La bibliothèque Forney est une bibliothèque de la Ville de Paris, spécialisée dans les beaux-arts, les arts décoratifs, les arts graphiques, les métiers d’art, etc. Riche de nombreuses collections, elle est en outre hébergée dans un bâtiment admirable, l’Hôtel de Sens, vestige de l’architecture civile médiévale à Paris, situé dans le quartier du Marais.
Outre son rôle de bibliothèque publique, l’établissement nous gratifie régulièrement d’expositions sur des thématiques en lien avec sa spécificité artistique. Jusqu’au mois de juillet prochain, sa galerie expose les œuvres de Nicolas Georges Fourrier (1898–1966), dit Geo-Fourrier, artiste virtuose qui s’est illustré dans les deux premiers tiers du 20e siècle par la gravure sur bois, l’art du pochoir, le dessin, la peinture, la céramique, la photographie …
Véritable maître des arts décoratifs, influencé par le Japonisme, il se distingue par son art du détail et par la pureté incisive de son trait. Il trouve son inspiration au gré de ses voyages et en Bretagne, sa région d’adoption. Sa formation à l’École des arts décoratifs lui permet d’affiner son trait et d’apprendre des plus grands graveurs. Ses voyages au Maroc et en Afrique, et surtout, sa découverte de la Bretagne l’aident à approfondir son regard d’ethnographe, où à travers les visages et les corps au travail transparaît une grande empathie pour une humanité saisie dans son labeur quotidien.
Son oeuvre singulière, réaliste et colorée, sans concession à la mode et au folklore, est à découvrir dans toutes ses facettes à la bibliothèque Forney qui expose ainsi près de 200 oeuvres : gravures, dessins, pastels, gouaches, livres illustrés, pochoirs, cartes postales, céramique, pièces de vaisselle, textiles…, et aussi des correspondances, publicités et photographies. d’un artiste aussi talentueux qu’attachant.
Présentation de l’exposition Geo-Fourrier
On ne peut manquer de constater, en parcourant l’exposition, la grande influence qu’a eue l’art japonais sur le travail de Geo-Fourrier tout au long de sa carrière et dès son plus jeune âge. Même les plus bretonnes des Bigoudens qu’il représentera plus tard garderont comme un air de samouraï …
Et je trouve qu’il y a un petit quelque chose de la Bretonne de Yamamoto Kanae dans les Costumes de fêtes de l’image en exergue.
Au fil des salles, nous découvrons des dessins, des gouaches, des estampes, des céramiques, des cartes postales, des livres dont il a assuré les illustrations, tout ceci principalement inspiré par ses voyages, en Bretagne, au Maroc, en Afrique équatoriale française. Belle démonstration du talent de Geo-Fourrier.
Conclusion : on aurait tort de se priver d’une visite au 1 rue du Figuier, à la fois pour le lieu, le bâtiment, l’exposition, l’artiste et, s’il reste un peu de temps, pour les documents à découvrir dans les salles de lecture.
Pour voir plus de réalisations de Geo-Fourrier :
- mon album photo : Geo-Fourrier à Forney
- le Musée départemental breton de Quimper
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