Ça ressemble à “Deux nuits au gnouf”, mais non, nous n’avons pas été embastillés durant deux nuits pour avoir défendu la cause des retraités malmenés par le pouvoir à la solde du patronat, des banquiers et des nouveaux riches. Ces “deux nuits au Panier” sont plus simplement le résultat d’une courte pérégrination de 3 jours à Marseille, pendant laquelle nous avons logé dans une très sympathique et néanmoins historique maison d’hôtes située dans l’emblématique quartier du Panier.
Mardi 18 septembre 2018
Notre TGV nous mène sans encombres de Paris à Marseille après un voyage sans histoire de 3h30. Nous débarquons vers midi à la gare St Charles pour nous engouffrer dans le métro et rejoindre le Vieux-Port.
C’est toujours un grand plaisir de retrouver cette ville où nous avons habité pendant plus de quatre ans et que nous avons beaucoup appréciée.
Une petite marche nous permet de rejoindre notre hébergement, le “BnB Jardin Vieux Port Panier” situé Montée des Accoules, sous le clocher du même nom qui est un repère bien pratique. Nous sommes très bien accueillis par nos hôtes qui nous retracent rapidement l’histoire de cette vieille demeure et nous conduisent à notre chambre. Très bien, un peu cher tout de même mais pas mal du tout.
Nous allons déjeuner d’une pizza chez Angèle, petit resto marseillais situé tout près, rue de la Caisserie. Bonnes pizzas marseillaises, verre de vin blanc et bière corse.
Ensuite, nous partons en balade dans le centre de Marseille en commençant par les petites rues du Panier.
Puis nous continuons par la Joliette (qu’est-ce que le coin a changé depuis le temps où je travaillais sur Euroméditerranée !), la Canebière, le quartier de Noailles, le cours Julien, le parc du Pharo, etc. Pour nous déplacer, nous enchaînons marche à pied, métro, tramway et bus, grâce à nos pass 72 heures bien pratiques. Nous empruntons aussi bien sûr le “ferriboâte” pour traverser le port.
Vers 18 heures, nous revenons à notre maison d’hôtes pour un petit repos puis nous ressortons pour dîner. Après avoir un peu exploré les abords du Vieux-Port, nous jetons notre dévolu sur le Bistrot à vin, rue Sainte. Assiette espagnole pour moi, copieuse salade pour Iza, avec deux verres de vin blanc (chacun !).
Retour à notre hébergement dans la douceur de la nuit marseillaise et au milieu de l’animation du Vieux-port.
Mercredi 19 septembre 2018
Nous prenons notre petit déjeuner à 8h30 dans le jardin de la maison d’hôtes.
Puis nous partons en balade vers le Fort St Jean, le Mucem (musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) et le centre commercial des Terrasses du port, en attendant l’ouverture du musée à 11 heures (pas matinaux les Marseillais !).
Nous l’avions déjà vu hier, le secteur a énormément changé et s’est humanisé avec la démolition du viaduc de l’A50 qui passait au ras des fenêtres des bâtiments avant de plonger vers le tunnel du Vieux-port. Maintenant, même si la circulation automobile est encore présente, les boulevards sont assagis, avec de vastes espaces adaptés aux circulations douces et beaucoup de commerces. Les immeubles du quartier ont été rénovés ou sont en cours de l’être, perdant sans doute un peu de leur âme populaire au bénéfice de la gentrification.
Le centre commercial des Terrasses du Port est immense, il est situé entre les docks de la Joliette et le port, sa longue terrasse (comme son nom l’indique) permet de profiter d’une vue imprenable sur le port et les ferries en partance pour la Corse (ou l’Algérie).
Peu après 11 heures, nous rejoignons le Mucem, que nous visitons pendant presque 2 heures. Même impression qu’à Lyon au musée des Confluences ou à Québec au musée de la Civilisation, je n’accroche pas vraiment aux thématiques présentées. Mais je dois avoir une vision anachronique des musées …
Deux collections permanentes sont proposées : Connectivités ou l’histoire des grandes cités portuaires de la Méditerranée (où Marseille est quasiment absente) et Ruralités ou l’histoire de l’agriculture autour de la Méditerranée.
Une exposition temporaire est consacrée à l’artiste chinois contemporain Ai Weiwei et présente nombre de ses œuvres, parfois un peu surprenantes. Bon ! c’est un artiste majeur de la scène artistique internationale, on ne va pas critiquer.
