C’est un lieu exceptionnel en plein Paris que nous voulions découvrir depuis longtemps. Aujourd’hui, le ciel est bleu, il ne fait pas trop chaud, les mollets sont vaillants pour escalader à vélo les pentes de la Butte, où le musée de Montmartre et ses jardins offrent un havre de paix et de verdure.

Ce musée d’art et histoire de Montmartre fait revivre l’histoire du quartier mais aussi l’effervescence de ses ateliers et de ses cabarets, plus particulièrement entre la Commune de Paris et le début du 20e siècle.

Le musée a été créé en 1960 dans l’une des bâtisses les plus anciennes de la Butte, construite au 17e siècle : la Maison du Bel Air (photo en exergue). Entourée de jardins, elle fut le lieu de création de nombreux artistes tels qu’Auguste Renoir, Émile Bernard, Raoul Dufy, Charles Camoin, Suzanne Valadon ou Maurice Utrillo.

Le musée occupe aussi deux autres bâtiments, la maison du 12-14 rue Cortot et l’hôtel Demarne qui la jouxte.

Dominant les vignes du Clos Montmartre, les jardins du musée, que nous visitons en premier, sont inspirés des chefs-d’œuvre peints sur place par Renoir, dont Le Bal du moulin de la Galette et La Balançoire.

Musée de Montmartre, la cour d’entrée
Musée Montmartre, les jardins jouxtent les vignes du Clos Montmartre
Musée de Montmartre, les jardins

Outre les collections permanentes composées d’un fonds d’affiches, de peintures et de dessins et exposées dans la Maison du Bel-Air, le musée propose également des expositions temporaires dans l’hôtel Demarne. Il abrite enfin l’atelier-appartement que Suzanne Valadon partagea avec son fils Maurice Utrillo et son mari le peintre André Utter.

Nous commençons le parcours du musée par la maison du Bel-Air et ses collections permanentes réparties sur trois niveaux.

Musée de Montmartre – Alfred Renaudin – La Butte Montmartre à l’emplacement de l’avenue Junot – 1910
Musée de Montmartre – André Gill – Ancienne enseigne du cabaret Au Lapin agile
Musée de Montmartre – Francisque Poulbot – Gamin au bouquet de fleurs – 1918 – Lithographie
Musée de Montmartre – Suzanne Valadon – Le jardin de la rue Cortot –
Musée de Montmartre – Fernand Andrey-Prévost – Place Blanche – 1924

Nous traversons à nouveau les jardins pour rejoindre l’hôtel Demarne où sont organisées les expositions temporaires. Actuellement c’est Le Paris de Raoul Dufy qui occupe les cimaises.

L’exposition vous entraîne dans les pas de Raoul Dufy, ce jeune artiste normand qui, descendant de son train à la Gare Saint-Lazare, découvre la capitale au début du XXe siècle et, du haut de la Butte Montmartre, le panorama parisien dont le paysage hérissé de ses monuments ne le quittera pas jusqu’à sa mort.

Le Musée de Montmartre a pour ambition, avec cette exposition, de montrer et d’étudier le choix de la thématique de Paris comme motif dans l’œuvre de l’artiste : un sujet qui, malgré les nombreuses expositions dédiées à Raoul Dufy, n’a jamais été traité jusqu’à aujourd’hui.

Musée de Montmartre

Les œuvres exposées (il n’y a pas que des tableaux) sont de beaux exemples de la qualité de son graphisme et de son talent de coloriste qui rend si particulières ses compositions, pour certaines monumentales.

Musée de Montmartre – Exposition Raoul Dufy et Paris
Musée de Montmartre – Exposition Raoul Dufy et Paris – Paravent

C’est l’occasion pour le musée de rapprocher deux tapisseries de Paris réalisées à quelques années d’intervalles et étonnamment inversées.

Musée de Montmartre – Exposition Raoul Dufy et Paris – Paris 1934-1935
Musée de Montmartre – Exposition Raoul Dufy et Paris – Paris 1937

La Fée Électricité est également présente, non pas l’original de 600 mètres carrés installé au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, mais avec une lithographie en 10 panneaux aux dimensions bien plus modestes …

Musée de Montmartre – Exposition Raoul Dufy et Paris – La Fée Électricité (les 4 panneaux centraux)

Il y a eu 350 exemplaires tirés de cette lithographie, mais celui-ci qui est présenté ici est unique et spécial, c’est un palimpseste : Dufy lui-même l’a repeint, comme Bernard Dorival en a été le témoin « couvrant de gouache les sept dixièmes de la lithographie, agrandissant ou diminuant tel personnage, supprimant tel détail. en ajoutant tel autre, donnant un contour nouveau ou une nouvelle couleur à tel morceau, créant, en un mot, une nouvelle version du thème qu’il avait donné quinze ans auparavant ».

Pour finir la visite des lieux, nous faisons un dernier détour par l’atelier-appartement de Suzanne Valadon qui a été reconstitué. C’est ici que l’artiste passe les plus belles années de sa vie en dépit de disputes éclatantes avec son second mari André Utter et des frasques de son fils alcoolique Maurice Utrillo. Ils sont surnommés la trinité maudite ou le trio infernal tout en marquant le monde l’art par leur talent.

Musée de Montmartre – Atelier-appartement de Suzanne Valadon
Musée de Montmartre – Atelier-appartement de Suzanne Valadon
Musée de Montmartre – Atelier-appartement de Suzanne Valadon

Voila, la visite s’achève. Bien que le prix d’entrée soit un peu élevé à notre avis (13 euros), il faut bien reconnaître que le lieu est magnifique et le musée assez intéressant.

En descendant la rue vers le cabaret Au Lapin agile, un dernier point de vue sur la maison de Bel-Air qui illustre bien son nom par dessus les vignes.


Il y a beaucoup plus de photos dans mon album sur cette visite :


Pour l’exposition Le Paris de Raoul Dufy, le dossier de presse est complet.


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