En sortant de l’exposition, Le modèle noir de Géricault à Matisse, au musée d’Orsay, on peut aller en voir une autre, un peu plus petite, consacrée à Paul Sérusier.
Organisée autour de son tableau Le Paysage au Bois d’Amour, aussi et surtout appelé Le Talisman, cette exposition raconte la création du mouvement des Nabis, ce qui veut dire prophètes en hébreu.
Avant de faire dans la couleur vive et les formes épurées, Paul Sérusier avait commencé « normalement » avec des tableaux comme celui-ci.
Et puis, à Pont-Aven, il est tombé sur Paul Gauguin qui l’a forcé à boire du cidre et à se libérer des conventions artistiques pour laisser exploser son imagination. D’où Le Talisman.
Rentré à Paris, avec des copains à lui, il a lancé le mouvement des Nabis, mouvement post impressionniste mais d’avant garde, comme quoi il faut toujours avancer.
Je donne l’impression de me moquer un peu, mais je crois qu’ils se sont beaucoup « sérieusement amusés », en se libérant des conventions et des exigences du réalisme. Ils étaient aussi friands d’ésotérisme et de doctrines spirituelles nouvelles.
Tout cela donne des choses dont certaines sont intéressantes.
Couleurs, Nabis, Prophètes, c’est sans doute pour cela que le musée d’Orsay sous-titre cette exposition « une prophétie de la couleur ». Je ne sais pas vous, mais moi, si je vois en gros d’où ça vient, je ne comprends pas trop ce que cela veut dire.
L’image en exergue est un tableau de Paul Sérusier Les blés verts au Pouldu peint en 1890 et abrité habituellement au musée des beaux-arts de Brest. Comme Paul a beaucoup fréquenté le Finistère jusqu’à sa mort, ce musée possède quelques autres œuvres de lui, j’avais eu l’occasion de photographier Les trois fileuses.
Allez-y vite, l’exposition ferme dimanche prochain 2 juin.
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