On se demande bien pourquoi, il semble que l’époque soit au catastrophisme. Avec l’Art atomique, le musée d’art moderne de Paris nous entraîne dans une exposition déprimante, peut-être prémonitoire. Maintenant, c’est au tour de la BnF sur le site François Mitterrand de nous guider sur les traces de l’Apocalypse avec son exposition simplement titrée du même nom.

Exposition Apocalypse – affiche

Sous-titrée Hier et demain, cette exposition retrace plus de mille ans d’interprétation de ces prophéties tirées de l’Ancien Testament.

Ouvrant le parcours de l’exposition, la première section, « Le Livre de la Révélation », plonge le spectateur dans l’Apocalypse de Jean, le texte apocalyptique le plus célèbre de l’Occident. Elle offre des clés d’interprétation des représentations liées aux différents épisodes qui le composent, des sept sceaux au Jugement dernier, en mettant en lumière le sens originel du récit : le sens positif d’une révélation plutôt que d’une fin tragique. Manuscrits enluminés flamboyants et œuvres majeures — peintures, sculptures, dessins, vitraux, et tapisseries — témoignent de l’importance et de la diffusion de ce texte et de son iconographie au Moyen Âge, tout en montrant comment cet imaginaire s’est consolidé et continue d’influencer notre époque.

La seconde partie de l’exposition, intitulée « Le temps des catastrophes », est consacrée à la fortune de l’apocalypse dans les arts, de Dürer à Brassaï, en passant par le sublime apocalyptique anglais et l’expressionnisme allemand. Elle rappelle que le texte a donné naissance à des œuvres qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, illustrant ainsi la fascination tenace et persistante des artistes — et à travers eux, de l’humanité — pour ce récit qui mêle les fléaux et la fin des temps à l’espoir et à l’attente d’un monde nouveau. Cette section présente un ensemble d’œuvres contemporaines, dont certaines de format monumental (Otobong Nkanga, Abdelkader Benchamma, etc.), qui esquissent le « Jour d’après » autour duquel se construisent les fictions et représentations les plus inventives, qui, d’une certaine manière, restent fidèles à l’apocalypse, en concevant la catastrophe comme le prélude à un nouvel ordre du monde.

Comme d’habitude à la BnF, l’exposition est très intéressante et parfaitement scénarisée. Même si je trouve le thème un peu tristounet, le choix des œuvres exposées est irréprochable et m’ont permis de découvrir un texte emblématique de la culture occidentale que je connaissais finalement assez peu.

Pour en savoir plus, il suffit de télécharger le dossier de presse de l’exposition qui dure jusqu’au 8 juin 2025.

Il est bien entendu possible d’accéder à certaines des œuvres exposées sur le site de Gallica et même d’en commander un tirage.


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