Une étincelle dans la pénombre culturelle ambiante, c’est l’exposition que la galerie Itinerrance consacre à l’artiste urbain belge ROA.
Ça frappe au premier abord, un avion occupe toute la vitrine de la galerie comme le montre la photo en exergue. Étonnante décoration pour une exposition a priori consacrée à l’art urbain, bien éloignée du salon du Bourget. Il faut pousser la porte pour découvrir les premiers animaux peints par ROA, en l’occurrence des oiseaux peints sous les ailes et sur le fuselage de cet avion de tourisme.
Car c’est la marque de fabrique de ROA, il dessine les animaux, existants ou disparus, sur des supports rappelant leur habitat d’origine pour montrer que nous les humains ne sommes que des occupants à titre provisoire mais aussi des destructeurs de la nature. Représenter des animaux dans des environnements urbains est une manière de réintégrer la nature dans des lieux bétonnés ou abandonnés par les humains.
Outre l’oiseau sur l’avion, les autres œuvres de ROA représentent des mammifères, rongeurs pour la plupart, ainsi que quelques oiseaux sur des assemblages de plaques métalliques. Deux squelettes viennent égailler l’accrochage, sans doute pour renforcer le message sur la disparition des animaux.
Bref ! Tout ceci n’est pas très réjouissant mais c’est réalisé avec beaucoup de talent et de minutie.
Avons-nous perdu le lien avec la Nature ? À l’heure où faune et flore sont en danger dans toutes les régions du monde, n’est-il pas grand temps de réagir ?
En ce sens, le travail de Roa peut nous venir en aide. Armé de rouleaux, de bombes, de noir et de blanc, il nous partage une observation étonnante du monde animal… Monde duquel nous provenons si l’on est enclin à accepter le fondement de la théorie des espèces de Darwin.
ROA nous a gratifié d’une autre fresque dans le 13e, située au coin du jardin Abbé-Pierre dans le quartier des Grands Moulins. J’ai eu la chance de pouvoir la photographier avant qu’elle ne soit recouverte de tags et d’affiches.
L’exposition doit durer 3 mois, donc jusqu’au mois de mars 2021. Mais, par les temps qui courent, allez savoir ! Donc, si vous passez par là, ne vous laissez pas impressionner par l’avion qui trône à l’entrée et poussez la porte.
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