La prolongation de la ligne 14 du métro parisien à la fois vers le nord et le sud de Paris facilite grandement le transit au travers de la capitale et nous incite à (re)découvrir certains secteurs. Cette fois-ci, sous un grand ciel bleu et une température presque printanière, direction Saint-Denis pour visiter la basilique du même nom qui abrite la nécropole royale.
À défaut d’abriter réellement les corps de tous nos vaillants monarques, la nécropole regroupe une remarquable collection de plus de 70 gisants et tombeaux qui mérite largement le détour, dans l’écrin tout aussi extraordinaire de l’édifice religieux du 12e siècle.
La basilique s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain qui abrite la sépulture de saint Denis, considéré comme le premier évêque de Paris, martyrisé vers 250 (décapité à Montmartre – le mont du martyr -, il a fait le chemin à pied jusqu’à Saint-Denis en tenant sa tête dans les mains). Lieu de pèlerinage, l’église est construite au 5e siècle ; Dagobert, au 7e siècle, en est le bienfaiteur. Pépin le Bref s’y fait sacrer roi en 754. Elle deviendra l’une des abbayes bénédictines les plus puissantes du Moyen Âge. La plupart des rois et reines de France y sont enterrés dès le 6e siècle.
Au 12e siècle, l’abbé de Saint-Denis, Suger, est un personnage politique influent. Il fait de l’abbaye un chef-d’œuvre de ce que l’on nommera le premier art gothique. Il reconstruit l’édifice selon de nouvelles techniques architecturales, rose et voûte sur croisée d’ogives , entre autres, permettant d’inonder l’édifice de lumière colorée. Au 13e siècle, sous le règne de Saint Louis, de nouveaux travaux donnent à la basilique son aspect actuel. Mais les guerres et la Révolution précipitent le déclin de l’abbaye. Restaurée au 19e siècle, notamment par Viollet-le-Duc, elle devient cathédrale en 1966.
La basilique-cathédrale Saint-Denis est le premier exemple au monde d’architecture gothique, avant même Notre-Dame de Paris, en comparaison de laquelle elle n’a pas à rougir. Un projet de reconstruction de la tour et de la flèche nord doit démarrer prochainement, financé par la participation du public et de mécènes et soutenu par l’État et les collectivités. Ce projet divise les spécialistes (enfin, ceux qui se prétendent tels) mais il a l’air d’être sur de bons rails. Personnellement, je pense que ces dizaines de millions d’euros nécessaires aux travaux pourraient être tout aussi bien mobilisés pour la sauvegarde d’autres monuments du patrimoine en plus grand péril.
En sortant de la basilique, un parcours historique concocté par la Ville de Saint-Denis vous propose une promenade entre la basilique et le Stade de France qu’on aperçoit à l’horizon, depuis les origines de la ville jusqu’aux aménagements urbains du 21e siècle.
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