Avec ce titre et cette photo en exergue, vous vous doutez qu’on va parler de phares. C’est une photo du phare du Four, situé au large de la côte nord-ouest du Finistère, en face de Landunvez. Les roches d’Argenton, sur lesquelles il a été bâti difficilement dans les années 1870, soulèvent de belles vagues qui le rendent très photogénique par gros temps.
Cela fait quelques dizaines d’années qu’il n’y a plus de gardiens permanents, comme dans tous les autres phares du Finistère, de Bretagne, de France et de Navarre.
En raison du désengagement des services de l’État dans l’entretien de ces admirables ouvrages, certains ont été inscrits sur le liste des monuments historiques pour feindre de pérenniser leur sauvegarde et impliquer bien plus largement les collectivités territoriales. Ce ne sont plus qu’accessoirement des aides à la navigation (le GPS ma bonne dame, ça a tout changé !), ils deviennent des musées.
Après être devenus des électromécaniciens dans les années 70, les gardiens de phare ne gardent plus rien, et ceux qui restent veillent aux grains derrière leurs écrans. Ils sont eux aussi rentrés au musée et on fait des expositions sur leur mode de vie disparu. Confinement oblige et à défaut d’une véritable exposition en présentiel à Ouessant, le futur centre national des phares leur rend hommage dans une vidéo qui m’a ému, car j’ai eu l’occasion voici 45 ans de côtoyer ce monde incroyable. Le titre de la vidéo Les gardiens, à table ! est un clin d’œil, je suppose, à la pièce et au film de Guillaume Gallienne, Les Garçons et Guillaume, à table ! L’analogie m’échappe cependant.
Des images d’archives rares et des témoignages de gardiens de phare racontent l’ordinaire, les caisses à vivres, les réserves, les recettes, la pêche à pied, la salaison du poisson, les silences au-dessus des assiettes, les tempêtes, les jours de fêtes, le temps qui passe et que les repas rythment… Des histoires de « far au four au phare du Four dans une cuisinière Far», des histoires de fars pour raconter des histoires de gardiens, c’est le menu que le Musée des Phares et Balises vous propose de déguster confortablement installé chez vous et sur l’île d’Ouessant dès le déconfinement.
Ne vous laissez pas endormir pas les deux premières minutes un peu oniriques, la suite donne un petit coup de nostalgie. Je vous garantis qu’on n’oublie pas la montée au phare (bien que la redescente soit plus acrobatique).
Le projet de Centre national des Phares, porté par le Conseil départemental du Finistère, entre dans sa phase de réalisation. Outre la rénovation du phare du Créac’h et du musée des Phares et Balises à Ouessant, de nouveaux espaces d’exposition et de médiation verront le jour en 2021 sur le 1er éperon du port de commerce de Brest.
Dernier hommage aux gardiens : souvenez-vous de cette photo de Jean Guichard du phare de la Jument (au large d’Ouessant) montrant le gardien qui aura juste le temps de fermer sa porte avant qu’une énorme vague ne déferle sur la base de son petit pied-à-mer.
Tiens ! Ça me donne une idée, faire un petit port-folio sur les phares rencontrés lors de mes périples et pérégrinations.
0 commentaire