Le Louvre rend hommage à Horace His de la Salle (1795 – 1878), peu connu des visiteurs du Louvre et pourtant l’un des plus généreux donateurs du Musée. Fils d’une célébre musicienne de l’époque romantique, Héléne de Montgeroult, il accompagne sa mère en Italie où s’accentue sa passion pour la collection. Il en revient avec des sculptures de la Renaissance, des médailles et ses premiers dessins de |’école italienne. Par la suite, il s’enthousiasme pour les œuvres de Nicolas Poussin, Pierre Paul Prud’hon et Théodore Géricault. Comme celui-ci, dont il a été proche, il s’était engagé en tant qu’officier dans la cavalerie des Bourbons en 1814-1815.
Sa passion pour I’art se prolonge tout naturellement par des donations. Ce gentleman au goût raffiné s’attache continuellement à enrichir ses musées d’élection de véritables chefs d’œuvres : le Louvre en premier lieu avec plus de 450 dessins, 15 sculptures et 21 tableaux, mais aussi les musées d’Alençon, Dijon, Lyon, Maçon, ainsi que l’École des Beaux-Arts de Paris.
L’exposition du Louvre met l’accent plus particulièrement sur l’art du dessin, passion maîtresse de His (vous permettez que je vous appelle His ?).
Nombreux sont les artistes étrangers à être attirés par Rome au cours du 17e siècle et de s’imprégner de la particulière lumière italienne. Parmi les français, les plus illustres représentants de cette tendance demeurent Nicolas Poussin et aussi Claude Gellée dit Le Lorrain, sans cesse inspiré par la campagna romaine. His réunit le plus bel ensemble possible de leurs œuvres mais il s’attacha également aux artistes nordiques qui accomplirent le voyage d’Italie.
Le 17e siècle est considéré comme le Siècle d’Or de la création artistique. His est séduit par les grands baroques italiens, Salvator Rosa, Tiarini ou Le Guerchin et poursuit avec une égale passion les œuvres de Rubens, de van Dyck, de Jordaens et des élèves de Rembrandt, ainsi que par la grande période du classicisme français.
Propriétaire d’une bibliothèque qui réunissait des grands classiques (Rabelais, Rousseau, etc.) et nombre de ses contemporains tels que Balzac, Musset ou George Sand, His est aussi un homme de son temps à travers sa passion pour la lithographie et sa collection d’œuvres contemporaines. II s’intéresse notamment à d’incisifs témoins de leur temps comme Gavarni, ou à des dessinateurs attirés par I’Italie (Géricault, Michallon, Granet, Bonington, Papety, Léopold Robert).
Gentilhomme légitimiste, His ne renia jamais ses convictions royalistes malgré les bouleversements qui scandèrent tout le siècle. Son passé militaire l’inclina certainement à réunir de nombreuses œuvres à sujets guerriers, portraits de soldats de toutes armes, scènes de batailles et exempla virtutis (Peyron, David). La légende napoléonienne n’est pas en reste, illustrée par Raffet comme par Charlet, très célèbres en leur temps. Tandis que Girodet avec les dessins préparatoires pour La Révolte du Caire atteint au sublime comme dans le Turc blessé, feuille magistrale de la collection His de La Salle. Grand ami de Géricault, il chercha à recueillir, à sa mort, les dessins, l’œuvre gravée et quelques tableaux de son compagnon d’armes.
Nous avons parcouru cette exposition dans le plus grand calme comme le montre la photo ci-dessous.
Avant de rejoindre la seconde exposition qui fera l’objet du prochain article, nous avons eu le temps de baguenauder dans le Louvre médiéval.
La plupart des textes de cet article proviennent des panneaux d’information de l’exposition – © Le Louvre.
Le dessin en exergue de l’article est de Lucas van Leyden : Portrait d’homme de face, portant un chapeau à larges bords.
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Pour en savoir plus :
- le communiqué de presse
- La présentation de l’exposition :
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