Nous sommes à Cobourg, sur les rives du lac Ontario, en provenance de Niagara Falls et en direction de Kingston. Le lac va encore nous servir d’horizon pendant deux journées. Puis ce sera Ottawa, avec ses chutes et son musée.
Vendredi 25 mai 2018
La matinée est cool car notre prochaine étape, Kingston, est distante de moins de 100 kilomètres. Nous commençons à faire des nuits plus complètes. Le petit déjeuner est très stylé, comme l’hôtel, mais pas terrible, de la bonne grosse bouffe anglo-saxonne ! Nous préférons de loin les buffets, parce qu’on peut choisir ce qu’on veut et qu’on n’a pas besoin de parler en anglais !
Nous prenons la route 2 vers Kingston. Premier arrêt pour faire une balade nature sur une petite presqu’île qu’Iza a repérée, mais le règlement des parcs nationaux est contraignant pour le parking de la voiture (forfait journalier encore), alors nous poursuivons notre route.
Quelques kilomètre plus loin, nous pénétrons dans Quinte Isle, une grande île, plutôt une presqu’île, très nature. Nous en entamons le tour, avec un arrêt pour faire une balade sur un sentier aménagé dans de superbes dunes, le Dunes Trail, au sein du parc provincial Sandbanks. Nous avons déniché un parking un peu à l’écart des voies principales, loin de la vue des agents du parc.
J’ai oublié de préciser que le temps est magnifique, le paysage en est d’autant plus splendide. C’est bien sûr l’occasion de faire de belles photos de la flore locale.
Nous poursuivons notre tour de l’île et, vers 16 heures, nous faisons une pause gazoline et boissons à Picton. Mine de rien, cette île est très étendue et nous réduisons notre ambition d’en faire le tour complet. De toute manière, il est souvent difficile d’accéder au rivage, voire simplement le contempler. Le littoral est partout privatisé, et au Canada, il n’y a pas de loi Littoral…
Nous prenons le traversier de Glenora pour rejoindre la route de Kingston, encore distante de 50 kilomètres. Un traversier, c’est un bac ou ferry qui permet aux véhicules et aux piétons de franchir un cours d’eau. Dépendant du ministère des transports, son usage est généralement gratuit.
Nous arrivons à notre réservation, le Hochelaga Inn. Encore une vielle maison transformée en hébergement touristique. L’accueil est même en français ! Nous avons une petite chambre, au deuxième étage sans ascenseur, le confort n’est pas immense mais c’est la contrepartie d’être dans des demeures de charme. Nous y resterons deux nuits.
Nous descendons vers le centre ville de Kingston en voiture car j’ai mal au pied. Il faut cependant marcher un peu dans le quartier de l’Hôtel de ville avant de trouver un restaurant. Nous sommes vendredi soir, il y a du monde dans les rues et dans les restos. Finalement notre choix se porte sur l’Atomico. Pizza pour Iza et salade Caesar pour moi. Retour à Hochelaga Inn.
Samedi 26 mai 2018
Après un petit déjeuner solide, nous partons pour notre journée de balade, en longeant le lac Ontario vers le nord-est par la route 2. Nous souhaitons faire une première étape aux 1000 îles. Nous avons découvert ce site en regardant une émission de télé sur Arte et l’idée d’y passer nous est venue tout naturellement.
C’est une zone de transition entre le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent, remplie d’un grand nombre d’îles et d’îlots partagés entre le Canada et les USA. Comme par ailleurs, il est difficile d’accéder vraiment aux rives et aux îles, car ici aussi, il n’y a pas de domaine public.
Nous empruntons cependant, sur la Hill Island, la route qui permet de rejoindre les USA. Juste avant le poste frontière, il y a un observatoire situé tout en haut d’une tour qui domine vraiment la zone. Pour 20 dollars, on a droit à un superbe panorama. Le temps est assez nuageux mais la température est élevée.
Après une petite incursion sur une route de desserte locale, nous reprenons la route vers le nord, car finalement nous décidons d’aller vers le village historique Upper Canada Village, distant d’une centaine de kilomètres. Comme il est à peine midi, nous avons tout notre temps.
Sur la route, nous longeons le Saint-Laurent sur lequel quelques îles sont habitées.
Nous arrivons à Upper Canada Village vers 13 heures, nous craignions la foule du week-end mais en réalité il y a très peu de monde. Nous passons plus de 3 heures à visiter tout le site qui est une reconstitution d’un village ontarien typique des années 1860. Ce qui est intéressant c’est que ce village est peuplé avec de vrais gens qui le font vraiment fonctionner : il y a une boulangerie, des restaurants, une forge, des fermes, une filature, une minoterie, etc. Tout ceci est bien sûr artificiel, mais l’ambiance est très sympathique et les villageois jouent vraiment le jeu. Bref ! Une visite que nous sommes heureux d’avoir faite.
