Les expositions du Petit Palais, musée des beaux-Arts de la Ville de Paris, sont souvent intéressantes et abordent des thématiques variées. En ce début d’année 2019, j’ai renouvelé ma carte Paris Musées et je l’ai immédiatement testée en parcourant les deux expositions en cours.
La première nous mène dans une rétrospective de l’œuvre de Fernand Khnopff, maître du symbolisme belge (1858-1921), avec une centaine de pièces emblématiques de son esthétique complexe. Dans l’intitulé de l’exposition, il est qualifié de maître de l’énigme, sans doute pour attirer un peu plus les foules.
« Renonçant à la chronologie, la scénographie aborde les grands thèmes qui parcourent l’oeuvre de Khnopff, des paysages aux portraits d’enfants, des rêveries inspirés des Primitifs flamands aux souvenirs de Bruges-la-morte, des usages complexes de la photographie jusqu’aux mythologies personnelles, placées sous le signe d’Hypnos. »
On entre dans l’exposition par une sorte de reconstitution de sa maison-atelier de Bruxelles qu’il fit construire en 1900 et qu’il appelait son Temple du Moi. Drôle de type, sans doute un peu imbu de sa personne mais tout de même très talentueux.
Le tableau en exergue de l’article, Des caresses mais aussi appelé L’Art, est la plus célèbre et la plus emblématique des œuvres de Khnopff. La sphinge qui fait la bise à Œdipe porte les traits de Marguerite la sœur bienaimée de l’artiste qui lui a longtemps servi de modèle.
exposition Fernand Khnopff – À Fosset. Un soir – 1886
exposition Fernand Khnopff – Le pont à Fosset – 1897
exposition Fernand Khnopff
exposition Fernand Khnopff – À Fosset. De la pluie – 1886
exposition Fernand Khnopff – À Fosset, sous les sapins – 1894
exposition Fernand Khnopff – L’eau immobile – 1894
exposition Fernand Khnopff – À Fosset. L’entrée du village – 1885
exposition Fernand Khnopff – Une fin de jour – 1891 – pastel sur papier
exposition Fernand Khnopff – Un hortensia – 1884
exposition Fernand Khnopff – Les enfants de Monsieur Nève – 1893
exposition Fernand Khnopff – Mademoiselle Van der Hecht – 1883
exposition Fernand Khnopff – Marie Monnom – 1887
exposition Fernand Khnopff – En écoutant du Schuman – vers 1883
exposition Fernand Khnopff – Les lèvres rouges – 1897
exposition Fernand Khnopff – Diffidence ou La défiance – 1894
exposition Fernand Khnopff – Des yeux bruns et une fleur bleue – 1905
exposition Fernand Khnopff
exposition Fernand Khnopff – Le sang de Méduse – 1898
exposition Fernand Khnopff – Un masque au manteau blanc – 1907
exposition Fernand Khnopff – Art ou Des caresses ou Les caresses – Khnopff représente la rencontre d’Œdipe et du sphinx dans un face-à-face tendu, joue contre joue. Exposée a la première Sécession viennoise en 1898, L’Art est la plus célèbre et la plus emblématique des œuvres créées par Khnopff. Les titres multiples qu’elle a reçus traduisent sans doute I’hésitation du peintre à lui assigner un sens précis ou sa volonté de laisser ouvertes toutes les interprétations.
exposition Fernand Khnopff – I lock my door upon myself – 1891
exposition Fernand Khnopff – Une aile bleue – 1894
exposition Fernand Khnopff – L’isolement – Acrasia, Solitude, Britomart – 1897
exposition Fernand Khnopff – Sapho – 1912
exposition Fernand Khnopff – Déchéance – vers 1914
exposition Fernand Khnopff – À Bruges. Un portail – 1904
exposition Fernand Khnopff – À Bruges. Le lac d’amour. 1904-1905
exposition Fernand Khnopff – Souvenir de Bruges . L’entrée du béguinage – 1904
exposition Fernand Khnopff – Requiem – 1905
Le grand talent de Fernand s’exprime parfaitement dans les différentes thématiques exposées. Mais je ne peux m’empêcher d’être intrigué par certains aspects de son inspiration : sa sœur Marguerite qui est quasiment son unique modèle féminin, son obsession de la figure du dieu du sommeil Hypnos (mais on est en plein symbolisme n’est-ce-pas ?), son rejet officiel de la photographie naissante alors qu’il l’utilise « en douce ». Et surtout sa vision de la femme, qui peut être tour à tour séductrice, tentatrice, objet de désir ou symbole de la débauche, sphinx ou ange.
Mais bon ! on peut être un peu misogyne et talentueux à la fois et c’est bien cette dernière facette de sa personne qui peut guider vos pas vers le Petit Palais.
Pour en voir un peu plus, aller sur ma galerie photo : Fernand Khnopff au Petit Palais
Dans un prochain article, je vous rendrai compte de ma visite à la seconde exposition du jour, celle consacrée à Jean-Jacques Lequeu. Un sacré zig, celui-là aussi.
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Fernand Khnopff, un symboliste au Petit Palais - Périples et pérégrinations - DESSIN OU PEINTURE · 18 février 2019 à 17 h 50 min
[…] Source : Fernand Khnopff, un symboliste au Petit Palais – Périples et pérégrinations […]
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