Depuis la réouverture au complet du musée national du Moyen Âge, autrement dénommé musée de Cluny, au mois de mai 2022, c’est la première fois que nous y revenons. Le musée a été en travaux pendant de nombreuses années mais sans être vraiment fermé totalement sur de longues périodes.
Notamment, un nouveau édifice constituant dorénavant l’accueil du public a été construit le long de la rue du Sommerard. Il a été inauguré en 2018 alors que la partie ancienne de l’hôtel de Cluny était fermée pour poursuivre la rénovation. J’y étais venu à cette époque pour visiter l’exposition sur la naissance de la sculpture gothique, qui se tenait donc principalement dans l’autre partie des bâtiments datant de l’antiquité romaine, les thermes de Cluny.
Le parcours est désormais chronologique et expose des œuvres et objets datant d’une période allant de la Gaule romaine jusqu’au 16e siècle et embrassant une aire géographique qui comprend l’Europe mais aussi l’Orient byzantin et musulman ainsi que le Maghreb. Logiquement, on commence par les thermes qui abritent les pièces les plus anciennes et on continue dans l’hôtel médiéval.
Je ne me souvenais pas avoir visité précédemment la chapelle, joyau de l’hôtel médiéval, qui en est l’un des éléments les plus remarquables. De plan presque carré, elle déploie à partir de son unique pilier central un dense réseau de nervures, réparti en quatre voûtes d’ogives. Elle présente également un riche décor sculpté.
Une œuvre majeure du musée est bien entendu la tenture de la Dame à la licorne, composée de six tapisseries tissées aux alentours de l’an 1500. Cinq d’entre elles forment une allégorie des cinq sens, la sixième est plus mystérieuse avec son inscription Mon seul désir.
Avant de monter au premier étage, on peut faire une halte dans la cour d’honneur près de laquelle le café des Amis offre une pause rafraichissante. C’est le moment d’admirer l’architecture de style gothique de l’hôtel des abbés de Cluny, construit vers 1500 et premier témoignage à Paris de la formule architecturale urbaine de l’hôtel particulier avec cour et jardin, qui connaîtra un formidable succès durant tout l’Ancien Régime.
Dans ce nouvel aménagement et grâce à cette nouvelle présentation des œuvres, le musée répond bien à sa principale mission qui est de faire comprendre ce qu’a été le Moyen Âge, un temps très long et loin d’être monolithique puisque s’étirant sur plus de mille ans et présentant de ce fait une grande diversité culturelle.
Pour en savoir plus, le dossier de presse publié à l’occasion de la réouverture complète du musée est très bien fait.
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