Retour à Kingston par la route 401. Quelques courses puis on arrive à notre chambre vers 18h. Soirée cool.
Dimanche 27 mai 2018
Étape de liaison aujourd’hui : nous allons rejoindre la capitale fédérale, Ottawa, distante de 160 kilomètres. Après avoir quitté l’hôtel, nous passons faire un tour au Fort Henry qui domine la ville et qui n’a jamais servi, sauf comme attraction touristique de nos jours. Le billet d’entrée est compris dans celui du village Upper Canada hier, on en profite donc.
Mais l’ambiance militaire qui semble présider aux visites ne nous plait pas trop, alors on reprend la route. Le temps est beau, chaud. Il deviendra lourd et nous aurons quelques gouttes de pluie.
Entre Kingston et Ottawa, la route suit plus ou moins le tracé du canal Rideau qui relie le Saint-Laurent à la rivière des Outaouais en empruntant un réseau hydrographique de lacs et de rivières.
Un peu d’histoire : le canal Rideau (ainsi dénommé parce qu’il emprunte en partie le tracé de la rivière Rideau, mais je ne sais pas pourquoi la rivière est ainsi dénommée) a été réalisé vers 1830 pour sécuriser les transports de marchandises entre Montréal et le lac Ontario. En effet, il ne vous a pas échappé que le Canada et les USA partagent une frontière commune le long du Saint-Laurent dans la région des Mille-Îles (j’en vois qui n’ont pas suivi). Or, au début du 19ème siècle, les Canadiens (britanniques encore) craignaient une guerre avec leur voisin états-uniens, il y avait déjà eu des escarmouches en 1812. Dans ce cas, les transports fluviaux sur le Saint-Laurent auraient été menacés, d’où le canal Rideau, d’où aussi le fort Henry. Mais tout cela n’a servi à rien puisque le Canada et les USA ne se sont pas déclaré la guerre. Maintenant avec Trump et Trudeau-fils, rien n’est moins sûr.
Revenons à nos pérégrinations : nous faisons même un petit détour pour aller voir une écluse en pleine nature, qui assure la liaison entre Opinicon Lake et Indian Lake (jeu : trouvez où ça se trouve sans Gogol Machin). Elle n’est pas tant que cela en pleine nature en fait, car tout près de cet ouvrage de navigation, un ensemble d’hôtel s’est installé et semble attirer beaucoup de touristes : randonnées, canoë, etc.
Nous continuons la route par Smith Falls, Merrickville, puis nous rattrapons la 416 pour approcher plus rapidement d’Ottawa. Nous y pénétrons par la route touristique, la promenade du prince de Galles, qui longe le canal Rideau jusqu’au centre ville. Nous trouvons facilement notre nouvel hébergement, le ByWard Blue Inn, un très sympathique hôtel bien situé au cœur de la ville, près du Byward Market, le marché By (du nom du colonel John By qui a dirigé les travaux du canal Rideau et est à l’origine d’Ottawa). Nous y avons un petit studio et la voiture est garée au sous-sol de l’hôtel (15 dollars par jour !)
Nous allons faire un tour à pied dans le quartier. Le temps s’est remis au beau, il fait assez chaud. L’ambiance est très animée dans le quartier, les rues autour du marché By sont pleines de commerces, de bistrots, de restos. Ça nous plait beaucoup. D’abord une pause bière cidre, puis découverte de la zone et enfin pizzas à The Grand.
Retour au studio. Nous passons un coup de fil à Fred pour le tenir au courant de notre avancée ontarienne et de notre arrivée probable à Québec jeudi prochain.
Lundi 28 mai 2018
Petit-déjeuner buffet au ByWard Blue Inn, ce qui simplifie les choses pour avoir ce qu’on veut quand on ne maîtrise pas la langue !
Puis nous nous rendons au musée national des beaux-arts tout proche, en bordure de la rivière des Outaouais. C’est un bâtiment assez récent, bien conçu pour la visite, s’organisant sur trois niveaux autour de deux patios, avec des halls d’accueil imposants. Une araignée géante de Louise Bourgeois accueille les visiteurs.
Notre visite va durer près de 4 heures et nous allons quasiment tout visiter : art autochtone et canadien, art contemporain, art européen, etc. Le musée présente la collection Ordrupgaard de Copenhague consacrée aux “trésors de l’impressionnisme” : beaucoup d’oeuvres d’artistes français de cette période mais également une rétrospective, très intéressante, des peintres danois de la même époque.
J’avais découvert l’art autochtone et canadien lors de ma visite précédente à Québec, et les collections présentées ici sont aussi très intéressantes, notamment des peintures du Groupe des 7, déjà rencontrés à Toronto. J’aime beaucoup le style qu’ils ont développé.
