Pour cette seconde étape de notre séjour en région niortaise après une semaine en Saintonge, j’ai choisi de la situer dans la région historique de l’Aunis, bien que certains lieux décrits fassent partie (encore) de la Saintonge. Mais ça devenait compliqué à gérer, et puis ces lieux sont en limite Saintonge – Aunis, ça n’est pas trop grave.

Nous avions l’objectif de visiter Brouage, qui présente sur les cartes de l’IGN une géométrie si … ordonnée qu’il était difficile de différer plus longtemps une visite sur place.

© IGN – Géoportail – Photos aériennes

Mais avant de rejoindre la place forte, nous faisons un détour par Rochefort et plus particulièrement le pont transbordeur de Martrou, récemment restauré, qui permet aux circulations douces (piétons et cyclistes) de traverser la Charente à quelques kilomètres au sud de cette ville.

Rochefort – Pont transbordeur de Martrou

Chef d’œuvre de l’architecture métallique de la fin du 19e siècle, le pont transbordeur est l’œuvre de l’ingénieur Ferdinard Arnodin (1845-1924). Il enjambe le fleuve Charente entre Rochefort et Martrou, hameau de la commune d’Échillais. Le défi est de transporter hommes et marchandises d’une rive à l’autre sans entraver le passage des navires à haut mât circulant sur la Charente. Construit entre 1898 et 1900, le pont transbordeur est inauguré le 29 juillet 1900 et remplace le bac. Il fonctionne jusqu’en 1967 comme seul moyen de franchir le fleuve Charente sur l’axe-routier La Rochelle – Royan. À l’époque la nacelle traverse en 75 secondes et peut transporter jusqu’à 12 voitures par passage. En 1967 il est remplacé par un pont à travée levante. Aujourd’hui, dernier pont transbordeur de France, il est ouvert à une circulation douce et ne transporte plus que les piétons et les cyclistes. 

Les abords du pont ont fait l’objet d’un aménagement plaisant et complet pour les passagers et les visiteurs avec de la restauration, un accueil au top pour les cyclistes et leur monture et également des toilettes publiques. C’est aussi le lieu de passage de plusieurs randonnées et le pont se trouve sur la Vélodyssée, itinéraire cyclable qui relie, en France, Roscoff à Hendaye.

En quittant le pont transbordeur, direction la mer et Port-des-Barques sur la côte sud de l’estuaire de la Charente, en face de Fouras. C’est le départ d’une chaussée submersible vers l’île Madame et son littoral orienté vers le sud accueille quelques dizaines de carrelets, ce qui donne toujours des images sympa-typiques. Nous faisons halte pour pique-niquer rapidement sous les pins parasols qui longent la route littorale.

La route qui mène à Brouage longe la réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron mais nous ne pouvons pas nous y arrêter (nous avons un chien en pet-sitting). Nous continuons donc à traverser le marais de Brouage avant de découvrir la place forte qui domine la plaine … d’où l’ennemi viendra qui me fera héros.

Brouage – Les remparts

Wikipedia nous résume fort bien l’essentiel sur ce lieu : La place forte de Brouage est un ancien port de commerce du sel du nom de Jacopolis-sur-Brouage devenu port de guerre catholique sous Henri III qui le renomme Brouage en 1578 pour concurrencer la place forte huguenote de La Rochelle. Brouage est aussi considérée comme étant peut-être la commune de naissance du géographe Samuel de Champlain qui a participé à la fondation et à la colonisation de la Nouvelle-France, et qui est le fondateur de la ville de Québec au Canada. Les marais et la place forte de Brouage ont été admis dans le réseau des Grands Sites de France en 1989. La commune appartient également depuis 2011 au réseau « Villages de pierres et d’eau », label créé par le conseil départemental afin de promouvoir des sites exceptionnels présentant la particularité d’être situés au bord d’une étendue d’eau (mer, rivière, étang…).

Nous nous sommes fixé pour mission d’expérimenter le parcours Terra Aventura qui prend place ici. Bonne manière de partir à la découverte de la place forte et de ne rien rater de ce qui est intéressant. Bon ! à part les latrines (sic !) en travaux, nous avons tout vu !

C’est une surprise pour nous de voir plusieurs cigognes blanches nicher dans le village mais, renseignement pris, le marais de Brouage est un site majeur de reproduction pour ces oiseaux qui y nichent depuis 1978. Le département de la Charente-Maritime arrive en seconde position après l’Alsace pour l’accueil des cigognes.

À signaler un étonnant port « souterrain » aujourd’hui totalement envahi par les sédiments, qui permettait aux bateaux d’accoster directement au pied des remparts au niveau d’une salle souterraine ouvrant sur l’extérieur.

L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul présente aussi des originalités liées au fait que Samuel de Champlain serait originaire de la commune et cela a conduit à établir des relations privilégiées entre Brouage et le Québec. L’église est ouverte au culte en 1608, l’année de la fondation de Québec. D’un point de vue architectural, il s’agit d’un édifice de transition entre le style gothique et le style Renaissance. À l’intérieur, des vitraux retracent des épisodes de la fondation de la Nouvelle-France. L’un d’entre eux dépeint la fondation de la ville de Québec, tandis qu’une autre verrière évoque la fondation de Jacopolis sur Brouage en 1555.

Brouage – Église Saint-Pierre et Saint-Paul

Le lendemain, nous prenons la direction de l’île d’Oléron, plus grande île de la côte atlantique, que nous ne connaissons pas encore. Nous n’avons qu’une demi-journée à consacrer à cette visite, ce sera forcément un peu rapide. Sur le viaduc qui la relie au continent, nous avons une vue rapide sur le fort Louvois qui complétait, au sud, le dispositif de défense de Rochefort.

Île d’Oléron – Fort Louvois

Sur l’île, notre première étape est pour le Port des Salines en bordure du marais et des parcs à huîtres, près d’un sentier de découverte de l’écosystème.

Puis nous prenons la direction du Château-d’Oléron et de sa citadelle dominant le port et ses cabanes en couleur.

Malheureusement, les nuages envahissent progressivement le ciel et les couleurs des cabanes restent un peu ternes. Mais ce site insolite, mélangeant cabanes d’artisans sur des quais en bois au milieu d’un port de pêche, est très plaisant à parcourir.

Notre prochaine et dernière étape sur l’île est pour le phare de Chassiron, tout au nord, face à l’île de Ré et au pertuis d’Antioche, porte d’entrée de la Rade des Basques. Il y a un peu de route à parcourir car l’île est grande (30 kilomètres) et nous faisons malgré tout un détour par la bien nommée Boyardville qui s’est développée lors de la construction du fort Boyard à partir de 1803.

Île d’Oléron – Fort Boyard depuis Boyardville

Encore un peu de route et, après avoir traversé Saint-Denis-d’Oléron, nous arrivons au site du phare de Chassiron où le soleil réussit à percer malgré les nuages. Le site du phare lui-même vient de fermer mais cela n’empêche pas d’en faire le tour.

Le phare de Chassiron, tel qu’on le connaît aujourd’hui, a été construit en 1834 et mis en service le 1er décembre 1836. Il a succédé à la tour Colbert qui n’était plus assez efficace pour faire face au trafic maritime qui augmentait. et qui se situait trop près de la falaise qui recule très rapidement à cause de l’érosion à cet endroit de la côte.

Les nuages trop présents vont gâcher le coucher de soleil, paraît-il, très prisé ici. Nous faisons donc demi-tour pour regagner nos pénates, très satisfaits de ces visites qui nous ont encore fait découvrir de belles choses dans cette région.


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