Nous faisons à nouveau un petit saut de deux jours pour découvrir une ville à portée de TGV. Cette fois-ci, c’est Rennes, la capitale de la Bretagne, que nous ne connaissons pas du tout. Jusqu’à présent, nous nous étions contentés de passer sur les rocades pour aller plus loin vers l’ouest. Il est temps de corriger le tir.

Nous découvrons une ville qui mérite sa réputation de ville où il fait bon vivre, animée, accueillante, culturelle, détendue. La gare est située dans un quartier moderne mais, très rapidement, nous changeons d’époque et déambulons dans des rues presque toutes piétonnières bordées d’habitations anciennes à pans de bois et fenêtres de guingois. La plupart sont rénovées mais il reste encore un peu de boulot pour les années à venir. Nous passons par les ensembles plus récents d’Ouest-France et de la criée municipale.

Nous traversons la Vilaine, dont une partie a été malheureusement recouverte par des parkings, pour gagner le centre historique. Il est facile de suivre un parcours tout entier contenu dans l’habitat ancien entre la cathédrale Saint-Pierre, la place des Lices et la place Sainte-Anne. Si la cathédrale ne présente pas beaucoup d’intérêt (pour moi) avec sa décoration lourdingue et pompeuse inspirée par la bourgeoisie du Second Empire, elle possède cependant un retable anversois de toute beauté. Les abords de la cathédrale sont très sympathiques. Regard sur les vestiges des remparts médiévaux autour de la porte Mordelaise puis nous atteignons la place des Lices et ses halles Martenot et la place Sainte-Anne, cœur de la Rennes bistrotière.

Il est temps de nous restaurer, ce sera dans une crêperie bien sûr, rue Saint-Melaine. Sur la place Sainte-Anne, nous jetons un coup d’œil à la basilique Notre-Dame de Bonne Nouvelle (ex-église Saint-Aubin) et au couvent des Jacobins. Ce dernier, tout juste restauré, accueille l’office de tourisme mais le reste de l’édifice est privatisé pour un centre de séminaires. Il n’est même pas possible de déambuler dans le cloître, ce qui est déplorable.

Nous continuons notre balade pour rejoindre notre hôtel situé dans la ville basse près du musée des Beaux-Arts. L’environnement architectural change en rejoignant le Parlement de Bretagne, édifice symbolique de la capitale bretonne et de l’attachement historique des Bretons à leur souveraineté passée.

Le centre ville de Rennes a été ravagé en 1720 par un gigantesque incendie qui a cependant épargné le Parlement. Aussi trouve-t-on dans le centre une architecture du 18e siècle, conséquence de la reconstruction de la ville, conduisant à de larges avenues se coupant à angle droit et à des immeubles « modernes », en contraste avec ce que nous avons vu jusqu’à présent.

La rue Saint-Georges nous mène à la piscine municipale Saint-Georges puis à l’imposant Palais Saint-Georges surplombant le jardin Saint-Georges.

Après un peu de repos à notre hôtel, nous repartons en balade vers le Parc du Thabor, grand jardin public situé à proximité immédiate du centre ville. Puis nous retournons vers les rues piétonnes à la recherche d’une terrasse accueillante.

Le lendemain matin, nous partons à la découverte du musée des Beaux-Arts implanté en bordure de la Vilaine à deux pas de notre hôtel. Il est situé dans l’ancien palais universitaire datant de la moitié du 19e siècle et, comme le dit Wikipedia, il a une vocation encyclopédique, puisque ses collections couvrent aussi bien les peintures et sculptures européennes du xive au xxe siècle, les objets d’art provenant d’Europe, mais aussi d’Afrique et d’Amérique, que les antiquités régionales, romaines, étrusques, grecques et égyptiennes. Visite éclectique, donc, en parcourant l’archéologie égyptienne (des momies et sarcophages d’animaux étonnants), un cabinet de curiosités légué par le président de Robien (qui mériterait un meilleur éclairage) et les salles de peintures et de sculptures du 14e au 18e siècle. Sans oublier des collections d’œuvres plus contemporaines des 19e et 20e siècles.

Voila donc deux heures bien occupées par cette visite qui, soulignons-le, est gratuite pour les collections permanentes. Il y avait une exposition temporaire sur Aérosol, une histoire des graffitis que nous n’avons pas vue car payer une somme, même très modique, pour contempler des rames de métro couvertes de graffitis ne nous attirait pas spécialement.

En sortant du musée, nous longeons la Vilaine vers l’ouest pour aller déjeuner dans une pizzeria, paraît-il, la meilleure de Rennes. Ma pizza est bonne mais les pâtes assez quelconques et le temps d’attente très excessif. Nous refaisons un tour vers le centre et la place de la Mairie. Mais il n’est plus possible de visiter l’ancienne chapelle dans l’hôtel de ville. En face de ce dernier, le bâtiment de l’Opéra en demi-cercle semble dessiné pour s’emboiter au pied du beffroi.

Pour occuper les derniers instants avant le trajet de retour, nous filons à la bibliothèque des Champs-Libres, centre culturel moderne situé tout près de la gare, qui abrite également le musée de Bretagne et divers espaces d’exposition. La bibliothèque abrite un curieux petit musée consacré au collectionneur Henri Pollès qui a accumulé et mis en scène dans sa maison une collection incroyable de livres. Cet espace muséal reconstitue des pièces de sa maison.

La bibliothèque paraît particulièrement bien dotée en livres et documents divers et son dernier étage est consacré au patrimoine de la Bretagne, il va falloir revenir.

C’est sur cette note culturelle et bibliophile que notre flânerie rennaise s’achève, le trajet de retour sans escale vers la capitale (de la France) s’effectue en moins d’une heure trente. À une telle vitesse, un aller-retour sur la journée est envisageable pour continuer à explorer les richesses de cette ville très accueillante.


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