Disons-le tout de suite pour éviter toute confusion, le Fragonard dont la mémoire est saluée dans cet étonnant musée est le cousin du célèbre peintre du 18e siècle Jean-Honoré Fragonard, à qui l’on doit notamment le tableau Le Verrou.
Notre Fragonard à nous aujourd’hui, c’est Honoré Fragonard, anatomiste français connu pour ses écorchés conservés dans le musée Fragonard au sein de l’École nationale vétérinaire d’Alfort situé à Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne.
Un écorché est une illustration anatomique ou une sculpture représentant le corps d’un être vivant, ou une partie, dépouillé de sa peau et des tissus graisseux, pour en faire apparaître les parties internes.
La collection de Fragonard était l’une des plus riches de France, sinon du monde, jusqu’à ce qu’elle soit dispersée sous la Révolution. Seuls vingt-et-un écorchés restés sur place à Alfort sont parvenus jusqu’à nous, la plupart conservés au musée.
La présence d’écorchés humains dans un musée consacré par ailleurs à la science vétérinaire peut sembler contradictoire mais c’est le résultat de son histoire, notamment de sa création à une époque où les recherches en matière d’anatomie étaient très en vogue.
Les écorchés sont conservés dans une salle climatisée au sein du musée car la technique de conservation de Fragonard, pour excellente qu’elle soit, n’empêche pas que le réchauffement ambiant et généralisé avait commencé à les dégrader.
Le plus spectaculaire des écorchés est sans doute le “Cavalier de l’Apocalypse” paraît-il inspiré de Dürer pour lequel Honoré se serait “amusé” à reproduire un des cavaliers de la gravure d’Albrecht.
Tout cela est assez impressionnant, limite morbide, mais c’est une partie de l’histoire de la science.
Les autres salles du musée exposent dans des vitrines vintage des pièces anatomiques, sans doute destinées à l’origine à rassembler des préparations à visée éducative pour les étudiants de l’École mais aussi à recueillir les pièces extraordinaires destinées à impressionner le public, suivant en cela la mode des cabinets de curiosités du 18e siècle. On peut donc admirer des moulages de toutes les parties du corps des animaux et des représentations (animaux empaillés ?) de bon nombre de “monstres” créés par la nature. La collection de squelettes est intéressante.
En sortant du musée, on peut se balader dans le domaine. Un petit jardin botanique tout proche constitue une halte verdoyante, même s’il expose les plantes toxiques pour les animaux domestiques !
Les bords de Marne sont tout proches, si l’on veut poursuivre sa promenade.
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