Le pays pagan (païen en breton) correspond au littoral du Finistère nord situé entre Guissény et Kerlouan, ou, si on veut être un peu plus expansionniste, entre l’Aber-Wrach et Tréflez.
Cette portion du littoral, très découpée, semée de cailloux et d’écueils très dangereux pour la navigation, a connu de nombreux naufrages tout au long de l’histoire (pour mémoire, en 1978, l’Amoco Cadiz, pétrolier de sinistre mémoire, a coulé à quelques kilomètres à l’ouest, au large de Portsall). Pour couronner le tout, ses habitants ont traîné pendant très longtemps une réputation de naufrageurs. Réputation sans doute exagérée mais tellement “romantique” à la fin du XIXème siècle pour faire frémir les bonnes âmes.
Extrait de l’article consacré à Meneham dans Wikipedia (le texte seulement, les photos sont à moi !) : “Construit pour surveiller la côté, le corps de garde, seul bâtiment tourné vers la mer, est le premier édifice du hameau de Meneham. L’incertitude demeure sur sa date de construction, qui n’est à ce jour pas connue. Longtemps attribué à Vauban (1633-1707), plusieurs éléments laissent à penser qu’il aurait été édifié vers 1756, soit une cinquantaine d’années après la mort du célèbre architecte. Le Duc d’Aiguillon, alors commandant en chef de la Province de Bretagne de 1753 à 1768, a, en effet, ordonné la construction de grand nombre de corps de garde sur le littoral breton. Il y a de fortes chances que celui de Meneham en ait fait partie.
À l’origine, le corps de garde abrite des miliciens, recrutés dans la paroisse de Kerlouan, puis des douaniers à partir de 1792. D’abord hébergés dans le village du Théven, à proximité de Meneham, les douaniers arrivent dans la caserne, construite au début des années 1840. Ils y restent avec leur famille, jusqu’en 1860 environ. Vers 1840, les premières maisons, dites de « rapport » sont construites. Petites, au toit de chaume avec peu d’ouvertures, ces maisons étaient louées à des familles de paysans.
Progressivement, à la fin du xixe siècle, le village s’agrandit : les petites maisons sont « doublées » pour accueillir de nouveaux foyers. Les conditions de vie au village restent difficiles. La proximité de la mer, la rudesse du sol et les tempêtes hivernales, ne facilitent pas la vie de ses habitants, une vie rythmée par le travail de la terre : préparation et amendement, plantations, entretiens, récoltes.
Cette activité ne permettant pas de subvenir aux besoins, les habitants se tournent tout naturellement vers la pêche côtière et la récolte du goémon. Les produits de la pêche, essentiellement des crustacés, étaient revendus aux mareyeurs. Quant à la récolte du goémon, elle nécessitait plus de travail et de bras. Tous les membres de la famille prenaient part au ramassage des différentes variétés, au séchage, à la mise en tas puis au brûlage afin d’obtenir des pains de soude, ensuite amenés dans une usine de traitement à Plouescat.
La vie à Meneham n’était certes pas facile, mais était ponctuée de moments de fêtes, notamment lors des fameuses fêtes Pagan. La fermeture de la chaumière en 1977 marquera la fin de cette époque. Petit à petit, le village se vide et les bâtiments tombent en ruines.
En 1989 la commune de Kerlouan lance une procédure d’acquisition du village tendis que le Conseil Général du Finistère achète des terres autour du hameau. Au début des années 2000, avec la Communauté de communes du Pays de Lesneven et de la Côte des Légendes, un projet de rénovation est engagé. Aujourd’hui restauré, le village ouvre ses portes aux visiteurs.”
A l’occasion de mes visites successives sur le site de Meneham, j’ai pu constaté à deux ou trois reprises l’avancement des travaux.
Premières photos : en 2004. Ci-dessous, un panoramique réalisé en avril. En regardant bien, on constate que le site est en ruine, seuls les murs ont été renforcés pour éviter une dégradation plus importante.
D’un peu plus près, ce sont incontestablement des ruines !
En 2006, les travaux de restauration ont débuté. Sur le panoramique ci-dessous qui est plus modeste que le précédent (juste deux photos !), on s’aperçoit que la future auberge (à gauche) est bien avancée ainsi que les gîtes (à l’arrière plan sur la droite). L’espace artisans, devant les gîtes, est encore dans le même état que deux ans auparavant. Mais cela avance bien.
Le site a ouvert au public en 2008 mais je n’y suis pas retourné avant le mois de juillet 2011 où j’ai découvert l’ensemble des nouveaux aménagements (sous un soleil éclatant). Puis nous avons effectué une petite visite en cette année 2013 sous un ciel beaucoup plus chargé et moins propice aux belles photos. Mais admirons tout de même …
Le corps de garde, lui, est inamovible dans sa muraille de pierre (on dit que son toit a été construit en pierre car les villageois venaient voler les ardoises et le bois de la charpente à chaque relève des douaniers ou des gardes).
Et, avant de quitter le coin, encore deux points de vue : le premier est la vue depuis le corps de garde en direction du large.
Le second, en bord de mer, avec le tas de goëmon séché qui est là depuis de nombreuses années (on le distingue nettement sur le premier panoramique).
La jetée au pied du village, qui facilite l’accostage des bateaux de pêche, est en cours de reconstruction en ce mois de juin 2013 : voilà l’occasion de retourner bientôt pour faire de nouvelles photos.
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