Vous savez que j’aime bien baguenauder dans les musées et me nourrir de tout l’art qu’ils referment. Loin d’être démodés, ce sont souvent de merveilleux lieux de rencontre avec l’histoire et avec les artistes. La confrontation avec l’œuvre originale est plus riche d’émotions que sa contemplation sur un site web, quelle qu’haute soit sa résolution photographique.
C’est aussi ce qui me plait dans le street art, l’art de la rue, cette immersion des œuvres dans le contexte urbain, parfois surprenant, mais toujours original. Alors, que vient faire cette photographie de côte bretonne avec son blockhaus “à la casquette” en exergue de cet article ?
Tout simplement parce que c’est l’endroit le plus surprenant où j’ai découvert des peintures murales du duo de street artistes Zag & Sia … Et ça m’a donné l’envie de faire une petite retrospective de mes rencontres avec leur travail.
La preuve en images.
C’est lors d’une virée hivernale et pluvieuse au bout du monde que j’ai fait cette surprenante rencontre. Plus précisément à deux occasions. La première à Morlaix dans les anciens locaux de la Manufacture des Tabacs transformée en lieu administratif et culturel, où un escalier était joliment décoré avec une Bretonne en costume traditionnel, la Morlaisienne bien sûr.
La seconde, donc, au fin fond du bout du monde, à Plougonvelin, tout près de la Pointe Saint-Mathieu, dans un blockhaus “à casquette” qui, depuis plus de 70 ans, continue à surveiller la mer d’Iroise. Cette fresque s’intitule “L’origine”, en souvenir, je crois, de la rencontre entre les deux artistes.
Puis, j’ai à nouveau croisé l’itinéraire de Zag & Sia de manière plus classique dans notre très street 13 ème arrondissement. Comme on l’a déjà vu à Morlaix, ils se font une spécialité de décorer nos escaliers qui n’avaient pas vu autant de couleurs depuis longtemps.
La fresque de La Parisienne, quant à elle, a été repeinte à la place de La Liberté guidant le Peuple, qui a disparu. Comme on l’a vu plus haut, la mort de Véronique Colucci a retardé ce projet puisque Zag & Sia ont souhaité rendre auparavant hommage à leur grande amie en la peignant à la droite de Coluche, tout en redonnant des couleurs à l’ensemble.
L’histoire du duo est racontée dans un article de 2014 d’Ouest-France dont je cite quelques extraits :
Zag, c’est Georges Zannol, Morlaisien depuis 2004. Autodidacte, il peint depuis toujours. Pendant 25 ans, il l’a fait de manière légale. Il a décoré beaucoup de façades de restaurants ou de bars de Morlaix. Mais, il y a un an, il est devenu Zag et s’est consacré au street art, « le dernier bastion de la liberté artistique ».
Avec lui, il y a Sia et GAte onozore. Sia, Parisienne de 29 ans, mannequin pendant dix ans, apprend la peinture avec Zag. « Elle apporte le côté esthétique », précise l’artiste qui l’a prise sous son aile. Mais c’est aussi un peu sa muse. Leur fil d’Ariane, c’est la Parisienne.
Toutes les oeuvres sont liées à l’histoire de Sia. Une histoire dramatique. La peinture qui la raconte le mieux, c’est Le Chaperon Rouge, sur le château d’eau de la Madeleine. « Le Petit Chaperon Rouge est un conte de mise en garde », explique Zag. « Contre l‘homme prédateur et la pédophilie », précise Sia, victime de ce type de violence pendant son enfance. Pour elle, la peinture est salvatrice. Comme une catharsis. Une manière plus douce de se libérer de son vécu.
Le street art c’est leur liberté. À Paris, Brest ou Morlaix, ils vont continuer de redonner des couleurs à la rue.
Pour suivre Zag et Sia, cela se passe sur les réseaux sociaux :
- leur chaîne Youtube, Zag street artist.
- Page Facebook de Zag & Sia
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