À l’occasion du vingt-et-unième Rendez-vous du carnet de voyage qui se déroulait du 19 au 21 novembre 2021, nous avons passé trois jours à Clermont-Ferrand, ville qui accueille chaque année l’événement et que nous connaissions fort peu.
Je ne vous ferai pas un compte-rendu de ces intéressantes rencontres annuelles, vous pouvez découvrir ici les lauréats de l’édition 2021 ainsi qu’un album photo de la manifestation. Par contre, la capitale de l’Auvergne présente bien d’autres attraits que nous avons découverts en flânant.
Il faut bien trois heures et demie de train Intercités pour rallier Clermont-Ferrand depuis la gare de Paris-Bercy-Bourgogne-Pays d’Auvergne (ouf !), nous arrivons donc sur place en fin de matinée, déposons nos bagages à l’hôtel puis gagnons la place de Jaude en tramway. C’est bien sûr la statue équestre de Vercingétorix qui nous y accueille (photo en exergue ci-dessus). Après nous être restaurés à l’Hôtel Le Lion d’une (trop) généreuse salade, nous entamons la visite du centre historique situé entre la place de Jaude et la butte sur laquelle se sont installées les institutions marquantes, cathédrale et hôtel de Ville entre autres.
Rappelons que Clermont-Ferrand est constitué de deux entités urbains assez inégales, héritées de l’histoire et du regroupement forcé par Louis XIII de Clermont, la cité des évêques, et de Montferrand, la cité des comtes d’Auvergne, les uns et les autres n’arrêtant pas de se chamailler. Si les noms des anciennes cités ont très bien fusionné, Clermont a connu un essor important alors que Montferrand a rapidement décliné. Heureusement (!), durant le 20e siècle, Michelin est venu installer ses usines et cités ouvrières depuis Clermont jusqu’en périphérie de Montferrand, redonnant un peu de peps à cette dernière qui a toutefois réussi à conserver son remarquable patrimoine bâti. Nous verrons cela dans deux jours.
Pour l’instant place au centre historique de Clermont. Ce qui nous marque le plus dans un premier temps, c’est l’utilisation de la pierre noire de Volvic dans bon nombre d’édifices, anciens comme récents, luxueux ou modestes. Le temps très gris renforce l’impression un peu tristounette des rues bordées de façades noiraudes.
Sur la place de Jaude, les installations temporaires de Noël viennent, comme dans beaucoup de lieux, gâcher la perspective des lieux. Vercingétorix et le général Desaix ne peuvent plus se saluer, séparés par une grande roue et un sapin. Malgré cela, cette place ne dégage pas un grand charme, mais elle est toutefois presqu’entièrement réservée aux piétons, ce qui en fait un lieu de promenade agréable.
Nous continuons vers les hauteurs de la butte où nous faisons halte à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption dont les flèches noires paraissent encore plus élancées aux pauvres piétons qui gravissent la sympathique mais pentue rue des Gras. À ses côtés, la place des Victoires est elle aussi monopolisée par l’installation des “baraques à frites” pour les fêtes qui approchent.
Par la rue Blaise Pascal (Pascal, philosophe et scientifique français du 17e, est une autre célébrité locale puisqu’il y est né en 1623) puis la rue du Port, nous atteignons la basilique Notre-Dame du Port, très belle église romane classée au patrimoine de l’Unesco pour sa situation sur les chemins de Compostelle. On pourrait être étonné de trouver un “port” par ici, il s’agit en réalité d’une déformation du nom Portus qui désignait une sorte de marché où l’on apportait des marchandises. La rue Pascal et la rue du Port sont bordées de très belles portes ouvrant sur des façades d’hôtels particuliers. Entièrement piétonne, la balade est très agréable.
Nous remontons la rue du Port jusqu’à la place de la Poterne où trône la fontaine d’Amboise et d’où la vue embrasse le nord de l’agglomération. Tout proche est l’Hôtel de Ville, dont la façade grandiose mais austère est très à l’étroit dans sa rue. Le jardin intérieur est un peu plus aéré. Encore quelques belles façades dans le quartier.
Le lendemain matin, nous nous rendons au Polydome, juste en face de notre hôtel, pour les rendez-vous du carnet de voyage. Beaucoup de carnetistes et d’écrivains-voyageurs exposant leurs travaux et aussi des maisons d’édition et des libraires. Visite intéressante.
Le temps est superbe aujourd’hui, nous invitant à poursuivre notre exploration de la ville. Direction le sud jusqu’au jardin Lecoq. En chemin, nous tentons un premier arrêt pour déjeuner dans un restaurant où un voisin de table, médecin dans l’hôpital voisin, se met à exposer, bruyamment, au téléphone l’état de santé de ses patients. La patronne s’étonne que nous demandions à changer de table, ce qu’elle n’a visiblement pas envie de faire pour deux touristes lambdas. Nous partons donc vers des lieux plus hospitaliers que nous trouvons au restaurant Alfred assez proche. Excellent déjeuner, personnel accueillant, cuisine de qualité, nous ne regrettons pas notre transfert.
Le jardin Lecoq est un havre de calme qui offre aux Clermontois cinq hectares de promenades sur des allées et des pelouses bordées d’arbres majestueux. Les dénivellations de terrain autorisent de nombreuses perspectives. Quelques œuvres d’art jalonnent les allées et on passe également sous une porte de château, transférée du domaine de Bien-Assis à Clermont, où Blaise Pascal séjourna en 1652 et 1660 dans l’hôtel de son beau-frère.
Le jardin Lecoq est cerné par la Culture, entouré par des bâtiments du rectorat d’Académie et de l’université, ainsi que par deux musées, le musée Bargoin d’archéologie régionale et des arts textiles et le muséum Henri-Lecoq, classique musée d’histoire naturelle. Ce dernier, tout comme le jardin que nous venons de traverser, porte le nom du naturaliste Henri Lecoq, dont le legs à la ville de Clermont-Ferrand forma la base des collections du musée.
L’heure tourne, nous nous contentons d’une visite au muséum d’histoire naturelle, visite qui sera encore plus rapide que prévue car le musée est en rénovation et certains espaces sont fermés. Nouvelle séquence Blaise Pascal avec l’exposition de machines à calculer dont la célèbre Pascaline.
Retour vers le centre ancien par des rues généreusement éclairées par un beau soleil d’automne, jusqu’à la cathédrale qui a une belle allure sous le ciel bleu. Nous parcourons, au FRAC situé près de l’abside de la cathédrale, une exposition consacrée à l’artiste peintre franco-syrienne Miryam Haddad. Puis en redescendant vers la place de Jaude, nous faisons une rapide incursion dans l’hôtel de Fontfreyde, autant pour admirer son architecture intérieure que pour ses collections photographiques.
Autour de la place de Jaude baignée de la lumière du soleil couchant, nous dégustons un Spritz bien mérité pour clore cette journée.
Demain, direction Montferrand.
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