Il y a près de cinquante ans, j’ai découvert l’île Callot lors de vacances que nous passions en famille, sous la tente, pendant quelques semaines estivales. J’en ai gardé des souvenirs de pêche, de ramassage de goémon, de promenades sans fin dans les dunes, d’escalades dans les rochers, de baignades, de bateaux.
Puis les occasions ont été peu nombreuses d’y retourner, aussi ai-je bien apprécié de le faire voici quelque temps lors d’une promenade qui nous avait menés auparavant à Roscoff pour déguster quelques crêpes (l’article de Wikipedia sur Roscoff est particulièrement bien documenté).
Mais continuons notre périple …
L’île Callot jouit d’une position privilégiée en plein milieu de la baie de Morlaix qu’elle partage en deux parties, l’estuaire de la Penzé à l’ouest et la “rade de Morlaix” à l’est où aboutit la rivère de Morlaix (admirez la subtilité des cartographes qui placent la rade de Morlaix comme un sous-ensemble de la baie de Morlaix). L’île est située au large de Carantec, petite cité balnéaire et familiale, dont elle fait partie administrativement.
Sur la carte du GéoPortail, une route semble relier le continent à l’île en permanence, mais il n’en est rien. Presqu’île lorsque la mer descend, Callot n’est accessible à pied sec par une chaussée submersible qu’à certaines heures, en gros de deux heures avant la marée basse jusqu’à deux heures après. Mais cette durée dépend du coefficient de la marée. Il faut donc se montrer patient si l’on veut s’y rendre en voiture.
Pour ceux qui sont pressés, il existe un itinéraire par les bancs de sable qui constituent la véritable passe entre l’île et le continent (c’est la Passe aux moutons) et que l’on voit sur la photo ci-dessous au niveau des deux petites îles à gauche. Par là, on gagne un peu de temps car le chemin est découvert pendant six heures, mais il faut connaître, les risques d’enlisement ne sont pas négligeables. Alors, mieux vaut se renseigner pour arriver au bon moment et emprunter la chaussée carrossable. Et surtout pour éviter ça (article dans Le Télégramme) !
Depuis quelques années, la circulation des voitures est limitée sur l’île et les visiteurs doivent abandonner leur véhicule dans deux parkings aménagés. Bonne mesure (ça n’existait pas de mon temps !) qui permet de profiter d’un environnement plus calme. Seuls les riverains peuvent circuler.
L’article de wikipedia consacré à Carantec nous précise : “L’île Callot, accessible depuis le continent par une chaussée submersible qui permet de franchir la “Passe aux moutons”, s’étend sur 2,125 km de long et mesure de 150 à 300 m de large. L’île est composée de deux îlots de granite reliés par un cordon dunaire. C’est une terre pleine de charme qui est essentiellement constituée de petites criques, de dunes, d’ajoncs, de champs et de pâturages et qui offre aussi des plages. La pointe nord permet de découvrir enfin un paysage partagé entre les dunes sauvages et les ensembles de massifs granitiques battus par les vagues. Le granite de l’île Callot, réputé pour sa qualité et sa quantité a servi pour la construction de nombreux monuments de la région dont le Château du Taureau, la Manufacture des tabacs de Morlaix, les églises de Henvic, Taulé, Guiclan, Plouezoc’h et les traces des anciennes carrières demeurent visibles.”
Le coeur de l’île, c’est la chapelle dédiée à Notre-Dame de Callot, en breton Itron Varia ar Galloud, ce qui signifie Dame Marie de toute puissante. Voila l’origine du nom Callot et aussi pourquoi la statue de la Vierge dans la chapelle est sous-titrée Virgo Potens (Vierge toute puissante). Le clocher de la chapelle est inscrit aux monuments historiques depuis 1914, mais pas le reste du bâtiment :
“Le clocher de la chapelle se compose d’une tour à parements unis avec un campanile accessible par un escalier circulaire et dont la balustrade d’appui est portée en encorbellement, formant en quelque sorte le départ de ce campanile à jour dont les piliers parallèles constituent le beffroi des cloches.” |
Nous poursuivons la balade sous un temps nuageux, ce qui donne un ciel “cramé” sur les photos. Le traitement des images en “raw” permet de récupérer un peu de matière, mais c’est au détriment du bruit de luminance car j’ai du fermer un peu le diaphragme pour éviter la surexposition du ciel.
C’est triste, un bateau qui meurt, mais ça donne de belles images de textures et de belles couleurs …
Mais le temps passe et nous devons continuer notre route : retour donc vers le parking et la voiture qui nous attend sagement.
Un dernier panoramique avant de quitter l’île : pas de souci pour rejoindre le continent, la mer est au plus bas, la chaussée sera bien dégagée et presque sèche !
Après avoir quitté Carantec et longé la rivière de Morlaix par la route dite “de la corniche”, nous reprenons la voie express en direction de l’ouest. Mais au premier échangeur, nous faisons une petite halte à Saint-Thégonnec pour admirer ce qui est sans doute un des plus beaux enclos paroissiaux de la région (quoique ! celui de Pleyben est assez bien aussi).
Petit nota bene : je suis tombé par hasard sur une thèse de 1975 relative à l’Étude morphologique et sédimentologie de l’île Callot en Carantec (Finistère). Très instructive bien sûr et aussi révélatrice des progrès effectués depuis 40 ans dans la présentation des documents ! (je ne me prononce pas sur le contenu qui m’échappe complètement).
1975 – Auteur(s) : Loarer RonanLa nature et les causes de l’évolution des pointements rocheux et des isthmes les réunissant ainsi que l’ensemble complexe des accumulations séparant Callot du continent sont détaillés.
Une reconstitution chronologique est proposée en conclusion.
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