Gallica, le site de la bibliothèque numérique de la BNF, est une source de curiosité sans fin. C’est une somme de tous les savoirs pour qui prend le temps de farfouiller.

Un peu par hasard, je suis tombé sur un exemplaire du magazine La Science et la Vie, ancêtre de notre Science et Vie actuel. Ce numéro date de juillet 1917, les articles s’intéressent pour une bonne part aux développements techniques et industriels de ces temps de guerre.

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appareil photographique fixé à la nacelle d’un ballon

L’un d’entre eux a attiré particulièrement mon attention, celui relatif à la « cartographie aérienne », que l’on peut découvrir dans le lecteur de documents Gallica ci-dessous (en cliquant sur l’image, on ouvre le document dans un nouvel onglet, ce qui améliore la lisibilité).

Écrit par Georges Houard, secrétaire général de la ligue française du cerf-volant, cet article expose la nécessité de produire des cartes à partir des prises de vue aériennes pour faciliter les déplacements en avion qui ne manqueront pas de se développer. En effet, les cyclistes et les automobilistes ont besoin de cartes adaptées à leur vitesse qui va de 6 à 60 kilomètre par heure, alors que les pilotes d’aéronefs ont besoin de se repérer à des éléments majeurs du paysage qu’ils pourront facilement et rapidement identifier.

Étonnante vision des choses : la cartographie aérienne pour les besoins de déplacement des avions, mais pas encore pour améliorer la cartographie des « rampants » …

La partie technique de l’article décrit ensuite deux appareils mis au point pour permettre les prises de vue avec un bon rendement : comme d’habitude, l’idée de génie avait germé dans le cerveau d’un colonel français dès 1845, mais la mise au point technique était le fait de techniciens étrangers, dont un Autrichien et un Italien.

Cet article est donc l’occasion de réhabiliter la mémoire de ce colonel français, Aimé Laussedat, que Wikipedia décrit comme un scientifique français aujourd’hui méconnu en France, tout à la fois astronome, spécialiste de l’instrumentation et de la géodésie, géomètre, photographe, topographe, arpenteur et cartographe.

 

Aimé Laussedat

Excusez du peu ! S’il est méconnu en France, il est cependant honoré dans les mondes anglo-saxon et hispanique en tant que précurseur de l’utilisation de la photographie aérienne en cartographie.

 


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