Nous attendions une belle journée ensoleillée lors de ce mois de juillet pluvieux pour aller faire une petite randonnée à une portée de RER B au sud de Paris. Cette balade, repérée dans un livre récemment publié, se déroule à nouveau en vallée de Chevreuse, source inépuisable de sentiers pédestres et de charmants villages.
Cette fois-ci, nous descendons à Bures-sur-Yvette pour partir en direction du viaduc des Fauvettes et parcourir une dizaine de kilomètres en empruntant un tracé de trail (que nous avons pour notre part accompli sans courir !).
Suivez bien : le livre mentionné plus haut nous a renvoyé vers la randonnée “Viaduc des Fauvettes” du site Helloways pour avoir les détails du tracé et, en lisant la fiche de celui-ci, il s’avère qu’il faut se conformer au balisage du parcours 2 de station de trail. Autant vous le dire tout de suite, il y a de petits soucis par moment pour bien suivre les instructions et le balisage. Même en ayant acheté le livre, il faut s’acquitter d’un “crédit” pour pouvoir télécharger la trace GPX sur le site Helloways. On peut donc se contenter de la fiche PDF (gratuite mais il faut avoir un compte chez eux) et avec une bonne application de cartographie sur son smartphone, on s’en sort facilement.
Je vous montre notre trace GPX ci-dessous, mais je ne la mets pas en téléchargement, car elle ne suit pas rigoureusement le parcours théorique.
En sortant de la gare RER, on gagne assez rapidement le parc de la Grande Maison que l’on traverse, puis la grimpette commence pour rejoindre quelques centaines de mètres plus loin le couvert forestier du Fond Garant. Au bout de quelques sentiers à droite, puis d’autres sentiers à gauche, on arrive enfin à la plateforme d’une ancienne voie ferrée qui doit nous mener au viaduc.
Sur cette plateforme bien horizontale, on passe bientôt dans un tunnel (dont personne ne parle dans les fiches descriptives, ce qui ne lasse pas de m’étonner) puis c’est le viaduc qu’on atteint. Alors que nous n’avons rencontré personne sur le chemin parcouru jusqu’ici, le viaduc est comme une ruche bourdonnante, d’un côté des “alpinistes ouvriers”, de l’autres des militaires, tous s’entraînent à descendre en rappel le long des piles ou dans les puits ménagés au travers du tablier. Mais la vue est belle sur la campagne environnante.
Régulièrement utilisé par les grimpeurs et les spéléologues, le viaduc doit cet intérêt à sa hauteur qui lui vaut également d’être qualifié de « plus belle falaise d’Île de France ».
Ouvrage en meulière réalisé en 1914, le viaduc des Fauvettes (ou d’Angoulême) d’une longueur de 221 mètres et d’une largeur de 8.15 mètres est composé de 12 arches et culmine en fond de vallée à 35 mètres de hauteur. À cheval sur les communes de Bures-sur-Yvette et de Gometz-le-Châtel, il tient ses noms du bois des Fauvettes tout proche et du petit ru d’Angoulême qu’il enjambe. Il fut construit entre les années 1907 et 1914 pour la création de la ligne ferroviaire Paris-Chartres par Gallardon qui n’a jamais été ouverte mais dont les travaux d’équipements ferroviaires furent poursuivis jusqu’en 1930.
Durant la seconde guerre mondiale, la ligne est utilisée par l’armée allemande. Aussi, au printemps 1944, le viaduc est visé par les bombardements alliés ; une arche du viaduc est alors partiellement détruite, mettant en péril l’édifice entier. Les équipements ferroviaires furent récupérés fin 1944 par le génie pour être réutilisés sur d’autres lignes.
Le déclassement de la ligne SNCF fut prononcé en 1953 et le viaduc fut alors transféré à l’État. À la fin des années 90, il est décidé de réparer le viaduc des Fauvettes en reconstruisant la dernière travée côté sud et en mettant en place des gardes corps. Le viaduc a été racheté par le SICOVY (syndicat intercommunal regroupant les communes de Bures-sur-Yvette, Gometz-le-Châtel et les Ulis) en 2008, dans la mesure où cette plateforme est située au cœur même de la coulée verte et crée un cheminement central permettant le franchissement de la vallée.
Panneau d’informations du viaduc, après correction des fautes d’orthographe
Le parcours de randonnée ne se contente pas d’accéder au viaduc, nous n’avons fait que 3 kilomètres, nous continuons vers Gometz-le-Châtel (qui mérite paraît-il le détour, on verra une prochaine fois) puis après avoir traversé des prairies, nous passons sous le viaduc, ce qui permet d’avoir une belle vue sur l’ouvrage.
Petite pause pique-nique assis dans l’herbe. C’est l’occasion de contempler d’autres utilisateurs du viaduc, les “grimpeurs” qui ont l’air d’escalader ces piles de 30 mètres de haut plus facilement que moi je marche sur le sentier.
Un joli papillon, un paon-du-jour (Aglais io), tient la pose suffisamment longtemps pour en tirer le portrait. Il paraît qu’il fait apparaître ses ocelles, les yeux dessinés sur ses ailes, lorsqu’il est stressé par une présence menaçante. Nous devions ressembler à des prédateurs …
Le chemin du retour nous fait grimper sur les hauteurs de l’autre côté de la vallée, puis replonger sous la quatrième arche du viaduc avant de continuer dans la forêt. Nous passons cette fois-ci au-dessus du tunnel puis sous la plateforme de l’ancienne voie ferrée, avant de prendre peu ou prou le chemin de l’aller pour rejoindre Bures-sur-Yvette. Pas de bistrot près de la gare, nous boirons un coup à la maison !
Le temps est resté couvert toute la journée. Pour l’image en exergue, j’ai un peu triché en remplaçant les nuages d’origine par un beau ciel bleu !
Avec ses 10 kilomètres et ses 200 mètres de dénivelé, cette petite randonnée est excellente pour une virée de 3 heures, halte comprise, dans la campagne francilienne.
1 commentaire
Danièle CAZAUX · 17 juillet 2021 à 8 h 25 min
Bonjour,
Je randonne depuis de nombreuses années en île-de-France et ailleurs, jamais je ne suis allée voir ce viaduc qui mérite la visite.
Merci pour le partage.
Danièle.