Il me semble que les deux aspects, canadien et autochtone, pourraient être séparés, ce qui faciliterait l’approche de l’un et de l’autre, mais sans doute est-il plus politiquement correct de mixer les deux dans le même département pour faire croire à un dessein commun. Alors, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et parler simplement d’art canadien. Les autochtones ne sont pas des canadiens ? Les choses ne sont assurément pas aussi simples …
La section consacrée à l’art européen couvre la peinture depuis la renaissance jusqu’au début du 20 ème siècle et propose une rétrospective intéressante de toutes les époques.
L’art contemporain nous intéresse toujours aussi moyennement, certes il y a quelques œuvres qui méritent un peu d’attention mais en général c’est, comme ailleurs, du foutage de gueule : voici par exemple l’oeuvre intitulée « sans titre : une des quatre diagonales » ! Si vous ne voyez pas très bien, sachez que l’oeuvre consiste en cet élastique noir qui traverse la pièce et que les explications relatives à l’art minimaliste de Fred Sandback sont bien résumées sur le cartel d’à-côté.
Nous voila bien repus de culture. Le temps gris voire pluvieux de la nuit et de la matinée a laissé la place au soleil et à une chaleur assez lourde. Une boisson nous ferait du bien. Nous redescendons vers le centre ville et nous payons une salade sandwich au café Bistrot du Byward Market . Toujours courageux, nous entamons une balade qui nous fait faire le tour de la colline parlementaire via la Sparks street, le sentier sur les rives de la rivière Outaouais et les écluses du canal Rideau.
À nouveau une halte rafraîchissante dans la cour Clarendon Lanes, de petits achats de bouche à la Bottega, épicerie italienne sympa, bien cotée et pas trop chère. Nous rentrons bien fourbus à notre studio. Au menu du soir, vin blanc et jambon Serrano.
Mardi 29 mai 2018
Bon anniversaire Fred.
Après la journée pédestre et urbaine d’hier, nous avons décidé d’aller aujourd’hui en voiture vers la nature. Sitôt le petit déjeuner avalé, nous rejoignons le Québec, sur l’autre rive de la rivière des Outaouais, pour aller explorer le parc du Gatineau situé un peu au nord de l’agglomération Ottawa – Gatineau. Nous faisons halte au bureau d’information du parc où une jeune québécoise nous donne de bons renseignements en français ! Quel soulagement, nous comprenons tout !
Nous décidons de faire la randonnée qui fait le tour du lac Pink, également conseillée par le Routard. Il est aussi appelé le lac vert, ce qui n’a rien à voir avec son nom de Pink, qui lui vient en fait de Monsieur Pink son premier propriétaire exploitant. Il est vert en raison des algues microscopiques qui tapissent le fond pas trop profond. Ce lac est un lac méromictique, c’est-à-dire qu’en raison de son encaissement, il n’y a pas de brassage des eaux avec le vent et le fond profond est privé d’oxygène. Celui-ci est donc une zone où une vie très particulière est conservée.
La randonnée dure une bonne heure, le temps est magnifique, les couleurs superbes, il y a juste ce qu’il faut en escaliers , montées, descentes pour la terminer un petit peu en sueur.
Après cette randonnée, nous poursuivons la route jusqu’à trois belvédères qui nous permettent de découvrir une vue sur sur la plaine de la rivière des Outaouais et l’escarpement Eardley.
Nous continuons sur une vingtaine de kilomètres pour aller voir le pont couvert de Wakefield. C’est un très bel ouvrage qui a été reconstruit il y a 20 ans après avoir été détruit par un incendie criminel.
Nous retournons vers Ottawa, mais nous faisons un arrêt à Gatineau pour déjeuner dans une adresse recommandée par le Routard, les Brasseurs du temps : pour Isabelle des pâtes Mac quelque chose, des farfales avec une sauce au cheddar et à la bière, pour moi un burger forestier.
L’estomac bien rempli, nous profitons de la voiture pour aller visiter, côté Ottawa, l’île Victoria ainsi que les chutes de la rivière Rideau. Pas grand-chose d’intéressant pour la première, les chutes de la rivière Rideau se situent au niveau d’une centrale hydroélectrique juste avant que les eaux de la rivière se jettent dans la rivière des Outaouais.
Retour au studio, petit repos avant de ressortir boire une bière et un coca au Heart and Crown voisin. Comme notre traiteur italien préféré est fermé depuis 6 p.m., nous nous contentons d’acheter des sandwiches Subway pour notre soirée.
(à suivre : Ontario Québec – Les chutes d’Ouiatchouan)
Plus de photos sur cette première partie de notre voyage : L’Ontario en mai 2018
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