Notre séjour à la Réunion en mai et juin 2012 a été un grand coup de coeur parmi les quelques voyages que nous avons eu la chance d’effectuer. Nous avons découvert un pays passionnant car composé d’une mosaïque de paysages tous aussi beaux les uns que les autres qui font passer en quelques kilomètres de la chaleur tropicale à la fraîcheur du bocage normand et habité par une population tout aussi variée que sa géographie et fière de mettre en valeur cette poussière de volcan en plein milieu de l’océan indien.
Avant de commencer le carnet de voyage, quelques rappels sur la géographie de ce département d’outre-mer (pour faire technocrate, on peut dire ultramarin aussi). Je dis département mais, comme d’autres collectivités territoriales d’outre-mer, la Réunion est à la fois une région administrative et un département, parce qu’il faut bien que toutes les compétences soient assurées …
La carte de la Réunion est bien entendu accessible sur le site du GéoPortail : en tant que département français comme les autres, il est entièrement couvert par les bases de données de l’IGN que ce soit en cartes ou en photos aériennes.
Les deux images ci-dessus permettent de découvrir rapidement la topographie de l’île : sur les photos aériennes, on distingue bien les deux zones principales qui caractérisent l’intérieur. Au nord-ouest, les trois cirques assemblés comme les branches d’un triskell sont les vestiges d’une activité volcanique déjà un peu ancienne (un million d’années). Au sud-est, le Piton de la Fournaise est toujours un volcan en grande activité et, quand il a le hoquet, il renvoie ses coulées de lave vers l’est et l’océan indien tout proche.
Hormis le massif du volcan, les hommes sont installés un peu partout : sur la côte, dans les cirques et le long de la route qui permet de traverser l’île dans la zone située entre le volcan et les cirques.
Sur l’image de gauche, j’ai mis un résumé de tout cela, en indiquant les trois villes qui ont été des étapes de notre séjour : Saint-Denis la capitale, Saint-Pierre notre préférée et Saint-Gilles-les-Bains la plus touristique (du moins pour les activités liées à la mer).
Donc, en ce 25 mai, nous décollons d’Orly-Ouest pour un vol Air-France de 11 heures qui doit nous mener directement dans l’autre hémisphère en survolant l’Afrique de l’est. Un voyage de 11 heures c’est comme un voyage de 7 ou 8 heures pour les Antilles, mais en plus long. Avec des gosses qui piaillent et donnent des coups de pied dans le dossier des sièges.
Nous avons organisé notre séjour d’une quinzaine de jours en cinq étapes avec des réservations dans des hôtels et des gîtes. Pour les déplacements, classiquement nous avons acheté le vol Air-France avec la location d’une voiture.
Samedi 26 mai 2012
L’avion se pose à l’heure à l’aéroport Roland-Garros de Saint-Denis. Nous mettons en oeuvre notre organisation maintenant bien rodée : Isa attend les bagages pendant que je vais récupérer la voiture, une Suzuki Alto, un petit truc bien minuscule mais qui fera tout ce qu’on va lui demander. Nous sommes bientôt sur la route : la sortie de l’aéroport se fait sans encombres et, comme nous nous dirigeons vers le sud, nous nous éloignons de Saint-Denis et de ses bouchons (on suit bien sur la carte ?).
J’avais programmé notre première visite pour le seul phare de la Réunion (peut-être même de l’océan indien), construit en 1845 et situé sur la commune de Sainte-Suzanne à la pointe Bel-Air. C’est maintenant un phare désaffecté, inscrit en 1997 et classé en 2012 aux monuments historiques. Il est transformé en office de tourisme et en salle d’exposition, ce qui garantit sa préservation.
Nous y faisons notre première halte, pour prendre des photos et faire quelques croquis, histoire de dérouiller tout le matériel après ces 11 heures de confinement …
Ensuite, nous prenons la direction de la cascade Niagara, la sûrement bien nommée, mais plutôt pour la saison des pluies. Ceci dit, c’est un très beau site où nous nous arrêtons également car le paysage en vaut la peine.
Sur la droite de la photo, l’échelle est le point de départ des via ferrata qui jalonnent la falaise et où nous voyons des groupes de randonneurs s’aventurer. Ça a l’air bien sympathique.
Après cette pause nature, direction Saint-André où nous avons l’intention de trouver à manger avant de gagner les hauteurs. Mais nous faisons une petite boucle en bord de mer auparavant, ce qui nous permet de découvrir des curiosités auxquelles nous ne ferons bientôt plus attention, comme de très colorés temples tamouls. La communauté indienne est très présente dans la région.
Ou bien une belle maison créole, la maison Martin Valliamée, construite en 1925 et récemment restaurée, qui est classée monument historique. Elle abrite l’Office Municipal de Tourisme de Saint-André.
Après avoir un peu tourné dans Saint-André (nous sommes samedi et beaucoup de restos sont fermés), nous trouvons un restaurant pour nous sustenter : le Cantonnais où nous allons déguster un vindaye de poisson, succulent et coloré. La preuve en image.
Comme on peut le constater, nous nous sommes mis aux boissons locales. En ce qui me concerne, la bière du cru la Bourbon, aussi dénommée la Dodo, dont le slogan publicitaire est « la Dodo lé La ». Pour Isa, du coca certes, mais « cé nou la fé », donc du coca fabriqué sur place.
Après de telles agapes, il est temps de rejoindre notre première étape qui se situe dans le cirque de Salazie, plus précisément à Hell Bourg. Très vite, la route entre dans des gorges vertigineuses entre des parois recouvertes d’une végétation luxuriante.
Nous grimpons aussi vers les nuages et la pluie. Nous passons la première ville, Salazie puis nous arrivons à Hell Bourg, terminus de la route, où nous avons retenu une chambre au gîte et tables d’hôte, le relais des Gouverneurs.
C’est un village d’altitude où il fait relativement frais, d’autant plus que nous sommes toujours dans la grisaille. Le relais a l’air assez sympathique, même si des touristes randonneurs, se croyant sans doute seuls au monde, s’interpellent joyeusement et bruyamment d’une chambre à l’autre sans se préoccuper du voisinage (dont nous sommes !).
Nous faisons un petit tour dans le village (il est près de 18 heures et la nuit va tomber) pour repérer la villa Folio que nous voulons visiter dès demain. Nous faisons quelques courses en rentrant, et comme la fatigue du voyage nous rattrape, nous n’avons pas le courage de ressortir … Dodo (mais non, pas la bière, quoique …) sans tarder. Malgré le retour des voisins dans la nuit, nous faisons le tour du cadran.
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