(Avec un peu d’Ugo Rondinone à la fin)
Né à Paris, élevé dans l’univers de la Maison Devambez, l’entreprise familiale de gravure et d’édition créée par son père Édouard, André Devambez (1867-1944) reçut tous les honneurs de son vivant grâce à son talent aux multiples facettes : prix de Rome, professeur à l’École nationale supérieure des beaux-arts, académicien, commandeur de la Légion d’honneur, mais c’est aujourd’hui un grand oublié de l’histoire de l’art. Il est remis à l’honneur par une exposition qui lui est consacrée au Petit Palais, conjointement avec le musée des beaux-arts de Rennes, sous le titre Vertiges de l’imagination.
Avec près de 250 œuvres, le parcours de l’exposition propose une déambulation dans l’imagination débordante de l’artiste et témoigne à la fois d’un goût pour la modernité et d’une grande fantaisie créative.
Dans les deux longues galeries de chaque côté de l’espace d’exposition, on découvre son œuvre de décorateur, les fantaisies débridées, les travaux graphiques à travers les affiches et les publicités, le contraste des assemblages des «Tout-Petits» et les grands formats des peintures. Au centre, des îlots thématiques spécifiques qui traitent de la Grande guerre, des peintures d’histoire et le travail de portraitiste de l’artiste.
Le dossier de presse (fort bien écrit et largement illustré) vous permet d’en découvrir beaucoup plus sur l’artiste et les œuvres exposées.
Avant de quitter le Petit Palais et ces deux expositions (celle consacrée à Walter Sickert se déroule en parallèle), il convient d’aller jeter un petit coup d’œil sur l’intervention de l’artiste suisse Ugo Rondinone. Celle-ci réside en deux ensembles de travaux, prolongés par une installation vidéo inédite. Le premier ensemble de travaux qui accueille les visiteurs, consiste en sept corps moulés, agrémentés d’un « camouflage » évoquant un ciel bleu constellé de nuages, sont suspendus au-dessus de l’accueil qui confrontent le visiteur à l’eau et à l’air.
Le deuxième ensemble est constitué des nudes. À base de cire transparente mélangée avec de la terre, prélevée sur sept continents, ces sculptures mettent en scène des corps de danseurs et danseuses assis et au repos, réalisés à échelle humaine. Ces sculptures, presque réalistes, sont « paradoxales » et conformes à l’esthétique d’Ugo Rondinone qui joue sur « l’opposition » entre ce qui est attendu d’un danseur ou d’une danseuse, et la pose qu’il leur fait prendre.
D’un ensemble à l’autre, les visiteurs assistent à un processus de mutation des corps : d’une suspension éthérée à une quasi léthargie avec les nudes, les corps « renaissent » dans le film burn to shine projeté à l’intérieur d’un écrin cylindrique en bois calciné qui forme un cercle, figure géométrique récurrente chez l’artiste.
Si vous voulez en savoir plus, lisez le communiqué de presse dont je me suis largement inspiré pour écrire ces lignes.
0 commentaire