Que l’on apprécie ou pas les collections et les expositions, il n’en reste pas moins que le lieu est magnifique et superbement aménagé, car le Mucem comprend non seulement le nouveau bâtiment de Rudy Ricciotti avec sa dentelle de béton noir mais également le Fort St-Jean qui est entièrement redonné au public. Deux passerelles pour piétons assurent le lien entre ces deux éléments et le quartier du Panier au pied de l’église St-Laurent.
Nous retournons vers le Vieux-Port et ses arcades pour déjeuner au restaurant l’Espigoulier qui nous a été conseillé par les propriétaires de la maison d’hôtes et qui s’avère très bien. Pour moi, moules marinières et ses frites maison, bière et crème brulée, pour Iza, généreuse assiette de l’Espigoulier, vin blanc.
Pour accélerer la digestion, nous prenons le métro puis le bus pour aller vers le Prado et sa plage. Le bus est un peu bondé à partir de Castellane, mais il nous conduit tout de même jusqu’au David.
Le temps est très beau, il n’y a pas trop de monde sur les plages. Je suis un peu réticent au début, car je n’ai pris de maillot de bain, mais je finis par me baigner tout de même en suivant l’exemple d’Iza qui n’a pas traîné à se mouiller.
Retour vers le centre en bus avec une escale rapide au vallon des Auffes.
Plus loin, un autre bus nous amène à la place aux Huiles ; achat de victuailles à la Casertane, traiteur italien, halte rafraichissement place du Général De Gaulle et achat de vin blanc et de fruits au Monop’ tout proche.
Nous passons une soirée cool dans notre chambre, nous sommes un peu crevés (40 mille pas depuis hier matin !).
Jeudi 20 septembre 2018
Petit déjeuner comme hier, nous bouclons notre valise qui va rester dans la bagagerie de la maison d’hôtes.
Nous faisons à nouveau une petite marche à travers le Panier pour rejoindre le tramway qui nous amène au Palais Longchamp et au musée des Beaux-arts. Nous sommes un peu déçus, le musée est assez pauvre en œuvres, ce qui nous surprend pour la deuxième (ou troisième) ville de France, alors que d’autres agglomérations plus modestes sont bien mieux pourvues (Nantes et Angers par exemple).
Petite balade dans le parc attenant au Palais puis nous redescendons vers le centre après une halte à la “Cane Bière” !
Le tram nous emporte jusqu’aux docks de la Joliette où nous trouvons à déjeuner à la Casa Corsina. Pour moi, “tra mare e terra”, bière et café gourmand, pour Iza, bruschetta Paoli, vin blanc et gâteau corse Fiadone. Sympa et pas trop cher.
Retour par la Vieille Charité et à nouveau les rues du Panier pour récupérer notre valise.
Nous rejoignons la gare St-Charles. Le TGV a 5 minutes de retard, on ne va pas en faire une histoire.
En conclusion, passer “deux nuits au Panier” nous a permis de découvrir de l’intérieur ce quartier que nous avions peu parcouru quand nous habitions à Marseille. À l’époque (il y a vingt ans), les habitants exprimaient leur ras-le-bol face à l’afflux des touristes. Il y avait même eu un simulacre d’attaque d’un petit train touristique par des “indiens” du quartier pour dénoncer cette nouvelle forme d’invasion. Depuis, il me semble que les choses ont bien changé, la rénovation est en cours, espérons qu’elle ne mène pas à une boboïsation des lieux au détriment de la population locale. La vie associative semble très active, elle pourrait être un contre-pouvoir face aux promoteurs.
En attendant, les rues de Marseille et du Panier sont une galerie pour les street-artistes.
Pour voir encore plus de photos :
On peut aussi lire l’article de Wikipedia sur Marseille
Et il est absolument indispensable de dévorer la trilogie marseillaise de Fabio Montale, écrite il y a plus de vingt par Jean-Claude Izzo et composée des romans Total Khéops, Chourmo et Solea. Magnifique !
Lire un extrait : cliquer sur l’image de la couverture. Les premières pages se déroulent dans le Panier, et l’auteur s’interroge déjà sur l’avenir de ce quartier déjà soumis à la spéculation.
Après avoir découvert le personnage de Fabio Montale, il est tout aussi indispensable d’oublier l’adaptation télé consternante qui en a été faite avec Alain Delon dans le rôle principal !
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