Le Petit Palais met à l’honneur son riche cabinet d’arts graphiques à travers une sélection de près de 200 feuilles de grands maîtres de l’estampe comme Dürer, Rembrandt, Callot, Goya, Toulouse-Lautrec, entre autres…

Petit Palais – Exposition Trésors en Noir et Blanc – Affiche

L’estampe tient une place prépondérante dans la collection du Petit Palais. Elle est le reflet du goût de ses illustres donateurs, les frères Auguste et Eugène Dutuit, et du conservateur Henry Lapauze, à l’origine du musée de l’Estampe moderne, créé en 1908 au sein même du Petit Palais.

En suivant le fil de l’histoire des collections et en découvrant leurs trésors, l’exposition propose un panorama inédit de l’estampe du 15e au 20e siècle.

La première partie de l’exposition présente une sélection des plus belles feuilles de la collection Dutuit qui en comprend 12 000, toutes dues aux plus grands peintres-graveurs de leur temps et caractérisées par leur qualité et leur rareté. Quatre artistes ont été particulièrement retenus pour illustrer cette collection : Dürer, Rembrandt, Callot et Goya.

Le Petit Palais possède 264 estampes du maître allemand de l’estampe. Nous retrouvons certaines gravures déjà contemplées au musée Condé à Chantilly.

Quant à Rembrandt, les œuvres exposées nous rappellent notre visite toute récente au musée de Fontevraud et à sa superbe exposition consacrée à cet autre grand maître de l’estampe.

À l’époque d’Eugène Dutuit, le graveur lorrain Jacques Callot, le « poète des fêtes populaires », occupait une place de choix dans les cabinets des collectionneurs, aux côtés de Rembrandt et de Dürer.

Eugène Dutuit était fasciné par les techniques de gravure à l’eau-forte et à l’aquatinte utilisées par Francisco de Goya (1746-1828). C’est pourquoi la série sur la tauromachie, qui réunit ces deux techniques, constitue l’essentiel de son fonds, mais on retrouve aussi des estampes des séries Disparates et Caprices.

Pour ouvrir les collections à la création contemporaine, Henry Lapauze travaille à la mise en place du musée de l’Estampe moderne au sein du Petit Palais. Afin de le constituer, il sollicite de nombreux dons de marchands et collectionneurs comme Henri Béraldi qui offre au musée 100 portraits d’hommes d’État, de savants ou d’artistes dont plusieurs sont présentés dans l’exposition. Il obtient également des dons d’artistes et de familles d’artistes qui saisissent cette opportunité rare et neuve de se faire mieux connaître et de faire ainsi entrer l’estampe contemporaine dans un musée.

Henri Lapauze accueille également les estampes commandées et éditées par la Ville de Paris dont l’exposition présente un très bel exemple, Le Triomphe de l’Art d’après Léon Bonnat, accompagné de son dessin préparatoire et de sa matrice gravée.

En contrepoint de ce parcours en noir et blanc, l’estampe en couleurs vient clore l’exposition, bien représentée notamment par un bel ensemble de paysages acquis grâce au soutien du marchand d’art et éditeur Georges Petit.

Enfin, une sélection des dernières acquisitions, dont des estampes d’Auguste Renoir, Anders Zorn et Odilon Redon, montre le dynamisme de la politique d’acquisition du Petit Palais.

Ainsi s’achève cette magnifique exposition qui est une belle promenade parmi cinq siècles de gravure. Comme d’habitude au Petit Palais, la scénographie est sans défaut. Pendant notre visite, l’affluence était tout à fait raisonnable, facilitant ainsi la contemplation des œuvres.

Exposition Trésors en Noir et Blanc

Ponctuant le parcours de l’exposition, des pupitres présentent le matériel en rapport avec cinq techniques d’estampe : la gravure sur bois, l’eau-forte, le burin, la lithographie et l’eau-forte en couleurs. Les visiteurs découvrent les outils mais également les matrices et les tirages qui leur permettent ainsi de comprendre les caractéristiques de chacune des techniques de l’estampe.

L’exposition dure jusqu’au 14 janvier 2014.


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