celle du Vieux-Marché qui vont nous accueillir pour cette fin de journée. Sur la première, l’hôtel de Bourgtheroulde, de style Renaissance, est un hébergement de luxe. Sur la seconde, lieu de l’exécution de Jeanne d’Arc, l’église portant le nom de la sainte, dont l’architecture extérieure ne me plaît pas du tout, offre par contre un espace intérieur très réussi avec son aménagement original, sa charpente en bois et ses magnifiques vitraux. Happy hour au Café de Rouen sur la place et dîner au restaurant Un Grain de, rue Cauchoise.

Le lendemain, nous nous dirigeons vers le musée des Beaux-Arts dont la visite est gratuite (en dehors des expositions temporaires). Est-ce dû à la chaleur qui commence à accabler les Rouennais, toujours est-il qu’il y a beaucoup de passages de groupes, d’adultes comme d’écoliers, tous assez dissipés et très bruyants, venus chercher la fraîcheur. Ça gâche un peu la visite au début …

Mais nous pouvons tout de même parcourir les collections permanentes de peintures, sculptures et arts décoratifs du 15e siècle à nos jours, très intéressantes même en dehors des sections consacrées à l’impressionnisme qui sont – très, trop – mises en avant. Petite visite en images.

À la sortie du musée, nous rejoignons le Bouillon d’or que nous avons repéré ce matin. C’est un vrai bouillon, style parisien avec des plats standards et des prix serrés, où nous déjeunons très agréablement.

En quittant le bouillon, nous prenons la direction de l’Abbatiale Saint-Ouen, église dépendant de l’ancienne abbaye de Saint-Ouen. À noter que les anciens dortoirs des moines ont été aménagés pour accueillir l’actuel Hôtel de Ville tout proche.

Encore un joyau du gothique rayonnant du 14e siècle, avec ses 33 mètres de hauteur sous les voûtes. Des travaux ont lieu sur la façade occidentale, ne laissant apparentes que le sommet des deux tours octogonales, ainsi que sur le grand orgue à l’intérieur. Mais l’édifice est majestueux, le portail des Marmousets (les conseillers de Charles VI) par où on entre dans l’abbatiale est de toute beauté. À l’intérieur, la nef et le chœur abritent un bel ensemble de vitraux du 14e siècle.

Notre dernière étape culturelle est le musée Le Secq des Tournelles, musée de l’art de la ferronnerie installé dans une ancienne église désaffectée, l’église Saint-Laurent. Il dispose d’une collection unique au monde de ferronnerie regroupant éléments d’architecture, enseignes, serrures, heurtoirs, moulin à café, couteaux, outils, instruments de mesure, bijoux, objets de couture et de costume, etc. Le lieu vaut autant pour ce qu’il est que pour ce qu’il abrite.

Voila, il nous reste un peu de temps avant le retour à la capitale. Nous allons chercher un peu de frais au jardin des plantes et dans une dernière halte Happy hour sur la place du Vieux Marché.

Belle visite qui donne envie de revenir car sur une journée c’est tout à fait faisable pour découvrir encore d’autres lieux et se balader dans ce centre historique très accueillant.


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