Je n’aurais pas pu passer à côté de ce périple en Terre du Milieu. Ce n’est pas tant la fantasy qui m’attire, c’est plutôt le travail de création accompli par un seul homme qui m’impressionne et m’a conduit à la BnF où une grande exposition est consacrée à J.R.R. Tolkien, le génial inventeur de ce monde imaginaire peuplé de hobbits, d’elfes, de nains, d’anneaux magiques, de dragons, d’orques.
C’est une exposition d’envergure qui montre beaucoup de documents de la main de Tolkien lui-même, dessins, aquarelles, cartes, manuscrits. Car ce monde imaginaire a été l’œuvre d’une vie entière. Avec son immense culture de professeur d’Oxford, de philologue réputé, de spécialiste des littératures médiévales anglaises et nordiques, Tolkien l’a décrit dans ses moindres détails : notamment, son “étude” des langues de la Terre du Milieu et de leurs évolutions au cours des différents Âges est tout simplement époustouflante.
Des romans de Tolkien, il est courant de citer Le Seigneur des Anneaux puis Bilbo le hobbit, que les deux excellentes trilogies cinématographiques de Peter Jackson ont largement fait connaître. Mais ces deux romans ne représentent qu’une toute petite partie (chronologiquement parlant) de l’histoire imaginaire de la Terre du Milieu.
Le parcours est conçu comme une invitation au voyage, au cœur de la géographie imaginaire de Tolkien. La première partie se déroule en une succession de chapitres qui sont autant d’escales en Terre du Milieu, depuis le Comté jusqu’au Mordor, puis au-delà, en Valinor.
En complément des documents originaux, des gravures, peintures, enluminures, objets et armes viennent mettre en contexte la représentation imaginaire que le lecteur peut se faire de l’œuvre. Ces pièces sont toutes issues des collections les plus précieuses de la BnF ou d’autres institutions prestigieuses telles que le musée de l’Armée, le Musée des Arts Décoratifs, le Petit Palais, la Bibliothèque nordique ou le Musée d’Orsay.
Par ailleurs, quatre des tapisseries récemment tissées d’après des aquarelles de Tolkien par la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson seront présentées pour la première fois à Paris (Bilbo comes to the Huts of the Raft-elves, Rivendell, Halls of Manwë – Taniquetil et Mithrim).
La seconde partie du parcours revient sur la personne de J.R.R. Tolkien qui est indissociable d’Oxford où il a vécu et accompli la quasi-totalité de sa carrière d’universitaire. Sa biographie y est détaillée, on suit son travail d’érudit mais aussi les contes de fées qu’il a écrits et les lettres au Père Noël destinées à ses enfants.
On termine la visite par un petit hommage (à mon avis bien mérité) à son troisième fils, Christopher, qui a fait fructifier l’héritage de son père en publiant bon nombre des ouvrages que ce dernier n’avait pas eu le temps de faire de son vivant.
Dommage qu’il soit interdit de faire des photos, soit-disant pour protéger les droits d’auteur des ayant-droits de Tolkien. Et puis l’affiche de l’exposition (image en exergue de cet article) est à mon avis ratée, il aurait été possible de trouver une illustration plus représentative et moins terne de la Terre du Milieu. Donc cet article est décoré avec les ressources officielles du dossier de presse (fort bien fait au demeurant) et non pas avec mes photos personnelles.
Cette exposition, avec son catalogue, s’avèrera sans nul doute comme une référence, ce qui n’est pas étonnant puisque que l’un de ses commissaires est Vincent Ferré, professeur de Littérature comparée à l’université Paris Est Créteil (UPEC), connu en particulier pour ses travaux sur l’œuvre de Tolkien. On peut entre autres citer le Dictionnaire Tolkien (CNRS Éditions) dont il a assuré la direction et qui est une mine inépuisable d’informations.
Ce que J.R.R. n’avait sans doute pas imaginé, c’est que Tolkien deviendrait une © marque déposée !
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