Le Louvre propose de découvrir les sites mythiques des civilisations oubliées des états néo-hittites et araméens qui émergèrent après la chute de l’empire hittite, grande puissance rivale de l’Égypte antique. Tout ceci se passe au début du premier millénaire avant notre ère, les vestiges qui nous sont parvenus sont plutôt des statues et ouvrages en basalte ainsi que quelques bijoux et objets décoratifs.

Statue de taureau – Basalte – Arsian Tash, ancienne Hadatu (Syrie) – 745-727 av JC

J’adore ces statues monumentales de taureaux à 5 pattes qui permettent de voir l’animal aussi bien immobile de face que marchant de côté.

C’est pour moi l’occasion d’apprendre un nouveau mot, l’orthostate qui désigne une grande plaque gravée, en calcaire ou en basalte, placée verticalement et dont la fonction principale était de protéger les bas des murs en briques crues des édifices. Les murs ont disparu, devinez ce qui est resté !

Orthostate représentant un archer

C’est une période de l’histoire antique que je connais mal et les explications données tout au long de l’exposition permettent de replacer les différents états les uns par rapport aux autres, notamment l’empire hittite et les royaumes qui lui ont succédé, néo-hittites et araméens, jusqu’à l’avènement de l’Assyrie qui a fini par absorber tout le coin.

Les pièces présentées offrent un panel des productions artistiques de ces diverses civilisations qui se sont succédé ou côtoyées durant plusieurs siècles. Le Louvre possède déjà des collections importantes de ces antiquités orientales, c’est un plaisir d’en découvrir d’autres.

Des moulages, au demeurant fort bien faits, sont présentés comme c’est souvent le cas dans ce genre d’exposition. Mais il y a majoritairement des pièces originales, j’imagine l’énergie qu’il a fallu déployer pour déplacer tout cela.

Certaines statues ressemblent à des puzzles qui semblent plus ou moins bien reconstitués, cela s’explique par le fait que beaucoup d’entre elles ont été irrémédiablement détruites pendant les bombardements de Berlin en 1945. Un important programme de restauration a tenté de sauver ce qui pouvait l’être et nous en voyons le résultat dans cette exposition.

Pour attirer le public, le musée propose des animations autour d’Agatha Christie qui fut l’épouse d’un archéologue ayant participé au début du 20ème siècle à ces fouilles. Elle en a tiré l’inspiration pour ses romans « orientaux », Meurtre en Mésopotamie, Rendez-vous à Bagdad, etc. Elle a écrit un livre de souvenirs très plaisant parait-il, il faudra que je le lise.

On est accueilli à l’exposition par une œuvre de l’artiste libanais Rayyane Tabet, intitulée Orthostates 2017 (vous savez ce que ça veut dire maintenant). Il s’agit d’une série de 30 « frottages » au fusain sur papier des orthostates originaux de Tell Halaf.

Orthostates, par Rayyane TABET

Pour décrire ce travail, le Louvre nous parle de mémoire familiale, de préservation des artefacts archéologiques, de pratiques muséologiques comme les modèles coloniaux, de destruction et de reconstitution de vestiges à travers les accidents de I’histoire et le passage du temps.

Passé ces envolées grandiloquentes, il ne reste que des gribouillages de peu d’intérêt, résultant d’un passe-temps enfantin comme on en a tous fait et qui ne méritent pas un tel affichage.


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