La famille Ozanne, originaire de Brest (d’où le titre de cet article qui prétend à l’humour), est une dynastie d’artistes et de graveurs qui a marqué l’histoire de l’art maritime français au 18e siècle. Reconnus pour leurs représentations détaillées et précises de scènes maritimes, les membres de la famille Ozanne ont contribué de manière significative à la documentation navale, à l’illustration artistique et à la cartographie.

La ville de Brest, avec son port stratégique et son importance militaire, a naturellement influencé l’orientation artistique des Ozanne vers le monde maritime.

Nicolas OZANNE – Le port de Brest – Musée des Beaux-Arts de Brest

Nicolas Ozanne (1728-1811) est l’aîné de la fratrie qui comportait deux garçons, lui-même et Pierre, et trois filles, Louise, Jeanne-Françoise et Marie-Jeanne. Des cinq enfants d’Adrien Ozanne et de Marie-Pierre Peltier, seule Louise n’aura pas une carrière artistique.

Dès son plus jeune âge, Nicolas montre un talent exceptionnel pour le dessin. Il se spécialise rapidement dans les représentations de scènes maritimes qui se distinguent par leur précision technique et leur sens du détail. Il est recruté par la Marine Royale de l’époque, notamment comme adjoint au maître de dessin des gardes de la marine à Brest. Mais il sera également appelé à Paris ainsi que dans les principales villes portuaires pour d’autres missions.

Les œuvres de Nicolas Ozanne sont aujourd’hui conservées dans de nombreux musées et collections privées, où elles continuent d’être admirées pour leur qualité et leur exactitude.

À la mort de leur père en 1744, le grand frère Nicolas s’est occupé de son frère et de ses sœurs et les a fait venir auprès de lui à Paris où il leur leur a confié des travaux de gravure pour leur assurer quelques ressources.

Pierre Ozanne (1737-1813), frère cadet de Nicolas, a suivi les traces de son aîné dans le domaine de la gravure maritime. Mais il fut également un brillant ingénieur maritime au service de la Marine, tout au long d’une carrière qui dura 59 ans entre 1752 et 1811.

Pierre Ozanne a été toute sa vie un dessinateur infatigable, au point qu’il n’est pas facile de cerner l’ensemble de ses travaux. Lorsque ses fonctions d’ingénieur lui laissait un peu de temps, il le passait dans son cabinet à dessiner, ou encore dans le port ou la rade Brest.

Soeur de Nicolas et Pierre, Jeanne-Françoise Ozanne (1735, Brest – 1795, Paris) rejoignit son frère Nicolas à Paris, où elle devint l’élève de Jacques Aliamet. Jeanne-Françoise participa à l’oeuvre collective et reproduisit essentiellement les dessins de ses frères, notamment les vues de Brest et de Bretagne de Nicolas, à qui elle est restée très fidèle. Associée à son beau-frère, le graveur Yves Le Gouaz, et à sa soeur Marie-Jeanne (1736, Brest – 1786, Paris) mariée à Le Gouaz, elle participa aux cahiers de voyages et de marines.

Gallica ne propose que deux gravures de Jeanne-Françoise, sur des dessins de Nicolas, représentant des mouillages en Martinique.

Le fort royal dans l’isle de la Martinique vu du mouillage / N[icolas] Ozanne del[ineavit] ; J[oanna] fr[ances]ca Ozanne sculp[sit]

Elle est plus généreuse avec les travaux de Marie-Jeanne. Il y a notamment une aquarelle représentant une vue du Pont-Royal depuis une arche du Pont-Neuf et également des gravures d’après des peintures de Joseph Vernet, peintre célèbre pour ses marines. La Pêche de Nuit rappelle fortement La Nuit, un port de mer au clair de lune que je ne me lasse pas d’admirer au Louvre.

Si vous voulez en savoir un peu plus sur les Ozanne et leurs travaux, je vous propose de lire une monographie écrite en 1891 par le docteur Charles Auffret sur Les Ozanne, une famille d’artistes brestois au XVIIIe siècle.

Gallica met également en ligne deux ouvrages de Nicolas :

Outre la qualité des œuvres de toute la famille Ozanne, leur témoignage sur la marine de la seconde moitié du 18e siècle est absolument irremplaçable. Dommage qu’ils soient un peu ignorés, j’espère avoir un peu contribué à les sortir de l’oubli.


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