L’association Osez le féminisme ! mène parfois des campagnes pour sensibiliser le public sur l’invisibilisation des femmes dans l’espace public, notamment à travers la toponymie. Ces opérations consistent à coller sur les plaques de rue des petites affiches qui remplacent les noms de rues officiels par des noms de femmes remarquables.

Même si ça ressemble un peu à une dégradation de l’espace public, ce n’est pas ce type de campagne qui suscite mon courroux, au contraire je trouve cela assez intelligent de faire connaître un peu mieux des femmes remarquables.

Non ! Ce qui m’a interpelé tout récemment, c’est l’exemple de l’hommage ainsi rendu à Tarana Burke, héroïne créatrice du mouvement #MeToo, « Que la honte change de camp« .

La bêtise, ce n’est pas bien entendu le choix de cette militante américaine pour remplacer le nom initial, mais le fait que cela se fait en cachant celui d’Hypathie d’Alexandrie dont je vous ai déjà parlé ici : Hypathie, première femme de science.

Déjà que l’hommage de la Ville de Paris à Hypathie est particulièrement modeste, proportionnel à la longueur du petit bout de rue piétonne qui lui est dédié, entre le passage Fréquel et le jardin Vitaly dans le 20e arrondissement, supprimer brutalement de l’espace public cette figure mythique de la lutte contre l’obscurantisme me semble parfaitement injuste.

Avant – après :

Rendez nous Hypathie, on a besoin d’elle !

Quant à Tarana Burke, il y a sûrement des hommes qui pourraient l’héberger sur leur plaque de rue.


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